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L'IPHB se prend l'ours en pleine face !

Par Baudouindementen @BuvetteAlpages

Pastoralisme : la manne européenne se tarit en 2013

Source : La République des Pyrénées.

C'est un conseil de gestion patrimoniale "préoccupé" qui s'est réuni hier à la Maison des vallées. À l'heure des bilans, l'institution patrimoniale du Haut Béarn, présidée en l'absence de Jean Lassalle par François Bayé, s'inquiète de l'avenir des fonds européens mobilisés pour les différentes actions pastorales.

En 2012, sept cabanes ont été aménagées ou rénovées, pour un montant total de travaux de 2 millions d'euros, subventionnés à hauteur de 1,5 million d'euros. "Pour 50 %, soit 750 000 €, ce sont des crédits européens du Feder (fonds européen de développement régional), rappelle le directeur de l'IPHB, Didier Hervé. En 2013, ce sera zéro !".

Une autre enveloppe européenne, le Feader (fonds européen agricole pour le développement rural) finance les actions de gestion patrimoniale "hors cabanes". Ce sont les aides au gardiennage (600 000 € au total dont 269 000 € pour financer 53 emplois salariés), le portage (héliportage et muletage pour un montant de 115 000 € cette année) l'entretien des chiens patous et des clôtures (65 000 € environ).
"Soit 800 000 € de fonds Feader mobilisés en 2012, additionne Didier Hervé. La somme proposée pour 2013 sera de 320 000 €. Au total, il nous manquera un million d'euros pour réaliser un programme qui tienne la route."

Le week-end dernier, le sous-préfet d'Oloron aurait porté "un discours rassurant"(1) devant l'assemblée générale des élus de montagne, souligne François Bayé. Qui aurait aimé "avoir plus de précisions" de la part du représentant de l'État, également indisponible, hier.

Pour l'éleveur Joseph Paroix, le ver était dans le fruit : "Dès le départ, ce plan de soutien à l'économie de montagne (PSEM) a été calibré de façon étrange. Il ne correspond pas à la réalité de nos Pyrénées." Ce qui choque les représentants de l'IPHB, c'est que les Pyrénées Atlantiques semblent être "le seul département de la chaîne pyrénéenne touché par ces baisses de crédits européens."

"Ces crédits ont été très bien utilisés, assène Claude Soulas, directeur du Centre départemental ovin d'Ordiarp. C'est quand même aberrant que ce soit le département où cela a permis de relancer le plus l'activité pastorale qui soit le seul touché !".

Joseph Paroix lance un cri du coeur, sur les emplois salariés de gardiennage (il en a côtoyé deux dans sa cabane en vallée d'Ossau cet été). "Ces emplois ne vont pas rester, craint-il. Ce sont des jeunes à qui on a promis un avenir, de pérenniser leur métier. C'est inqualifiable ! C'est une grosse rupture." Qui fait craindre que la pente soit difficile à remonter.

(1) Le sous-préfet a indiqué avoir pris des contacts avec les services des préfectures de Régions Aquitaine et Midi-Pyrénées.

Extrait de la thèse de Farid Benhammou

L'IPHB se prend l'ours en pleine face.« En juillet 1994, l’Institution patrimoniale du Haut-Béarn s’installe à Oloron-Sainte-Marie. Son but est de mettre en oeuvre les engagements de la Charte de développement durable des vallées béarnaises et de protection de l’ours. J. Lassalle, maire de Lourdios, viceprésident du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, député suppléant et président du conseil d’administration du Parc des Pyrénées, devient le président de la nouvelle institution. Le FIEP, suivi de la SEPANSO34, acceptent l’invitation d’y participer et affirment : « c’est la dernière chance pour l’ours, même si ce n’est pas une bonne chance »
L’IPHB devient l’organisation par laquelle tout passe dorénavant : les projets d’aménagement de pistes, les aides aux bergers, la gestion de la chasse, de la forêt et les mesures de protection de l’ours. Une commission est créée pour chacun de ces thèmes.

Le premier programme quinquennal, inscrit en annexe des textes fondamentaux de la charte, fait état d’un montant total, non exhaustif, de 73,6 millions de francs (11,22 millions d’euros). Plus de la moitié, 55 %, est destinée aux équipements et aménagements pastoraux et le budget consacré à la protection de l’ours est même légèrement inférieur aux frais de fonctionnement (respectivement 10 et 11 %).»

Farid Benhammou : " Dans le Béarn, l'Institut patrimonial du Haut-Béarn (IPHB) fut créé en 1994 avec le soutien du ministère de l'Agriculture, sous la pression d'élus, chasseurs et organismes agricoles locaux, pour gérer les populations d'ours et les aménagements associés à leur conservation. Officiellement favorable à l'ours, l'IPHB n'offrait que peu de sièges aux associations locales pro-ours. Il n'a mis en œuvre ni une vraie protection des milieux en concertation avec les chasseurs, agriculteurs, forestiers et randonneurs, ni la réintroduction d'animaux, bien que destinataire à cette fin de fonds publics élevés."

L'IPHB, c'est le gros scandale ! Il n'a pas été capable de protéger les ours. Son budget de 1994 à 2000 a été de 10 millions d'euros. Et c'est l'opacité pour 2000 à 2005. Il reçoit plus de 100 000 € de la part du ministère de l'Écologie, sans parler des autres subventions.

Cette institution, soutenue par des fonctionnaires de l'agriculture et un universitaire parisien, Henri Ollagnon, a créé un jargon et favorisé des aménagements en montagne afin qu'ils soient destructeurs du milieu de l'ours.

L'institut n'a pas rempli sa mission et n'a apporté aucune contrepartie sans que l'Etat ne demande des comptes, alors qu'il s'agit de fonds publics. Depuis 2000, l'institut aurait dû cesser d'exister et une charte être créée. J'ai peur que l'IPHB continue car il a fait son beurre grâce à l'ours. Il faut que les pouvoirs publics manifestent leur rôle d'arbitre. Il faut se débarrasser de cette institution viciée qui a pourri le terrain.Elle a continué en décrédibilisant les acteurs locaux et en déstabilisant la réintroduction par une rhétorique xénophobe: "les ours slovènes sont méchants".

Avec l'IPHB, le piège s’est refermé sur l’ours, les lâchers n’auront jamais lieu, l’argent de l’ours a coulé à flot. 2013 marque la fin d’un scandale, l'IPHB se prend l'ours en pleine face.

Il est définitevemnt temps de fermer les robinets. Pas d'ours, pas de subventions !

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