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« IT’S ALL ABOUT LOVE, BROTHER » : Récits de deux jours avec le Lee Fields. (Part. I)

Publié le 29 novembre 2012 par Vargasama

« IT’S ALL ABOUT LOVE, BROTHER » : Récits de deux jours avec le Lee Fields. (Part. I)

J’ai eu la chance de passer deux jours en compagnie du grand LEE FIELDS. Une chance que je ne pouvais garder pour moi égoïstement. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec les artistes, nous dirons que certains sont beaucoup plus aimables que d’autres. J’ai découvert un homme sincère et simple, qui n’avait qu’un mot à la bouche : LOVE.

Tout commence le Samedi 27 Octobre. Ce soir, Lee Fields joue au Trabendo avec les Ladie en première partie (Nicole Wray et Terri Walker, ses choristes sur l’album). Je suis particulièrement impatient de le voir en concert, cela va faire des mois que j’écoute son album en boucle. Je n’ai pas été déçu. Les Ladie entrent en scène vers 21h30 et instantanément un groove s’installe dans la salle. Tout le monde arbore un grand sourire et commence à remuer sur la voix des deux femmes. Les musiciens sont les mêmes qui accompagneront Lee Fields pendant le concert, et rien n’est à redire. Le public et moi-même passons un très bon moment. Entre finalement l’homme que nous attendions tous. La foule est en délire. Il me confiera plus tard qu’il ne s’attendait pas à un tel accueil et que c’est une des raisons pour lesquelles le public français à une place toute particulière dans son cœur. Il porte un costume blanc qui lui donne une classe intemporelle. C’est probablement le même qu’il portait lors de l’enregistrement pour Canal + pour l’album de la semaine.

Ils ont joué principalement des chansons de son nouvel album, comme tout groupe en tournée promotionnelle me direz-vous. Les musiciens (The Expression) restent impassibles, rendant le contraste encore plus flagrant avec Lee Fields qui chante avec ses tripes. Au moment de jouer “Wish You Were Here” (sur le nouvel album), Lee explique l’importance toute particulière qu’a cette chanson. Il s’agissait tout d’abord d’une chanson sur les relations longue distance mais elle prit une tournure bien différente à la mort du père de Lee. Une chanson chargée d’émotion donc, et c’est bien évidemment le moment choisi par un ivre énergumène pour se faire remarquer, probablement un perdu qui a tenté de lancer un pogo à un concert soul. Lee tente une approche amicale « Why so much violence? It’s all about love, brother ». Le public hurle son accord avec le chanteur mais cela ne semble pas avoir d’effet sur le fouteur de trouble. Dave Guy criera un colossal « STOP » et l’individu se fera enfin sortir par la sécurité. Le concert reprendra de plus belle et terminera sur le désormais classique “Faithful Man”, puis “Could Have Been”. Le plus marquant restera l’émotion qu’il transmet à chaque performance. On peut sentir la douleur derrière certaines chansons, l’amour derrière d’autres.Le public entre en communion avec Lee et le concert ne devient plus qu’un échange d’énergie. Plus il se donne, plus le public devient fou, plus Lee a d’énergie à revendre. On aurait aimé que ce concert ne finisse jamais.

Lundi matin suivant, à peine remis de mes émotions, je négocie avec mes collègues pour pouvoir assister aux deux journées promos de Lee Fields. Je DOIS le rencontrer. J’arrive à son hôtel et une équipe de tournage est déjà en train de s’installer. Il descendra 20 minutes plus tard, en s’excusant de son retard. Il était au téléphone avec sa famille résidant dans le New Jersey, très inquiété du passage de l’ouragan Sandy au-dessus la demeure familiale. Même s’il était physiquement présent pendant ces 2 jours, une partie de son esprit était toujours préoccupé par les siens. L’interview se passe bien, comme toujours. Lee est toujours prêt à partager une partie du savoir qu’il a emmagasiné toutes ces années et lorsqu’il est parti, rien ne peut l’arrêter. Une autre interview, pour la radio cette fois-ci démarre et encore la même question qui ressort à chacune de ses interviews : Cela vous gêne-t-il que les gens vous appellent « Little JB » ? (pour petit James Brown) Et la même réponse « Seuls les journalistes mentionnent ce surnom, je ne l’entends que pendant les interviews. »

« IT’S ALL ABOUT LOVE, BROTHER » : Récits de deux jours avec le Lee Fields. (Part. I)
« IT’S ALL ABOUT LOVE, BROTHER » : Récits de deux jours avec le Lee Fields. (Part. I)

Nous sommes obligés de faire des signes à Lee car le taxi nous attend pour aller aux studios de France 24. C’était ma première expérience dans un vrai studio tv, je suis donc plus que ravi. Rapide passage au maquillage et Lee enregistre directement l’interview. En une heure, le tout est bouclé. Efficaces chez France 24 ! Sur le chemin du retour, je décide de faire MA petite interview :

Comment s’est passé votre concert de samedi soir ?

C’était comme un rêve, irréel. J’ai été surpris de recevoir un tel accueil, mais le public avait une telle énergie, c’était incroyable. J’aime beaucoup le public parisien. On a toujours été bien accueilli à Paris mais rarement à ce point-là. J’ai fait des tournées pendant 6 ans avec Martin Solveig. C’était génial, mais je suis un homme de soul. C’est pour ça qu’en 2008, on a enregistré “My World”. Depuis, je suis en tournée la plupart du temps partout dans le monde. Le public me donne l’énergie de continuer. C’est incroyable cette sensation en concert quand tu te dis que ces gens auraient pu faire n’importe quoi de leur soirée, mais ils sont tous venus pour toi.

Que pensez-vous de Paris ?

J’adore cet endroit. J’aime les gens, j’aime la nourriture. J’aime beaucoup venir ici. En fait, Paris fait partie des 4 villes que j’aime le plus au monde, les autres étant New York, Londres et la Nouvelle Orléans. J’aime faire des concerts ici. La vue est magnifique. Paris est une ville où tu es soit à la recherche de l’amour soit amoureux. “It’s THE place to be !” J’aimerais avoir plus de temps pour visiter et voir des amis mais mes passages ici sont toujours très chargés. J’espère pouvoir revenir ici un jour pour une semaine ou deux et profiter enfin de cet endroit. Je pourrais définitivement vivre à Paris.

Êtes-vous le « Faithful man » que vous chantez ?

Tout à fait. Je suis fidèle à la musique et même en général. Je suis marié depuis 40 ans, 43 exactement et nous sommes toujours ensembles. J’ai été tenté pendant ma carrière, c’est sûr, mais jusqu’ici, ma vertu n’a pas été compromise. L’album a pour thème la tentation d’un homme. Mais la personne essaye de faire la bonne décision : il chante « Don’t make me do wrong » dans la chanson “Faithful Man”. La suite est libre d’interprétation par l’auditeur. A-t-il succombé ? Personnellement, je ne pense pas. Je n’ai pas écrit cette chanson moi-même, ce sont Leon Michels, Vincent D’Annunzio, Jeff Silverman et Nicole Wray qui l’ont écrite. Mais dès que je l’ai entendue, j’ai tout de suite pensé que c’était une très bonne idée. Toutes les chansons sur l’album “Faithful Man” ont été écrites pour parler des différents aspects des relations humaines. Je ne veux pas chanter à propos de la voiture que je conduis ou de l’argent que je fais. Je veux parler de vrais sujets.

Quand avez-vous décidé que vous vouliez dédier votre vie à la musique ?

J’ai été très inspiré en allant à un concert des Beatles. Quand je les ai vu sur scène, j’ai dit « C’est ça que je veux faire de ma vie ». J’avais 14 ans à l’époque et quand j’ai vu toute ces jeunes filles hystériques, la décision était prise. (Rires) Et je m’y suis tenu depuis ce jour.

Vous avez énormément voyagé pendant vos tournées, auriez-vous une anecdote à nous raconter ?

Je me souviens d’une histoire un peu drôle. Je donnais un concert en Belgique je crois, un soir, et j’ai sauté du haut de la scène. J’ai repensé plus tard à ce que j’avais fait, je me suis dit que j’aurais dû réfléchir un peu plus. La scène était vraiment haute ! Je ne sais pas ce qui m’a poussé à le faire ni pourquoi je l’ai fait, j’ai juste sauté. Il y avait des danseurs sur la scène avec moi et ils faisaient toute sorte d’acrobaties, et je me suis dit « hey, moi aussi je veux faire des trucs cools comme ça ! » J’ai juste sauté. Et même si le public a adoré au final, j’aurais pu me faire vraiment mal. Du coup, je ne sauterais plus jamais d’une scène.

A SUIVRE …

Crédits Photos : Yannick Vogel.

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