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Django unchained de quentin tarantino : western spaghetti sauce tarantino

Publié le 18 janvier 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Le Dr. King Schultz (Christoph Waltz) fait « acquisition » de Django (Jamie Foxx), un esclave noir qui va l’aider à retrouver trois meurtriers recherchés. Mais Django n’oublie pas que son objectif premier est de retrouver sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce d’esclaves.Django Unchained Affiche 1024x531 DJANGO UNCHAINED DE QUENTIN TARANTINO : WESTERN SPAGHETTI SAUCE TARANTINO

Un western spaghetti

Quand on discute cinéma avec quelqu’un, on en vient en général rapidement à parler de Tarantino et là, LA question se pose : « Et Tarantino, t’en penses quoi ? ». Il y’a en général deux types de réponses : d’un côté les fans inconditionnels du réalisateur, du style « Ah, bah c’est du Tarantino hein, faut pas chercher à comprendre » et d’un autre côté les « haters ». Je me place entre les deux : Quentin Tarantino est certes un grand cinéaste (et probablement un des réalisateurs contemporains les plus cinéphiles) mais cette image de « réalisateur de film(s) culte(s) » – comprenez Pulp Fiction ou autre Réservoir Dogs – lui colle selon moi trop à la peau.

C’est donc quatre ans après son dernier film, Inglorious Basterds en 2009 (mettant en scène un groupe de soldats juifs américains chasseurs de nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale) que Tarantino sort son dernier film : Django Unchained. Fan des films de Sergio Leone, Q.T. s’attaque pour ce nouveau film à un tout autre univers que ses précédents travaux : le western spaghetti. Alors forcément ça intrigue : les westerns sortis dans les dix dernières années se comptent presque sur les doigts de la main (notamment True Grit des Frères Coen, 3h10 pour Yuma de James Mangold, Appaloosa d’Ed Harris, ou encore L’Assassinat de Jesse James par le Lâche Robert Ford d’Andrew Dominik).

I like the way you die, boy.

Django Unchained, qui est le seul film de Tarantino – avec Jackie Brown – à ne pas être présenté à Cannes, n’est pas structuré par des chapitres (comme Kill Bill ou Inglorious Basterds) mais est monté chronologiquement, contrairement à Pulp Fiction par exemple (à part quelques flash-backs). Le film est pour Tarantino l’occasion de retrouver Christoph Waltz, acteur autrichien avec lequel il avait travaillé sur Inglorious Basterds (et qui a notamment joué dans Carnage de Roman Polanski). Waltz a notamment remporté un Golden Globe la semaine dernière pour son interprétation du Dr. King Schultz (face à Philip Seymour Hoffman pour The Master, ou encore Tommy Lee Jones pour Lincoln). On peut néanmoins reprocher au réalisateur d’avoir ré-exploité le personnage qu’interprète Christoph Waltz dans Inglorious Basterds : le Colonel Hans Landa, qui lui aussi était germanophone. Bon c’est un détail.

Jamie Foxx a également rejoint le casting, ce qui peut paraître assez étonnant avant de l’avoir vu à l’écran, mais sa prestation convainc complètement. On retrouve également Leonardo DiCaprio (en riche homme propriétaire terrien) qui s’efface face à Foxx et Waltz, mais aussi l’éternel compagnon de Q.T. : Samuel L. Jackson (très très maquillé) en majordome.

Le pitch est assez simple : le Dr. King Schultz (Christoph Waltz) fait « acquisition » de Django (Jamie Foxx), un esclave noir qui va l’aider à retrouver trois meurtriers recherchés. Mais Django n’oublie pas que son objectif premier est de retrouver sa femme, dont il fut séparé à cause du commerce d’esclaves.

Même si, au départ, le film est très proche des films de westerns (notamment à travers l’image, les personnages, les décors ou encore la musique, etc.), Django Unchained se détache progressivement de cette caricature du western, et Tarantino parvient à s’approprier ce genre notamment grâce au personnage de Django, qui oriente le film dans une toute autre direction que celle prise par les westerns traditionnellement.

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D-J-A-N-G-O : D is silent

Comme toujours, les répliques et dialogues sont extrêmement bien écrits, et merveilleusement interprétés (notamment la longue scène de dîner chez Calvin Candie, où l’on retrouve de très bonnes trouvailles). L’humour est également toujours présent, mais contrairement à ce qu’on m’a dit avant que j’aille voir le film, rien d’extrêmement drôle mais toujours un côté trivial très présent.

Quant à la musique, on sait bien que Tarantino attache énormément d’importance aux bandes sonores de ses films (voir les bande-originales de Kill Bill notamment). Cependant, même si la musique marche très bien – très hétérogène, du western au rap U.S. – est finalement « trop » utilisée. On ne la perçoit plus comme une musique d’accompagnement, mais véritablement comme un support, qui est selon moi trop remarqué (presque comme dans un clip) : impossible de ne pas se rendre compte du type de musique qu’on est entrain d’écouter. Le choix des musiques est cependant irréprochable (d’Ennio Morricone à James Brown/2Pac, on retrouve même 100 Black Coffins de Rick Ross).

Du côté de l’image, Q.T. s’est clairement fait très plaisir, peut être trop même. Je m’explique. Beaucoup de beaux paysages, des scènes bien mises en scène et encore beaucoup (beaucoup beaucoup) de sang mais une question se pose : Tarantino ne met-il pas dans ses films des scènes juste pour « le kiff » ? Certaines n’ont probablement aucun intérêt propre pour le film, mais c’est justement le côté Tarantinesque de Django Unchained. On va me dire « On va au cinéma pour du spectacle » soit.

Le tour de force, selon moi, est véritablement de s’attaquer à un sujet assez délicat (l’esclavage aux Etats-Unis n’est jamais un sujet facile). Q.T. a réussi à proposer un film qui regroupe action & humour autour d’un thème qui n’y convenait pas forcément. Et ça c’est plutôt fort. On attend de voir Lincoln de Spielberg le 30 janvier, qui traitera aussi en partie de l’esclavage puisque Abraham Lincoln est à l’origine de l’abolition de l’esclavage aux Etats-Unis.

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