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Sidérurgie : le droit à un discours de vérité

Publié le 06 décembre 2012 par Hmoreigne

Sidérurgie : le droit à un discours de véritéLe retrait officiellement temporaire d'Arcelor-Mittal du projet européen Ulcos qui vise à transformer le site lorrain en usine de captage de CO2 confirme que l'accord signé par l'Etat avec l'industriel n'a rien réglé. Patrice Lombard, le président du Medef de Lorraine, invite le gouvernement à mettre un terme à l'hypocrisie ambiante. "Soit notre sidérurgie est viable et il faut se donner les moyens de la remettre sur pied, soit elle est condamnée et il faut le dire" insiste-t-il.

Le patron des patrons Lorrains reflète le sentiment local lorsqu'il réclame un discours de vérité. Patrice Lombard assortit sa demande d'une proposition. Celle d'une union des Lorrains dans la création d’un groupe de travail réunissant les univers politique, syndical et économique pour "faire un vrai bilan de notre sidérurgie et pour proposer des solutions".

La première question à se poser est de savoir si oui ou non, le secteur de la sidérurgie est stratégique pour l'industrie française et au-delà, européenne. Tout laisse à penser que oui. Le rapport Faure, remis en juillet au gouvernement va dans ce sens. Si la filière ne représente qu'1,9 % de l'emploi industriel, son importance "dans l'économie résulte moins de sa taille que de sa place dans la chaîne de production, comme fournisseur direct ou indirect de l'industrie métallurgique (...), des fabricants de biens d'équipement, de l'industrie du bâtiment (...) et de beaucoup de fabricants de biens de consommation", souligne-t-il.

C'est avis est partagé par Jean-Louis Borloo. "La filière sidérurgique est vitale pour notre pays car l'acier fait partie des bases de toute stratégie industrielle" estime le président de l'UDI.

L'ancien maire de Valenciennes réclame également, de façon urgente,  "un grand débat à résonance européenne sur l'ensemble de la filière sidérurgique française, son niveau de production, sa stratégie, son niveau de qualification, ses partenariats ainsi qu'une analyse des nouvelles technologies, notamment Ulcos et l'accompagnement des financements français et européens",

Si le caractère stratégique est avéré, il appartiendra à l'Etat de prendre ses responsabilités, toutes ses responsabilités notamment financières comme investisseur. Quitte à passer sous statut public tout ou partie du secteur. Ce qui a été fait pour sauver le secteur bancaire doit pouvoir l'être aussi, à un degré largement moindre, pour la sidérurgie, ce qui nécessiterait il est vrai de disposer d'une véritable politique industrielle.

De son côté, l'Humanité met en avant le fait que le Gramef, groupe de réflexion sur l’avenir de la métallurgie en France met en cause la stratégie du groupe ArcelorMittal. Celui-ci aurait défavorisé Florange alors que ce site, selon pas moins de quatre expertises, serait viable et rentable.

Florange constituera un tournant dans le mandat de François Hollande, un test en grandeur réelle de sa capacité ou non à mettre au pas les forces de l'argent. Or à ce jour, et de façon dramatique, c'est le gouvernement qui a plié devant un groupe à la stratégie incertaine et à la parole défaillante. Un groupe qui n'est fort que de la faiblesse d'un gouvernement incapable d'audace et plus grave, de courage.


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