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La ruelle au clair de lune – Stefan Zweig

Par Nada @nada

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Et oui ! Encore une Nouvelle de Stefan Zweig.

Cette histoire se déroule sur 24 heures, le narrateur, nous conte une aventure vécue bien malgré lui, lors d’une escale dans un port Français.

Dès les premières lignes nous sommes happés par le récit et l’ambiance glauque. L’auteur nous entraîne dans les bas-fonds de cette ville non nommée mais qui sent le varech breton. Ruelles désertes, brouillard, tripots, maisons closes … le décor est planté.

Attiré par un chant allemand qui lui est familier, un homme élégant et distingué (le narrateur)  pénètredans un cloaque où la crasse et la vulgarité font bon ménage. Au comptoir une tenancière accompagnée de deux filles de joie,aussi joyeuses et avenantes qu’un vomitif, lui proposent à boire tandis que dans un coin presque caché, un homme à l’allure misérable,  le dos courbé, subit la hargne et le mépris de ces femmes  sans se rebeller.  Pris à témoin contre son gré et envahi par le dégout le gentilhomme sort de ce bouge à la recherche d’air frais, sans voir que le misérable l’a suivi.

Le pauvre homme propose de le guider jusqu’à son hôtel et chemin faisant lui raconte son histoire pour justifier cette couardise affichée,  il lui parle de son amour malheureux  pour une des  filles rencontrées. Ces confidences vont le pousser à lui faire une étrange requête

 ‘’Je ne m’en irai pas d’ici sans elle … Après de longs mois, je l’ai retrouvée … Elle me martyrise mais je ne me lasserai pas … Je vous en conjure ; Monsieur, parlez-lui … Il faut qu’elle soit à moi.’’

Dans cette Nouvelle Stefan Zweig explore encore une autre facette du sentiment amoureux, celle de la passion sadomasochiste, comme toujours la délicatesse de sa plume l’autorise à toutes les audaces (il faut se remettre dans le contexte des années 20) ce qui n’est pas dit est fortement suggéré.  Ici ni latex ni fouet, la violence n’est pas physique, l’humiliation est le moteur de cet amour, les deux amants l’utiliseront chacun à leur tour, de dominé ils passeront à dominant pour leur plus grand malheur.

Encore une pépite à lire absolument, chez soi, dans le métro, à la cafétéria, une trentaine de pages pas plus, une vingtaine de minutes seulement, vous n’avez aucune excuse.

Ah ! Un dernier détail qui a son importance, la préface est de Romain Rolland

GAIA

 


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