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Les dix enfants que madame Ming n’a jamais eus Eric-Emmanuel Schmitt

Par Douceurlitteraire

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J’aimais déjà beaucoup cet écrivain lorsque j’avais lu « La part de l’autre », « Oscar et la dame en rose », « Odette tout le monde » ou encore « Lorsque j’étais une œuvre d’art ». Très connu pour ces pièces de théâtre et ces romans et nouvelles, Eric-Emmanuel Schmitt nous fait à chaque fois voyager dans des univers différents mais chacune de ses œuvres me renvoie à un message sur la vie et sur l’amour, l’entraide et l’interaction que peuvent avoir les hommes entre eux.

Dans cette nouvelle publiée en Avril 2012,  l’écrivain nous emmène cette fois-ci en Chine dans le pays à la politique de l’enfant unique. Un jeune homme d’affaire en voyage en Chine rencontre Mme Ming, dame-pipi dans un grand restaurant. Cette femme d’un certain âge conte  à cet homme, lors de ses récentes venus au toilettes pour homme, la vie incroyable de ses dix enfants…Comment une femme vivant dans le seul pays au monde où les couples n’ont droit qu’à un seul enfant a-elle pu en avoir eu autant ? Et tous aussi extravagants et surdoués les uns  que les autres ? Sceptique au départ, fasciné par la suite, cet homme persuadé que sa vie serait rythmé par l’absence d’enfants, par le travail et les voyages d’affaires, commence peu à peu, grâce aux propos de Mme Ming sur la vie et sa vision de la vie, à remettre ses priorités en question et à réfléchir sur sa propre vie.

«  Une dame pipi me rapprochait du mystère asiatique. A elle seule, madame Ming était ce peuple, la Chine subtile, humaine, civilisée. Par sa bouche, j’entendais une voix de deux mille six cents ans ; grâce à elle, un sage antérieur à Socrate m’avait pris par la main et guidé dans le labyrinthe. »

Grâce aux écrits de Confucius, notre homme d’affaire se plonge dans des citations qu’il n’aurait peut être jamais lu sans l’intervention de cette femme dame pipi, femme au travail ingrat mais à la vie précieuse.

«  Cette nuit-là, je me couchai et ouvris au hasard le livre de Confucius. Dès la première sentence, « La sage est calme et serein ; l’homme de peu écrasé de soucis », je frissonnai ; cette déclaration me ramenait à la dame pipi du Grand Hôtel, plus rayonnante que les éminents ambitieux qui défilaient devant elle. « Un homme heureux se contente de peu », « Appliquez –vous à garder en toute chose le juste milieu ». Au fur et à mesure que les phrases résonnaient, elles s’avéraient l’écho de celles que j’avais entendues de la bouche de madame Ming. »

Cet homme va avoir besoin quotidiennement de la sagesse de cette femme hors du commun et sa vie va en être transformée.

Nous ne savons jamais quelles sont les personnes que nous allons rencontrer qui vont changer notre vie. Certaines ont une influence négligeable voir inexistante mais certaines bouleversent notre vision des choses et nous invitent à revoir notre jugement voir la vision que nous avons de notre propre vie.

Même les mensonges pieux nous sont d’une aide précieuse…

«  La vérité, c’est juste le mensonge qui nous plaît le plus, non ? »

Bonne lecture !!


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