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Une longue journée de novembre - Ernest J. Gaines

Publié le 22 janvier 2013 par Litterature_blog

Une longue journée de novembre - Ernest J. Gaines

Gaines © 10/18 1996

Ernest J. Gaines est l’un de mes écrivains préférés. J’ai lu tous ses ouvrages. Autobiographie de Miss James Pittman est pour moi un petit chef d’œuvre. Dites-leur que je suis un homme, lauréat de National Book Award, est un roman absolument bouleversant. Mais c’est avec Une longue journée de novembre que j’ai découvert cet écrivain afro-américain né en 1933 sur une plantation de coton.
Dans ce recueil composé de deux nouvelles, Gaines revit en quelque sorte son enfance en Louisanne. Dans le premier texte éponyme, une mère décide de quitter le foyer avec son fils. Le mari est trop absent depuis qu’il a acheté une voiture. Ne supportant plus de le voir rentrer chaque nuit à deux heures du matin, sa femme fait ses valises. L’histoire est racontée par Ti-Bonhomme, l’enfant du couple. Une immersion dans la vie quotidienne des coupeurs de canne à sucre du sud profond. Beaucoup de dialogues, quelques échanges savoureux, un père un peu couillon et une femme qui, à l’évidence, porte la culotte. Ti-Bonhomme essaie de comprendre le monde des adultes avec ses mots à lui. C’est simple et touchant.
La seconde nouvelle met en scène un gamin de huit ans et sa mère. Il a une rage de dent, il faut l’emmener en ville pour le soigner. La mère a de quoi payer le bus et le dentiste, pas plus. En partant de bonne heure, ils devraient être de retour avant onze et elle pourra aller travailler dans les champs en rentrant. Mais la salle d’attente est bondée et lorsque la pause du midi arrive, le cabinet ferme ses portes sans que le gamin ait pu être soigné. Mère et fils vont traîner en ville dans un froid glacial, sous la grêle, en attendant la réouverture. Le gamin est gelé et crève de faim mais il ne dit rien. Il sait que sa mère n’a pas les moyens de lui payer un repas. A travers le regard du fils se dresse le magnifique portrait d’une maman fière et indomptable.
Deux très beaux textes, racontés à hauteur d’enfant. La prose est limpide, d’une désarmante simplicité qui fait mouche. Sans doute l’idéal pour appréhender l’univers de ce grand écrivain américain. Le recueil publié par les éditions 10/18 en 1996 est aujourd’hui épuisé. Liana Levi a ressorti la première nouvelle dans sa collection Piccolo sous le titre Ti-Bonhomme. Il serait néanmoins dommage de s’en contenter tant le deuxième texte, absent de cette réédition, est un petit bijou. 
Une longue journée de novembre d’Ernest J. Gaines. 10/18, 1996. 140 pages. 4 euros.


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