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« Qu’est-ce qu’on va faire de toi? »: un film sur Drucker, après le livre

Publié le 18 novembre 2012 par Mickabenda @judaicine
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Après le livre, le film: l’autobiographie de Michel Drucker, vendue à plus de 500.000 exemplaires, devient une fiction télé, Qu’est-ce qu’on va faire de toi?, qui sera diffusée le 19 décembre sur France 2, dans le cadre d’une soirée entièrement consacrée à l’animateur vedette.

Le sujet: l’enfance et l’adolescence de Michel Drucker dans la Normandie des années 50, à travers sa relation avec son père, médecin de campagne autoritaire, Juif originaire de Roumanie marqué par sa captivité durant la guerre, interprété par le comédien Simon Abkarian.

Produit par Jean Nainchrik, et réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, habitué des téléfilms pour le service public, le film revient sur dix années fondatrices dans l’existence de l’animateur né en 1942, marquées par l’échec scolaire.

Cancre face à deux frères brillants, dans une famille où l’excellence est requise, puis forcé de quitter le système scolaire, il cause le désespoir de son père qui ne cesse de lui répéter: « Mais qu’est-ce qu’on va faire de toi? ». Le film se termine en 1965, alors que son père le découvre à la télévision, présentant une émission de sport.

« C’est un film sur les relations entre un adolescent et son père, qui ne se comprennent pas et qui vont se comprendre plus tard, dans la France des années 50, dans une famille d’immigrés », résume Michel Drucker, qui se dit « complètement dépassé » par le succès de son autobiographie, sortie en 2007 et déjà vendue à plus de 500.000 exemplaires, dont plus de 200.000 en livre de poche, selon son éditeur Robert Laffont.

Si le livre développait aussi la suite de l’histoire de Michel Drucker, le film, lui, se centre sur les années fondatrices, dressant le portrait d’un père nerveux, irascible et impatient, s’acharnant sur un fils dont il voudrait la réussite, mais qui s’intéresse plus au Tour de France qu’aux bancs de l’école.

« Ces dix années ont été déterminantes dans ma vie. Je les rattrape comme je peux encore maintenant, 50 ans après », confie l’animateur de 70 ans, qui avoue qu’elles ont été « un calvaire ».

« Mon père était quelqu’un qui ne pardonnait rien et qui voulait que nous soyons plus français que des Français », explique-t-il. « Chez nous on ne pouvait pas être moyen. Il fallait être ou premier ou nul. J’ai choisi nul », lance-t-il.

L’animateur inoxydable de « Champs Elysées » et « Vivement dimanche« , figure emblématique du paysage audiovisuel depuis 50 ans, se félicite cependant de s’être rattrapé par la suite.

« Mon père soignait toutes les maladies, et moi j’ai essayé de faire toutes les télévisions possibles », analyse-t-il, disant avoir « hérité de la puissance de travail de son père, de son souci du travail bien fait, de sa grande anxiété et de sa peur de l’échec ».

La scénariste Joëlle Goron, qui a interviewé Michel Drucker pendant une trentaine d’heures pour le film, parle de « quelqu’un qui court après quelque chose » et qui « continue à être cet enfant qui attend que dans la marge il y ait écrit +Très bien+ ».

Pour rendre hommage à ce pilier de la télévision, France 2 diffusera le même soir un documentaire sur l’itinéraire de Michel Drucker.

« Quand on a ça en général, c’est qu’on est mort, ou qu’on a pris sa retraite », plaisante l’intéressé. Pourtant, « on est en 2012 et je suis toujours là. (…) C’est assez vertigineux ».

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