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Pétition : Le Printemps des Poètes en danger !

Par Poesiemuziketc @poesiemuziketc

Le Printemps des Poètes est un événement annuel qui fêtera ses quinze ans d’existence en 2013, son rayonnement n’est plus à démontrer. Il va au-delà des périodes dans lesquelles il est annoncé, il va au-delà des territoires où on l’estimait attendu, il excède les budgets dans lesquels on le comprimait avec le peu de moyens qui lui était accordé : il pourrait servir de modèle dans sa gestion, son action, ses retombées nombreuses et sa communication. Peu d’équivalent. Peu d’équipes qui se soient battues avec un tel acharnement.

Au lieu de voir son développement soutenu, au lieu de tirer profit de cette plateforme inédite où se retrouvent auteurs et comédiens, acteurs multiples, citoyens poètes et publics, on l’étouffe en amputant la subvention que lui verse l’éducation nationale (-60.000 €) sans laquelle l’association et la manifestation disparaîtront. Cela peut paraître peu, mais c’est énorme en comparaison du budget de la structure.

On préfère ignorer le Printemps des Poètes, le réduire dans les missions qui font sa force et son histoire, et singulièrement dans son action, essentielle, au coeur du système éducatif. Même si on ne saurait exonérer de leur responsabilité les ministères précédents qui, en dix ans, ont réduit de 50 % l’aide au Printemps des Poètes, notamment le ministère Chatel, premier responsable de la situation actuelle, c’était le moment, à l’heure où le Président de la République et le Ministre de l’éducation nationale donnent pour prioritaire l’action artistique à l’école, de s’appuyer sur le travail du centre de ressources créé par le Printemps des Poètes.

Peu de mots sont capables de dire l’émotion de ceux qui ont accompagné la création du Printemps des Poètes et qui ont toujours été fidèles à sa mission, sans intérêt personnel, avec la certitude qu’il y avait bien une utilité sociale à la poésie et qu’elle se vivait à travers une manifestation décidée et rayonnante dans la cité, les territoires, les villages, les points d’ancrage les plus divers et jusqu’aux horizons les plus lointains.

On se gardera de faire les comparaisons de moyens et de budgets, elles sont affligeantes et montrent par elles seules le peu de cas qu’on semble faire de ces actions en profondeur au profit de gadgets institutionnels, hiérarchisés et couteux. Le peu d’intérêt aussi qu’on porte à un art qui se fonde sur la sensibilité des mots, interrogeant la nature des discours, leur essence, n’en paraît que plus significatif.

Nous demandons au Ministère de l’Education nationale de combler le déficit créé par le retrait de 60 000 euros sur 2012 et de pérenniser son soutien financier.

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Premiers signataires de cette tribune parue dans Libération du 8 novembre 2012.

ADONIS, Tahar BEN JELLOUN, Marie-Claire BANCQUART, Juliette BINOCHE, Dominique BLANC,  Jacques BONNAFFÉ, Alain BORER, Carolyn CARLSON, Marie-Claude CHAR, Matthieu CHEDID, François CHENG, Michel DEGUY, Stéphane HESSEL, Angélique IONATOS,  Albert JACQUARD, Charles JULIET, Vénus KHOURY-GHATA, Denis LAVANT, Philippe LAURENT, Michael LONSDALE, Philippe MEIRIEU, Edgard MORIN, René DE OBALDIA, Christian OLIVIER, Ernest PIGNON-ERNEST, Denis PODALYDÈS, Hubert REEVES, Robin RENUCCI, Jacques ROUBAUD, Christian SCHIARETTI, Sébastien SIHR (SNUipp) Catherine TERZIEFF, Zoé VALDÈS, André VELTER, Jean-Pierre VERHEGGEN, Eric WEILL (OCCE).

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Signez la petition ici

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