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Jim Henson’s Tale of Sand

Publié le 04 janvier 2013 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Dans l’ouest sauvage, un jeune homme est poussé sur la ligne de départ. Dix minutes d’avance, mais pour aller ou ?

Scénario de Jim Henson et Jerry Juhl, dessin de Ramon K. Perez, Public conseillé : Adulte, adolescent, homme ou femme

Style : onirique

Paru chez Paquet, le 21 novembre 2012

La genèse

Avant le succès planétaire du Muppet show, Jim Henson et son compère Jerry Juhl expérimentaient d’autres formes visuelles. à la recherche de l’impact maximal, Jim s’exprimait par la musique électronique, le dessin, la peinture, la prise de vue. Sa pulsion créative ne tolérait aucune limite. En 1965, son film, en prise de vue réelle « Time piece » remportât un grand succès critique et fut finaliste a l’Oscar du court métrage. Ce film mettait en scène un personnage principal (joué par par Jim) qui s’efforçait de soutenir la cadence du monde moderne. Le montage extrêmement rapide représentait le défilement de l’action dans la tête du personnage. Son traitement débridé, son mélange de vues réelles et d’animation en fait un ovni cinématographique. Même si on a du mal à relier ce film à l’œuvre bon enfant qui l’a fait connaitre ultérieurement, c’est bien la même imagination fertile a l’origine. Dans la mouvance de « Time piece », Jimmy et Jerry écrirent ensemble le scénario d’un long métrage qui ne vit jamais le jour. Trop original et expérimental, ils furent incapables de trouver un producteur. « Tale of sand » est l’adaptation BD de ce scénario perdu…

L’histoire

Dans l’ouest américain, au milieu d’un village en fête, le shérif Tate s’approche d’un jeune homme inconnu. On lui donne une clef géante, une carte. On l’embrasse, le félicite et le pousse sur une ligne de départ avec dix minutes d’avance. Vers quoi ? Pour quelle raison ? L’homme court dans le désert…
Il y croise une multitude de scènes et d’épreuves aussi inattendues que fantastiques. Piscine remplie de requins, vielles dames jouant au golf, saloon remplis, bande armée de voleurs arabes. Faites votre choix ! Tout peut arriver dans cette succession de scènes oniriques et décousues…


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Qu’en pensez ?

Difficile de donner un avis argumente. Fervent admirateur de l’imaginaire de Jim Henson, accessible au plus grand nombre, j’ai plonge dans cet album comme dans un rêve éveillé. Apparemment, le scénario est d’un non sens total. Sans repères apparents, les scènes se succèdent a grande vitesse dans des ambiances dignes des gags des Monthy Python flying circus et d’un roman sous acide (façon las Vegas parano). Dans « Tales of sand », le ‘pauvre’ lecteur est constamment bousculé. Inutile de lutter. Pour apprécier l’album, il faut se laisser porter par le délire visuel.
Au delà de la dé-construction et l’incohérence, Jim et Jerry nous font passer un message. En tout les cas, c’est mon impression. Comme pour « Time piece », la narration est le reflet des pensées du personnage. Totalement centré sur lui, il en est autant l’acteur que le témoin.
J’ai envie d’y voir une parabole sur la vie. Dans l’album, l’homme la voit défiler à rythme soutenu. Il fuie son passé, son présent et se lance constamment dans une fuite en avant. (son futur).
Bon d‘accord, cette interprétation n’est que mon avis. Même sans cette dimension analytique, il reste une œuvre brillante, déjantée et hypnotique.

Le dessin

La création graphique de cet ovni a été confié a Ramon k. Perez. Dessinateur et illustrateur polymorphe, il a été de nombreuses fois récompensé. Nourissant ses mondes intérieurs, on peut admirer son travail dans des genres variés (livres pour enfant, jeux de rôle, bande dessinée, publicité).
Pour « Tales of sand », le choix de Ramon est parfait. Ses personnages sont expressifs, sa composition, classique ou éclatée est d’une lisibilité maximale. Son graphisme très varié lui permet de créer des ambiances particulièrement différentes d’une scène à l’autre. En complément, Ramon K. Perez utilise la couleur avec la même force. Passant d’un traitement classique à une colorisation agressive, il « ambiance » ses planches. Pour résumer, c’est un festival graphique, qui accompagne admirablement bien l’œuvre originale de Jim et Jerry.

Ce que j’en pense

Vous aussi, laissez vous glisser dans l’univers déjante de Jim Henson et de Jerry Juhl. Ces 2 auteurs à l’imaginaire fertile vous entraînent dans un Road movie étonnant. Mis en image avec brio par Ramon K. Perez, vous ne pourrez que lire avec passion cet ovni de la bd, ramené a la vie après 40 ans d’oublis.


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