Petit éloges des séries télé de Martin Winckler

Depuis cinquante ans – j’ai commencé à l’automne 1962 – je regarde et apprécie des séries de toutes sortes. J’ai mes préférences du moment, mes amours de toujours, mes enthousiasmes de jadis révisés ou renouvelés…

8 mois, 3 semaines, 3 jours, 8 heures et 23 minutes, c’est apparemment le temps que j’ai passé devant les séries télés depuis que je suis en âge d’en regarder selon le site Bétaséries. J’avoue que la première fois que j’ai vu ce chiffre, j’ai quelque peu paniqué… Mais en refermant l’excellent petit livre de Martin Winckler, j’ai complètement déculpabilisé.

Oui, j’ai passé plus de 8 mois de ma vie à regarder des séries (essentiellement US d’ailleurs) et ce n’est pas fini au vu du nombre de shows que je suis actuellement.
Oui, je suis une sérievore.

Avec son Petit éloge des séries télé, Martin Winckler nous donne envie de revendiquer haut et fort notre addiction. Au fil des pages, il explique simplement et avec brio pourquoi les séries télé ne sont pas « du temps de cerveau humain disponible donné à coca-cola » (déclaration de Patrick Le Lay, PDG de TF1, faite en 2004). Au contraire, les séries nous amènent à réfléchir, elles offrent souvent un reflet de la société dans laquelle on vit et traitent de sujet d’actualités. Certes, elles sont aussi un divertissement et c’est justement là que réside la force des séries (et du cinéma) : Nous pousser à la réflexion sans avoir l’air de rien.

Outre le fait de nous décomplexer, Martin Winckler rend un bel hommage aux scénaristes des séries en décrivant leur rôle capital dans la réussite des divers shows.

Cependant, ce qui m’a le plus accroché dans cet ouvrage, c’est la critique, sans concession, que l’auteur fait de la télévision française quant à son traitement des séries US : doublage catastrophique, changement des répliques au moment de la traduction, diffusion sans respecter l’ordre des épisodes… Bref, autant de point qui ont toujours été à l’origine de ma décision de ne plus regarder les séries via les chaînes françaises et surtout de regarder mes programmes en VO.

L’autre atout de Martin Winckler à travers ces pages, c’est de m’avoir donné envie de (re)découvrir d’anciennes séries que j’avais laissé de côté par manque de temps ou par a priori stupide.

Petit éloge des séries télé est à rajouter à votre bibliothèque que vous soyez sérievores ou non (attention après la lecture vous pourriez bien changer d’attitude).