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[ Critique Cinéma] Populaire

Par Gicquel
[ Critique Cinéma] Populaire

Printemps 1958. Rose Pamphyle, 21 ans, vit avec son père, veuf bourru qui tient le bazar d'un petit village normand. Elle doit épouser le fils du garagiste et est promise au destin d'une femme au foyer docile et appliquée. Mais Rose ne veut pas de cette vie.


[ Critique Cinéma] Populaire
"Populaire" de Regis Roinsard

Avec : Romain Duris, Déborah François, Bérénice Bejo

Sortie Cinéma le 28/11/2012

Distribué par Mars Distribution

Durée : 111 Minutes

Genre : Comédie

Film classé : -

Le film :

★
★
★
½
☆

 « Monsieur le Directeur, sans même le savoir-De tous les hommes, vous êtes le plus veinard !-Vous avez des (di bi di bi di bi di)-Dactylos Rock ». Dans les années soixante, Eddie Mitchell et Les Chaussettes Noires honoraient à leur façon le travail des secrétaires arc-boutées sur leur machine à écrire.
Régis Roinsard la  remet au goût du jour ,après avoir clipé Murat et Jane Birkin, dans un premier film à rebrousse poil de ses habitudes. Fini le clinquant de la pub et le tape-à-l’œil des scopitones, place à la sagesse des années cinquante. Déborah François, coupe façon Audrey Hepburn, tapote sur son clavier en bonne dactylo qu’elle se veut être. Romain Duris patron d’un cabinet d’assurance en Normandie garde un œil sur son décolleté, et un autre sur ses doigts qui filent comme de l’or.
En conciliant les deux, l’assureur décide que son employée deviendra la femme la plus rapide du monde. Et peut-être par la même occasion, la sienne…

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Si le titre me défrise un brin ( il fait référence au nom de baptême d’une machine à écrire) il a l’avantage de prendre les devants : sans trop effleurer la profonde réalité du film , qui va bien au-delà des apparences, il annonce probablement un joli succès … populaire. J’en juge par la clientèle, très  fournie,  de ce samedi après-midi : des hommes, comme des femmes qui entre 13 et 70 ans sont ressortis, tout sourire.

C’est je pense effectivement le moins que l’on puisse faire , une fois le happy end assuré ,depuis le début, mais d’une telle manière que je tire mon chapeau à ce premier film multi-risques.

En France on n’est pas très doué pour la reconstitution des années d’après-guerre (la TV en montre des exemples affligeants deux à trois fois par mois ) .Le vintage à la sauce sépia privilégie alors les décors en carton pâte au détriment d’une histoire passe partout .

[ Critique Cinéma] Populaire

Rien de tout ça dans «  Populaire » , qui une fois les lieux et places bien datés, voit défiler une galerie de portraits plus savoureux, les uns que les autres. On en oublierait presque l’époque , et ce concours de dactylo, qui n’est qu’un prétexte pour nous entraîner dans une fabuleuse histoire à la Billy Wilder , où cette fois l’entertainment américain devient une véritable comédie à la française.

A la fois pétillante et sucrée, mais aussi aux ressorts si complexe qui fait que la belle histoire que l’on imagine entre le patron et sa secrétaire, se corse d’une famille , que la belle ne va pas se gêner de remettre à sa place.

Un grand moment de cinéma orchestré par Déborah François , qui n’est plus à une révélation près . Mais cette fois je crois que c’est à l’unanimité que l’on pourra lui décocher un César d’honneur, pour la clairvoyance de son jeu, et le naturel qui l’anime. Romain Duris rehausse un tantinet les épaules pour lui arriver à la cheville, mais en vieux cheval de retour, il nous fait le beau, très joliment, très subtilement.

[ Critique Cinéma] Populaire

Bien que secondaire, le personnage de Nicolas Bedos est lui aussi parfaitement dessiné et interprété

Il est vrai que sur ces mêmes épaules, le comédien porte un personnage très bien habillé par Régis Roinsard . Avec une infinie tendresse et une patience de félin, le réalisateur guette dans ses moindres retranchements, ce vieux renard qui au fin fond de son terrier cache de profondes et solitaires blessures. Il faut alors le voir avec  son vieux copain de toujours,(Shaun Benson, très bien )  au coin d’un bar, ou sur un court de tennis. C’est l’amitié qui dégringole à gros flocons comme seul un artiste peut les imaginer. Il se nomme Régis Roinsard, un nom à retenir, je crois. J’en suis même sure.

En bref

Le film

★
★
★
½
☆

Je pense que " Le tcha tcha de la secrétaire" va faire un malheur ces jours ci sur les ondes de nos radios , et ce ne sera pas le seul mérite de cet excellent film qui sous les couverts d'une comédie classique aux allures de conte de fée, nous raconte une autre histoire . Celle d'une jeune femme amoureuse, celle d'un homme secrètement malheureux, ou bien encore l'histoire d'une amitié entre deux hommes qui auraient pu aimer la même femme ... Bref il y a plein de choses belles à voir et à entendre dans ce film qui lui aussi cache bien ses secrets.


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