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Le Voleur de Bicyclette

Publié le 14 novembre 2012 par Olivier Walmacq

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Genre : Drame

Année: 1948

Durée : 1H25

L’histoire : L’Italie d’après guerre est touchée par la crise sociale et le chômage augmente. Antonio un père de famille trouve un boulot de colleur d’affiche après avoir acquis une bicyclette indispensable à son nouveau travail. Cependant la bicyclette lui est volée. Antonio aidé de son fils Bruno part à la recherche du voleur dans les rues de Rome.  

La critique de Vince12 :

Attention chef d’œuvre absolu du septième art ! J’ai nommé Le Voleur de Bicyclette réalisé par Vittorio de Sica soit l’un des plus grands artistes du cinéma italien. Certains de ses pairs lui ont parfois reproché d’être trop humaniste dans ces films, pourtant De Sica s’est imposé comme un pilier et une figure majeure du Néoréalisme et même du cinéma italien.

En 1946, le réalisateur s’était déjà fait remarqué avec son chef d’œuvre Sciuscià qui nous parlait déjà de l’Italie d’après guerre et de sa crise sociale. Avec Le Voleur de Bicyclette, De Sica revient à la charge et a bien l’intention de dresser un portrait de la situation sociale de l’Italie de l’époque.

Attention SPOILERS

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L’Italie d’après guerre est touchée par une violente crise sociale. Le chômage atteint des chiffres incroyables. Dans ce contexte, Antonio Ricci marié et père d’un fils de 10 ans du nom de Bruno tente de survivre. A la recherche d’un emploi, il finit par postuler à une offre de colleur d’affiche. L’employeur est prêt à l’embaucher à condition qu’Antonio ait une bicyclette pour faire les déplacements dans Rome. Sa femme parvient à en obtenir une en échange de trois draps. Pour Antonio le travail peut commencer. Il part au boulot en compagnie de son fils Bruno.

Cependant alors qu’il est occupé à coller une affiche, sa bicyclette lui est volée. Il se lance à la poursuite du voleur mais ne parvient pas à le rattraper. Antonio finit par aller porter plainte mais la police l’informe du peu de chances qu’il y’a de retrouver la bicyclette.

Privé de son outil de travail, Antonio doit absolument retrouver sa bicyclette avant Lundi sous peine d’être licencié. Le dimanche il se lance alors à la recherche de son voleur dans les rues de Rome toujours accompagné de son fils.

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Voilà donc pour les grandes lignes du scénario. On a donc une histoire qui au premier abord apparaît simpliste mais qui se révèle d’une grande profondeur. Une fois encore derrière cette histoire de vol de bicyclette, De Sica réalise une chronique du contexte social de l’époque et une fable contemporaine sur la précarité.

Impossible de ne pas s’attacher au personnage d’Antonio, un honnête père de famille cherchant à travailler pour subvenir aux besoins de sa famille et qui va devoir faire face à la dureté de la vie. Le personnage d’Antonio représente beaucoup d’italiens de l’époque confrontés à la même situation. A ce titre Lamberto Maggiorani (qui restera essentiellement connu pour ce rôle) livre une prestation incroyable pleine de réalisme. On peut facilement se représenter à travers ce personnage qui tient plus du « monsieur tout le monde » que de l’archétype cinématographique.

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Le personnage du fils, Bruno, est lui aussi très intéressant car il représente la conscience d’Antonio, il fait en quelque sorte figure d’ange gardien qui suit son père partout où il va. 

Une fois encore De Sica s’impose comme un maître du Néoralisme : tournage en décors naturels, acteurs amateurs et justement très proche de la réalité et remarquable réalisation.

Plein de larmes mais aussi de rires, le film de De Sica se révèle cependant vraiment sombre. Comme souvent le réalisateur nous parle de la différence des classes que l’on retrouve à différents niveaux tout au long du film. Comment ne pas citer la scène du restaurant dans laquelle Bruno tente d’attirer sans succès le regard d’une petite bourgeoise. Ou encore la scène dans laquelle Antonio découvre l’identité de son voleur. De la bourgeoisie aux bas quartiers malfamés, De Sica met également en scène la classe ouvrière représenté par Antonio, « la classe des perdants » qui semble condamnée à la misère.

Clairement Le Voleur de Bicyclette reste un film émouvant mais véritablement désespéré.

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A sa sortie le film obtiendra un énorme succès. Il recevra l’oscar du meilleur film étranger.

Souvent cité comme le plus grand chef d’œuvre de l’histoire du cinéma italien et comme l’un des meilleurs films jamais faits. Woody Allen le considère même comme le plus beau film de l’histoire.

Indéniablement le Voleur de Bicyclette fait date et s’impose comme un chef d’œuvre indispensable à voir absolument.   

   

Note : 20/20

 


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