Le peuple San – Bushmen du Kalahari

Les San – Bushmen du Kalahari sont les plus anciens habitants de l’Afrique australe où ils vivent depuis au moins 20 000 ans. Ce peuple de chasseurs-cueilleurs occupait jadis toute l’Afrique australe.

La langue des Bushmen est issue de la famille khoïsane ; un langage qui incorpore des clics (consonnes inspirées) traduits dans l’écriture par les signes ! ou ||.

Nous avons la chance de pouvoir rencontrer la tribu des HEI//OM dont le nom signifie « ceux qui dorment dans les arbres », au village de Tsintsabis près du parc national d’Etosha.

Ces bushmen ont été chassés de leur terre il y a un peu plus de 100 ans lors de la création du parc. Ceux qui ne voulaient pas partir ont été chassés par la manière forte. Du temps où ils vivaient à Etosha, les hommes qui partaient à la chasse loin de leur village dormaient dans les arbres pour se protéger des prédateurs. Le gouvernement les a relocalisés à Tsintsabis.

Actuellement la tribu HEI//OM essaie d’améliorer son quotidien grâce à une association qui aide les communautés à se développer. Ils ont ainsi créé un campement pour accueillir les touristes. L’originalité de ce lieu reside dans le fait d’avoir créer des plates-formes dans les arbres pour y entreposer les tentes comme leurs ancêtres. Ce camp s’appelle « Treesleeper ». En parallèle, ils proposent de rendre visite à des familles bushmen pour toucher du doigt leur réalité et également de faire un bushwalk pour nous faire découvrir les plantes et le mode de vie bushmen dont ils ont gardé la mémoire.

Le matin, nous partons rendre visite à deux familles Bushmen après avoir acheté pour chacune, des produits de première nécessité : farine, riz, soupes, huile, sucre.. La première impression est celle de la misère. Les cases sont faites de bric et de broc. Cette famille passe sa journée ainsi, assise à ne rien faire de particulier. Ils ne mangent que s’ils ont quelque chose, sinon rien. Certains enfants vont à l’école mais le prix, même s’il peut paraitre dérisoire (2 ou 3 euros par an), ne peut pas toujours être payé. Les hommes n’ont plus le droit de chasser. Ils sont devenus un peu cultivateur, un peu agriculteur (1 ou 2 vaches octroyées par le gouvernement).

Les revenus issus du campement aident directement la communauté financièrement mais pas seulement. L’équipe de Treesleeper tente de leur montrer l’importance, pour leurs enfants, d’aller à l’école pour améliorer leur vie.

La seconde famille que nous avons la chance de rencontrer semble vivre de manière plus confortable, mais là encore une sorte de fatalisme passif se ressent. Cette rencontre avec les enfants et avec le chef de famille egalement chamanfut un moment inoubliable.

Ce séjour auprès de la tribu des HEI//OM a été un moment extraordinaire, en « dehors du temps » et nous avons quitté à regret ce petit coin perdu de la Namibie avec la certitude que ces hommes et ces femmes avaient encore beaucoup de choses à nous apprendre.

Un grand merci à l equipe du campement Treesleeper, spécialement à Hilda et Michael pour leur accueil chaleureux et leur action en faveur du peuple San.