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[Critique] THE DESCENT

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] THE DESCENT

Titre original : The Descent

Note:

★
★
★
★
½

Origine : Angleterre
Réalisateur : Neil Marshall
Distribution : Natalie Jackson Mendoza, Shauna Macdonald, Myanna Buring, Alex Reid, Saskia Mulder, Nora-Jane Noone, Molly Kayll…
Genre : Horreur/Épouvante/Aventure
Date de sortie : 12 octobre 2005

Le Pitch :
Un an après avoir perdu sa petite fille et son mari dans un accident de la route, Sarah accepte d’accompagner ses amis aux États-Unis, dans le massif des Appalaches, à l’occasion d’une expédition spéléologique. Une fois dans la grotte, plusieurs mètres sous terre, un éboulement bloque les six jeunes femmes dans une cavité. En cherchant une autre sortie, elle s’aperçoivent rapidement qu’elles ne sont pas seules. Tapies dans l’obscurité, des créatures hostiles attendent leurs proies…

La Critique :
Tous les films de Neil Marshall illustrent l’un des traits de caractère les plus attachants du bonhomme : son côté bourrin ! Que ce soit avec Dog Soldiers, Centurion, Doomsday ou The Descent, Marshall ne résiste jamais très longtemps à faire parler son côté brutal, dans un déferlement de sang et de coups. Et franchement, c’est une excellente chose !
Tout spécialement en ce qui concerne The Descent, car voir une équipe de jolies nanas défourailler grave d’immondes créatures baveuses à coups de piolets dans la tronche, reste un spectacle totalement jouissif pour tout bon mâle qui se respecte. Le tout baigné dans un esprit propre aux meilleures séries B, qui du coup, deviennent des séries A. Comprendra qui pourra…

The Descent et son héroïne, sorte de version 2.0 sans pouvoirs, de la Carrie de Stephen King, envoie du lourd, en huis-clos, sans se départir de son ambiance poisseuse, claustrophobe et terriblement angoissante. C’est là que The Descent diffère de Dog Soldiers, la précédente réalisation de Marshall. Quand son film de loups-garous mettait aussi en avant un humour décalé tout britannique, The Descent ne rigole jamais. Il fait pisser l’hémoglobine, mais déclenche aussi de bons gros frissons tout du long. De quoi vous dégoûter de mettre les pieds dans la moindre grotte pour le restant de vos jours.
Et comme si cela ne suffisait pas, ces grottes abritent des sortes d’humanoïdes aveugles, avides de chair fraîche. Des cousins hybrides de Gollum, beaucoup plus baraqués et beaucoup moins schizophrènes. Des monstres terrifiants qui s’accrochent au mur tel Spider-Man et qui aiment faire couler le sang à foison. Des méchants parfaits. Sans état d’âme, avec qui il est impossible de négocier et qui n’ont pour seul objectif que de se nourrir.

Encore aujourd’hui, The Descent peut -et doit- être considéré comme le meilleur film de Neil Marshall. Tout simplement car il combine le meilleur du film d’épouvante et le meilleur du film d’horreur, sans oublier d’être suffisamment original pour se poser en nouvelle référence du genre.
The Descent est un long-métrage culte. 7 ans après sa sortie, il demeure un monument d’angoisse qu’il est bon de ranger aux côtés des plus grands noms.

Il y a tout d’abord la mise en scène de Marshall, immersive, précise et virtuose dans sa capacité à traduire l’étouffement des héroïnes du film. Pourtant filmé en studio, le métrage arrive à créer un environnement enveloppant. Ce que des trucs, -pourtant similaires- comme Sanctum ou La Crypte n’ont jamais réussi à reproduire. C’est là où The Descent est génial. En misant tout sur son environnement, qui s’impose comme un personnage à part entière, le film arrive à nous faire ressentir les émotions de ses personnages. Quand les créatures déboulent c’est encore mieux. Marshall ne se repose pas sur le concept déjà fort bien retranscrit, du huis-clos sous-terrain, mais rajoute des bestioles carnassières. Son goût pour la démesure apporte au film une valeur ajoutée absolument jubilatoire. On assiste à la progression difficile de ces exploratrices, un éboulement se produit, elle sont bloquées, la tension est à son maximum et là, des monstres font leur apparition. Rarement un film n’aura su superposer les couches avec autant de classe et de radicalité.
Ayant avoué après Dog Soldiers, ne pas vouloir récidiver dans le genre horreur pour son prochain long-métrage, Marshall ne peut pas s’empêcher de replonger. Mais son postulat de départ donne suffisamment de tension dramatique et physique, pour sublimer l’horreur pure qui intervient à mi-parcours. Autrement dit : même si le réalisateur n’a pas pu retenir sa verve gore, il a par contre superbement bien manœuvré, pour offrir au final un ersatz de film d’aventure sombre, violent et sanglant. Un cas d’école en somme.

L’autre idée absolument géniale de The Descent et de mettre en scène quasi-exclusivement des actrices. Le seul acteur étant expédié au cours des cinq premières minutes, les nanas peuvent prendre le pouvoir. Et ça fait mal. Aussi sexy que badass (Natalie Jackson Mendoza tout particulièrement), les comédiennes sont toutes parfaitement à leur place. Aucune ne fait tapisserie, même celles qui campent des personnalités plus dépendantes. Chacune à droit à son moment de gloire et chacune a un rôle bien précis à tenir. La direction de Neil Marshall est minutieuse. Le cinéaste souligne le charisme de ses actrices (Aaaah Myanna Buring !) et se refuse à utiliser ces dernières pour signer seulement un film à placer sous la bannière du girl power. On peut voir dans l’affrontement des guerrières spéléologues contre les créatures (qui sont majoritairement des mâles), une allégorie de la prise de pouvoir de la femme sur l’homme, mais Marshall ne souligne pas. Jamais. Il se concentre sur l’action et sur la tension, et tout le reste coule de source. The Descent prend de la valeur pour toutes ces raisons, au fil des minutes. Jusqu’à la fin.

Et la fin d’ailleurs ! Elle diffère suivant que vous regardiez le film en Amérique du Nord ou en Europe. La fin européenne, voulue par le réalisateur, est encore plus sombre et mélancolique. La fin américaine est davantage « bateau » et laisse une porte ouverte. Une porte qui ne restera pas ouverte très longtemps d’ailleurs, vu la suite, mise en chantier rapidement, qui se base sur la fin américaine. De quoi créer une certaine confusion. Mais ceci est une autre histoire…

@ Gilles Rolland

[Critique] THE DESCENT

Crédits photos : La Fabrique de Films


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