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Sarkjoz/Hollande: deux poids, deux mesures

Publié le 10 décembre 2012 par Juan
Sarkjoz/Hollande: deux poids, deux mesures
Quatre affaires médiatiques du moment, quatre sujets pas nécessairement les plus importants d'un pays en recherche de relance. Mais quatre sujets qui occupent l'espace au point de nous empêcher tout recul dans l'analyse politique.
Sauver Cahuzac ou pas.
L'affaire qui frappe l'actuel ministre du budget n'a qu'un point commun avec celle qui frappa son prédécesseur Eric Woerth: l'attaquant, Mediapart. Woerth n'était plus ministre du Budget quand le site d'information publia ses accablantes révélations en juillet 2010. Nous sommes en décembre 2012 et certains pensent qu'il faudrait donner le même crédit aux récentes déclarations de Mediapart contre Cahuzac qu'à l'époque contre Woerth.
Mais les dossiers sont étonnamment différents. Eric Woerth avait placé sa femme à la gestion de fortune de la plus grande fraudeuse fiscale du pays. Il était resté trésorier du Parti sarkozyste tout en étant ministre du budget. Des enregistrements clandestins, récents et authentifiés avaient permis de débusquer l'affaire. Concernant Cahuzac, la révélation, qui manque encore de preuves, est simple: l'actuel ministre aurait détenu un compte non déclaré en Suisse il y a 10 ans.
Sauver Florange ou pas.
Sarkozy en avait fait l'un des symboles de sa politique industrielle. Sauver les installations sidérurgiques d'Arcelor-Mittal à Gandrange et Florange fut l'un de ses slogans vite oubliés. Voici que le gouvernement Hollande/Ayrault s'y plante les dents à son tour. Et sans attendre un petit semestre, sans patience similaire, voici qu'on le décrète traître et dupe parce qu'un accord inconditionnel interdisant tout licenciement sec ne garantit pas l'exploitation des hauts fourneaux sans activité depuis 18 mois. Cette affaire a été sabotée, consciemment ou pas. 
Dans l'édition du 9 décembre du JDD, Ayrault se défend. Il rappelle son passé, exprime sa compréhension, explique le bilan de ses prédécesseurs.  L'exercice est difficile puisque tous les médias jusqu'à Marianne l'ont qualifié de dupe sans attendre une explication. « Le symbole du quinquennat, c'est de sauver des emplois » commente Ayrault
Sauver Valls contre Guéant
L'actuel ministre de l'intérieur est en passe de retirer à la droite devenue extrême deux de ses sujets préférés de surenchère politique, la lutte contre la délinquance et la maîtrise des flux migratoires. Leur simple association dans les discours était terrifiante. A court terme, on reproche à Manuel Valls son intransigeance et la prétendue poursuite d'une politique qualifiée de sarkozyste.
C'est faux, le ministre a réalisé de belles ouvertures mais ses critiques préfèrent souligner les écarts et failles qui demeurent: la circulaire clarifiant les conditions de régularisation des étrangers est insuffisante; la destruction estival des camps illégaux de roms a provoqué un joyeux chahut à gauche. Et il reste des cas d'expulsion de clandestins qui sont tristes et font tâche dans le bilan (provisoire) du ministre. A long terme, l'enjeu est pourtant autre: que l'on cesse enfin de brandir à droite comme à gauche l'immigration comme un sujet de campagne.
Sauver les banques, ou pas.
DEXIA menace de sombrer à nouveau. La banque des collectivités locales se voit (provisoirement) sauvée par une nouvelle recapitalisation étatique. Fichtre ! Pourquoi donc sauver cette banque aux mauvais placements ? On se souvient que Sarko y avait placé l'un de ses proches à la direction générale. Si elle faisait faillite, que se passerait-il ?
Les équipes de Pierre Moscovici trouvent encore 2,5 milliards d'euros pour recapitaliser la banque. Cette dernière s'est déjà séparée de nombreuses filiales (Belgique, Turquie, Luxembourg). Reste  Dexia Crédit local, bientôt repris par la nouvelle banque publique de financement des collectivités locales, détenue par La Banque postale et la Caisse des dépôts (CDC).


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