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Japon / Egypte cela fait froid dans le dos

Publié le 16 décembre 2012 par Micheltabanou

Les Japonais ont choisi un parti pro-nucléaire malgré Fukushima


Vingt mois après la catastrophe de Fukushima, le pro-nucléaire Parti Libéral-Démocrate (PLD) a triomphé dimanche aux législatives, laminant les formations qui avaient fait campagne sur l'abandon de l'atome en pariant sur le dégoût de la population.
Ce n'est pas le moindre des paradoxes: bien que des millions de Japonais aient signé une pétition pour dire adieu au nucléaire, ils ont montré dimanche qu'ils ne sont pas prêts pour autant à écrire le nom du premier venu sur un bulletin de vote.
On aurait pu penser que la question nucléaire serait déterminante, surtout que depuis des mois des centaines, voire des milliers de militants no nuke avaient défilé chaque vendredi sous les fenêtres du Premier ministre. Finalement il n'en a rien été
Le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche), qui gouvernait le Japon lors du désastre du 11 mars 2011, a eu beau promettre zéro nucléaire à l'horizon 2040, les électeurs ont préféré dimanche redonner les rênes du pays aux conservateurs.
Si le nucléaire était un des enjeux de la campagne, le PLD s'est posé en parti réaliste privilégiant les défis économiques, principale préoccupation des citoyens.
L'une des conséquences probables du scrutin de dimanche est que le plan énergétique du gouvernement sortant de Yoshihiko Noda risque sinon de passer intégralement à la trappe du moins de subir un profond remaniement.
Les candidats les plus anti, qui prônaient un arrêt définitif des centrales immédiatement ou dans la décennie, n'ont finalement pas su convaincre.
Reléguant la question des centrales atomiques derrière la reconstruction post-tsunami, le redressement économique, l'éducation ou la diplomatie, le PLD n'a quant à lui jamais parlé de sortie du nucléaire.
Au contraire, il a promis un passage en revue des 50 réacteurs du pays dans un délais de trois ans pour se prononcer ensuite sur leur relance. Une stratégie gagnante.
Avant l'accident de Fukushima le PLD, qui a dirigé le pays pendant plus de cinq décennies, voulait plus de 50% d'électricité d'origine atomique en 2030.
Il sait qu'aujourd'hui ce n'est plus possible après Fukushima mais il va certainement se donner du temps pour définir le meilleur bouquet énergétique, avec une part de nucléaire.
Le PLD, qui plaide pour un Japon fort et non tributaire de l'étranger, juge en effet impossible à moyen terme de se passer d'une des rares formes d'électricité que le Japon est capable de produire sans trop dépendre de l'extérieur.
Cette position est proche de celle du patronat, qui a toujours préféré le PLD au PDJ et estime que l'économie nippone est incapable de se passer totalement d'énergie nucléaire.
Du fait de l'arrêt des centrales atomiques, les entreprises ont en effet été forcées de réduire leur consommation de courant, ce qui a rejailli sur leur activité dans l'archipel.
Les opérateurs ont pour leur part dû compenser l'arrêt des centrales nucléaires par la remise en marche de centrales thermiques au gaz ou au pétrole, des carburants importés dont la facture ruine les comptes nationaux. Alors qu'elle affichait un excédent très enviable, la balance commerciale du Japon est désormais régulièrement dans le rouge.
Seuls deux réacteurs sont actuellement en service, les 48 autres étant maintenus à l'arrêt dans l'attente d'un verdict sur leur sûreté.
Avant un éventuel redémarrage, tous devront passer une batterie de tests de résistance rendus obligatoires par le gouvernement de centre-gauche à la suite du drame de Fukushima provoqué par un violent séisme et un gigantesque tsunami.
La décision de relance est certes toujours du ressort du pouvoir politique, mais le verdict de sûreté préalable doit être prononcé par la nouvelle Autorité de régulation nucléaire mise en place en septembre.
Cette instance, statutairement indépendante du gouvernement, prévoit de définir de nouveaux standards de sécurité plus sévères que les précédents dans le courant de l'année prochaine.

Une petite majorité d'Egyptiens approuve le projet de Constitution

Une majorité d'Egyptiens a approuvé le projet de Constitution controversé lors de la première partie du référendum organisée samedi, selon des résultats non officiels publiés dimanche par plusieurs partis. Des ONG et des opposants ont dénoncé des irrégularités.

"Le référendum a abouti à 56,5% de oui", a dit un responsable chargé de superviser le déroulement du scrutin pour le compte du Parti Liberté et Justice (PLJ) fondé par la confrérie islamiste des Frères musulmans.

Cette estimation se fonde sur les résultats en provenance de 99% des bureaux de vote dans les dix régions du pays, dont Le Caire, concernées par le scrutin de samedi. Le PLJ disposait de représentants dans quasiment l'intégralité de ces bureaux. Le taux de participation non officiel est estimé à un tiers des 26 millions d'électeurs appelés à s'exprimer.

Irrégularités

Le FSN a dénoncé samedi de nombreuses irrégularités. "Le processus électoral du référendum a été gâché par de nombreuses violations, irrégularités et manquements", a-t-il estimé dans un communiqué.

Sept ONG ont appelé les organisateurs du scrutin "à éviter ces erreurs dans la seconde journée du référendum et à réorganiser la première journée."

Près de la moitié des électeurs, soit 26 millions de personnes, avaient été appelés à se rendre aux urnes samedi, alors qu'une grave crise politique divise le pays. Le reste du pays doit voter samedi prochain. Le "oui" devrait y arriver en tête, étant donné que les régions concernées sont considérées comme plus favorables aux islamistes, selon des analystes.

Pays divisé

Les résultats non officiels publiés dimanche sont loin de la victoire écrasante espérée par les islamistes pour faire taire une opposition vent debout depuis plusieurs semaines.

Pour le camp du "oui", l'adoption du texte doterait le pays d'un cadre institutionnel stable après la transition tumultueuse qui a suivi la chute de Hosni Moubarak en février 2011. L'opposition affirme que le texte ouvre la voie à des interprétations rigoristes de l'islam et offre peu de garanties pour certaines libertés.


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