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UE : Et pourquoi pas le Prix Nobel d’Économie, tant qu'on y est !

Publié le 16 décembre 2012 par Copeau @Contrepoints

Le comité norvégien a accordé le 12 octobre le Prix Nobel de la Paix à l'Union européenne. Le ton d’auto-satisfaction qu’avaient les hauts responsables européens en recevant le prix était impoli, arrogant et dangereux.
Par Daniel Hannan.

UE : Et pourquoi pas le Prix Nobel d’Économie, tant qu'on y est !

C'est donc ainsi que fonctionne la paix en Europe ?

Est-ce que quelqu’un pense sérieusement que le Grand Duché de Luxembourg pourrait annexer la province portant le même nom si l’UE n’était pas là ? Ou que, s’ils n’étaient pas tenus par Bruxelles, les Italiens retenteraient d’occuper Nice ? Y a-t-il quelqu’un qui imagine aujourd’hui que les pacifistes allemands, difficiles à convaincre de s’unir aux opérations de maintien de la paix de l’OTAN, désirent secrètement envoyer des divisions de tanks en Silésie et Poméranie ?

Regardez un peu le profil démographique de l’Europe nom de Dieu. Il n’y a jamais eu un ratio travailleur/retraité aussi bas. S’attaquer à ce problème doit nous concerner bien plus que l’idée des citoyens européens trainant le pas en cadence en déambulateur en formation militaire.

Je ne ferai pas perdre de temps à mes lecteurs en rabâchant mes arguments concernant le fait que l’UE est bien plus une conséquence qu’une cause de la paix en Europe – une paix basée sur la défaite du fascisme, la diffusion de la démocratie bourgeoise et de l’alliance de l’Atlantique. Laissez-moi simplement dire que le ton d’auto-satisfaction qu’avaient les hauts responsables européens en recevant le Prix Nobel était impoli, arrogant et dangereux.

Impoli car il s’agit d’une terrible offense faite aux peuples d’Europe – en particulier allemands, qui sont souvent pointés du doigt – d’insinuer qu’ils auraient besoin d’être sauvés d’eux-mêmes. Le fait que cet argument provienne souvent de la bouche d’eurocrates et politiciens eux-même allemands ne rend pas la chose moins grave. Arrogant car on a attribué cette paix non pas aux électeurs qui ont soutenu une démocratie pluraliste après 1945, mais à une oligarchie non élue. Et dangereux car cela encourage le concept de « fin qui justifie les moyens » de l’UE : gaspillage, corruption, suppression de résultats de référendum – tout ceci serait un prix bien peu cher à payer si la seule autre alternative était de se tirer dessus les uns les autres sur le front ouest.

Les dirigeants de l’UE se sont rendus en masse à Oslo pour recevoir leur prix : José Manuel Durrao Barroso pour la Commission, Herman Van Rompuy pour le Conseil, Martin Schulz pour le Parlement, des douzaines de gros bonnets, des centaines d’assistants et Nick Clegg.

Si seulement ils avaient eu l’ouverture d’esprit de regarder autour d’eux. La Norvège est d’un pacifisme légendaire. Ses diplomates ont aidé à mener des dialogues pour la paix à travers le monde : Soudan, Sri Lanka, Israël-Palestine, Asie du Sud-Est. Je n’arrive pas à trouver un seul pays ayant commencé une guerre depuis son indépendance. Et pourtant les Norvégiens ont choisi de ne pas rejoindre l’UE : les sondages d’opinions y ont été défavorables à deux contre un depuis tellement longtemps que même les politiciens les plus euro-fanatiques ont laissé tomber l’affaire.

La Norvège est le deuxième État le plus sain après la Suisse. D’après l’ONU, qui mesure entre autres l’espérance de vie, la mortalité infantile, le taux d’alphabétisation, etc., il s’agit du meilleur pays dans lequel naître. Le pays est libre de signer des accords de commerce avec d’autres pays non-membres de l’UE, comme le Canada, et il exporte un peu plus de deux fois et demi par tête que ce que font l’UE ou la Grande-Bretagne. Comme diraient les cousins, c’est à n’y rien comprendre !

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Sur le web.

Traduction : Virginie Ngo pour Contrepoints.


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