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François Mitterrand, 13 Mai 1971

Publié le 01 avril 2008 par Dagrouik

Parfois en relisant certains textes anciens ( au lieu de chercher un CDI ) on trouve des choses remarquables. C'est le cas d'un discours de Mitterand datant de 37 ans. J'aime bien remettre les pendules à l'heure, cette fois-ci je suis un peu fier de moi. Voilà ce que Tonton clamait à la tribune du congrès du PS à Epinay. Le fameux congrès fondateur d'Epinay....

Il est un certain nombre de valeurs qui ont été exprimées par la révolte, puis traduites dans un langage et par des actions déraisonnables et mêmes dangereuses du point de vue de la défense des intérêts des travailleurs. Mais ces valeurs là, elles existent, et tant que le Parti socialiste ne les exprimera pas avec conviction, tant que ces valeurs, ce besoin d'être responsable, ce besoin de refuser d'être soumis à des intermédiaires qui vous dérobent finalement votre dignité de citoyen, de travailleur, votre dignité de chaque jour... Parce qu'il y a finalement une sorte de déviation de la démocratie parlementaire qui fait qu'au lieu d'avoir délégué au monarque d'autrefois, et à lui tout seul, le droit de penser et d'agir, la démocratie parlementaire, par ses intermédiaires, a fini par manque d'imagination par confisquer tout cela au citoyen, à l'individu, à celui qui veut être lui-même capable, par l'information et par la formation, par le dialogue et aussi par l'organisation des partis de Gauche, capable de penser lui-même et de décider.

Ces valeurs, on les qualifie parfois d'un mauvais terme - mais les mauvais termes abondent dans nos débats, j'en emploie moi-même - de " qualitatives " ; mais cela veut dire quelque chose, parce qu'assimilant tout l'héritage historique, l'héritage du Socialisme, on voit poindre la certitude que quand même nous aurions, nous, Parti socialiste, bâti la société socialiste, nous n'aurions pas achevé notre tâche, car nous n'aurions pas répondu à certaines interrogations qui étaient dans le cri des révoltés de mai 1968.

Et puis il faut reconquérir les Libéraux. Selon une excellente définition de Guy Mollet et il me permettra de lui emprunter, dans les classifications qu'il a faites dans un ouvrage de la physionomie politique française, les Libéraux qui évidemment acceptent comme nous l'héritage démocratique dans le domaine politique, mais qui refusent nos méthodes et nos structures sur le plan de l'économie.

Mais les voilà placés devant un choix dont on dit encore dans le langage savant qu'il est bipolaire. Il est nécessaire de faire comprendre à ceux qui y sont disposés que s'il s'agit pour eux de choisir entre la tyrannie et la décadence, quand ce n'est pas la pourriture du capitalisme, et le Socialisme, qui leur déplaît parfois par son esprit de système, ou même par ses signes et ses symbole, s'ils veulent la justice et le droit, ils sont de notre côté.

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Certains de mes lecteurs vont être troublés. Bien sûr on pourra reprocher des choses et autres à Mitterand ( tout troll sera effacé), là je veux qu'on médite et discute sur ces déclarations.


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