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Le bobo vu par Myriam Leroy

Par Artbruxelles
Pour le mois de Janvier mon choix s’est porté sur notre ami le bobo. Si je vous entends déjà vous révolter car ce blog est censé vous informer sur la vie artistique belge, sachez pourtant que culture et bobo font plutôt bon ménage. Ce dernier ne manquera pour rien au monde de se montrer à un vernissage de Banksy, parce que le street art c’est cool, non conventionnel et pas encore grand public. Et le rapport avec Bruxelles me direz-vous? Et bien la parution du livre de la brillante journaliste belge Myriam Leroy génialement intitulé “ Les bobos La révolution sans effort”.
L’auteure nous livre un portrait décapant du bourgeois-bohème made in Belgium (quasi sosie de son cousin français) qui a souvent tendance à oublier la signification de son «  premier bo »*. De sa plume acerbe, Myriam Leroy décrypte à travers trente-six billets (tels que bobos et argent, bobos et politique, bobos et religion) le mode de vie de cette communauté aussi agaçante qu’attachante.
 Ainsi cher lecteur si tu es beau, bio, chevelu, soutiens la planète; si tu maudis la télé, les frimeurs, les romans d’Amélie Nothomb (que tu n’as jamais lu), les américains, le bronzage excessif ; si tu ne jures que par le Monoprix, le roman Goncourt de Michel Houellebecq (que tu n’as jamais lu)  les grosses écharpes, les peuples opprimés, le vintage; si tu as admiré Adèle quand elle avait quatre fans ; si ca ne te déranges pas de te goinfrer de chicons et de topinambours tout l’hiver ; si tu n’aimes plus Adele depuis qu’elle est passée de quatre à quatre millions de fans; enfin si c’est capital pour toi de savoir que “les poules qui ont pondu ses oeufs ont pu courir librement dans les prés”* alors le verdict reste sans appel: bobo bien dans ses baskets (eco-friendly) tu es.
Bien que Myriam Leroy parle d’une révolution en marche et d’une communauté au sommet de sa gloire, j’aurai plutôt tendance à penser que le phénomène s’essouffle. Notre ami tout-écolo-tout-beau-tout-bio devrait en effet se méfier car il pourrait très vite se faire détrôner par un être encore plus étonnant que lui… Si il y a dix ans ses admirateurs rêvaient tous de l’imiter en se laissant  pousser une mèche dépressive à la Benjamin Biolay, il semblerait que ceux-ci aient aujourd’hui choisi comme dieu tout puissant Mark Zuckerberg. Attention bobo.. le geek a débarqué!

M.H.

* Les phrases en italique sont tirées du livre de Myriam Leroy  » Les Bobos La révolution sans effort », renaissance du livre, 2012.



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