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[Critique] WAYNE’S WORLD 2

Par Onrembobine @OnRembobinefr
[Critique] WAYNE’S WORLD 2

Titre original : Wayne’s World 2

Note:

★
★
★
★
☆

Origine : États-Unis
Réalisateur : Stephen Surjik
Distribution : Mike Myers, Dana Carvey, Tia Carrere, Christopher Walken, Kevin Pollack, Kim Basinger, Ralph Brown, Lee Tergesen, Dan Bell, Harry Shearer, Drew Barrymore, Charlton Heston, Heather Locklear, Jay Leno, Rip Taylor, Steven Tyler, Joe Perry, Joey Kramer, Tom Hamilton, Bradley Whitford, Chris Farley, Ed O’Neill…
Genre : Comédie/Suite/Saga
Date de sortie : 6 avril 1994

Le Pitch :
Un an après les aventures relatées dans le premier volet, Wayne et Garth ont enfin quitté le cocon familial et occupent un loft réaménagé en centre-ville. Pas plus matures pour autant, les deux amis continuent d’animer leur émission de télé locale et d’aller à des concerts. Une existence paisible et rock and roll qui ne va pas sans un certain questionnement existentiel pour Wayne. Se demandant quelle direction donner à sa vie, ce dernier va recevoir la réponse, lors d’un rêve, de la bouche de Jim Morrison lui-même : organiser un grand festival de rock…

La Critique :
Que devenir une fois que l’on a gagné son indépendance ? Quel sens donner à sa vie ? Peut-on être considéré comme un adulte alors que l’on regarde toujours les dessins-animés le dimanche matin ? À quelle température laver ses t-shirts Aerosmith pour éviter qu’ils rétrécissent ? Peut-on assurer sa survie en ne mangeant uniquement que des surgelés ?
Vastes questions auxquelles les mayas eux-même n’ont jamais été fichus de répondre. Des interrogations qui animent à un moment ou à un autre beaucoup d’entre nous et qui vont avec la transition que les psychologues appellent : le passage à l’âge adulte.
Des questions qui sont au centre de la problématique métaphysique de la suite de Wayne’s World, sobrement intitulé Wayne’s World 2 !

Mégateuf Wayne ! Mégateuf Garth ! Le refrain est connu et fait son grand retour, pour le plus grand plaisir des fans du duo déjanté et rock and roll de la comédie américaine qui sait rire de tout en ayant le bon goût d’assaisonner sa sauce d’une musique qui a de la gueule.
Wayne’s World 2 illustre avec jubilation la formule : on prend les mêmes et on recommence !
Mike Myers, Dana Carvey, la sculpturale Tia Carrere, Ed O’Neill, Lee Tergesen ou encore Dan Bell sont de retour, plus en forme que jamais et oui, il est vraiment bon de retrouver cette joyeuse troupe.
Le défi de renouer avec l’esprit potache et décalé, proche donc des comédies parodiques du style de Y-a-t-il un flic pour sauver la Reine ?, est relevé avec un panache qui force le respect.
En soi, rien ne change en profondeur et c’est bien, parce que le changement parfois, ce n’est pas génial. Surtout quand c’est pour déboucher sur un truc pire. Wayne’s World 2 se contente ainsi de tracer sa route. Quand le premier relatait la quête de l’amour et l’exploration d’une certaine amitié fusionnelle assortie de musique saturée, le second suit le périple qui accompagne l’organisation d’un concert et aborde le fameux passage à l’age adulte. Le premier se payait la présence d’Alice Cooper et le seconde invite Aerosmith. En bonus, il y a même Christopher Walken et sa classe légendaire, la plantureuse et incendiaire Kim Basinger, ou encore Charlton Heston. Dans une moindre mesure, on peut aussi apercevoir Heather Locklear, connue pour avoir papillonné dans Melrose Place, mais surtout populaire pour aimer les rock stars (elle a convolé avec Tommy Lee de Mötley Crüe et Ritchie Sambora de Bon Jovi).
Personne n’est là par hasard et tout le monde semble accorder ses violons sur la même fréquence.

Ceux qui étaient restés hermétiques au premier film le seront tout autant ici. Pas besoin de chercher une logique bien précise dans le déroulement de l’intrigue car tout est permis. Et quand on y réfléchit, dans son genre (la comédie rock), Wayne’s World est un cas à part, quitte à être un peu bordélique. Plus encore que les futurs Austin Powers qui relèveront d’une progression scénaristique beaucoup plus conventionnelle (en quelques mots et à titre d’exemple, dans Austin Powers, il n’y a pas de fin à la Scooby-Doo comme dans Wayne’s World).
Le monde de Wayne’s World répond parfaitement à une logique adolescente tout à fait rassurante. Il peut s’y passer n’importe quoi, on peut toujours arranger les choses à sa sauce au dernier moment. La fille finira toujours dans vos bras et tout ira à la perfection. La musique sera toujours bonne et vos projets, d’une manière ou d’une autre, y-compris les plus fous, se réaliseront selon vos désirs. Wayne’s World 2 met sur un pied d’égalité les fans et leurs idoles et punaise, ce n’est pas tous les jours qu’un film réunit Christopher Walken, Charlton Heston, Aerosmith et Heather Locklear non ?

Porté par un humour toujours aussi génial, ce nouvel opus tente d’épaissir le propos de son prédécesseur et fait mouche. Parcouru de scènettes pour le moins excellentes (les deux séquences avec Garth et Kim Basinger sont redoutables pour la vessie), truffé de clins d’œil au cinéma (les doublages tout pourris lors du combat entre Wayne et le père de sa dulcinée), et bien sûr à la musique (le personnage de Del Preston est une mine à lui tout seul), Wayne’s World 2 ne démérite jamais. Même quand il cite les Village People, il reste ancré dans la culture rock. Il connait ses classiques, fait plaisir à ses fans et traverse lui aussi les années sans prendre une ride, s’imposant encore et toujours comme un puissant antidépresseur qui file la banane.
Et dire que Mike Myers a annoncé la mise en chantier d’un troisième volet… Partytime ! Gigateuf (again) !

@ Gilles Rolland

[Critique] WAYNE’S WORLD 2

Crédits photos : United International Pictures


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