Mon premier mot en 2013: « rien de réjouissant… »

...ni rien d'étrange.

Aux Etats-Unis d’Amérique... une étude nous apprend :

« que 1 % des plus riches possède le tiers de la richesse du pays, soit un niveau jamais vu depuis 1913. Quoi d’autre ? On a également appris qu’après des décennies d’équilibre dans la répartition des richesses, l’écart entre les riches d’un côté, la classe moyenne et les pauvres de l’autre n’a pas cessé de se creuser depuis 1977 ».

C’est Serge Truffaut, journaliste au journal Le Devoir qui nous l’apprend dans un article du 02-01-2013.

Il n’y a rien là-dedans qui me surprend.

Mais ce que j’aime dans les textes de Truffaut, c’est le ton ; il n’y va jamais par quatre chemins, ni non plus avec le dos de la cuillère, c’est très québécois, et j’aime.

L’article s’intitule « La falaise fiscale américaine - Les irresponsables » 

L’extrême droite américaine, présente dans le Parti Républicain fait peur. Pourquoi ? C’est simple, elle montre un esprit étroit extrême en ce qui concerne le dilemme fiscal extrême auquel le pays fait face, soit un choix entre-et-avec « hausser les impôts /baisser les dépenses ». Cet esprit étroit, quel est-il ? C’est simple, en regard de ce dilemme, elle a un seul credo : on ne doit pas augmenter l’impôt des riches, et on doit couper dans les dépenses inutiles (traduisez « dépenses sociales ») et surtout, il faut éviter de couper dans les dépenses de guerre (l’armée de défense et l’armement ; et la guerre proprement dite qui alimente les dépenses de l’armée et de l’armement). Or résoudre ce dilemme ainsi reviendrait à jeter l’Amérique et le reste du monde dans une récession très sérieuse, c’est ce que tente de nous montrer l’article de Truffaut.

Et pourtant cette situation devra trouver une fin heureuse, au sens où l’économie américaine retrouverait, grâce à un dosage heureux fiscal-budgétaire, un peu de souffle et un peu plus d’équité, et à terme, l’évitement d’une régression-récession de l’économie du pays. Et cette fin heureuse, cette minorité d’ULTRAS de la droite républicaine ne la voit pas, du moins elle ne la voit pas ainsi ; et plus, elle n’en a cure, elle n’en a aucun souci et pourtant elle en aura, des soucis, quand l’économie du pays tombera dans une récession plus qu’américaine, mais mondiale. Les riches paieront aussi.

Trêve d’atermoiements et de larmoiements, cela Truffaut ne le dit pas, mais le président américain saura gagner à sa cause une majorité d’élus, et la crise n’aura pas lieu. On votera contre le « mur-falaise-fiscal-budgétaire ». Tous le savent, les électeurs en particulier, et les autres élus également. Pourquoi a-t-on, ou ai-je, cette confiance en la politique américaine ? Je ne sais pas ; c’est comme à toutes les fois où cette société américaine, et son économie, sont au bord du gouffre, elles se relèvent, elles se redressent... comme par miracle, ou par « bon sens ». Les « irréductibles-ridicules-irresponsables » n’y peuvent rien. Tout sera sauf... à moins que.

Ce qui me frappe dans cet article de Truffaut, c’est le portrait qu’il présente de ces ULTRAS conservateurs. Cette « scène sidérante » « d’élus irresponsables, jusqu’au-boutistes » qui dansent « la valse du cul-de-sac », comme des « idiots inutiles » et des « fous furieux ».

On peu imaginer que Truffaut tombe dans l’ironie burlesque, sinon dans l’injure ; mais il n’en est rien. Il cherche tout simplement un vocabulaire adéquat, des mots qui traduisent bien la réalité des agissements et pensées de ces « monstres d’ULTRAS ». (le mot monstre est de moi). Voilà, c’est simple. Quand une réalité dépasse l’imagination, et l’entendement minimal humain, on ne peut plus la qualifier. Truffaut est en panne de mots, mais pas en panne de pensée et, comme il l’écrit, « au fond, les taxer d’irresponsables relève de l’euphémisme ».

Protéger les armes et les riches... et les irresponsables: même issue, non?