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L’enterrement, l’envoûtement

Publié le 02 décembre 2012 par Patrickmottard @patrickmottard

Deux soirées théâtrales en cette fin de semaine, deux soirées pourtant très différentes.
« L’enterrement », au Théâtre de Nice
Il s’agit en fait de la suite du formidable « Festen » joué dans le même théâtre il y a quelques années (Sophie Duez était encore actrice…) d’après un film danois de Thomas Vinterberg  qui avait fait forte impression au Festival de Cannes. Une pièce sur l’inceste où, à l’issue d’un repas de famille guindé, le pater familias était démasqué. « L’enterrement » est précisément celui du père indigne et, au cours de la réunion des proches assistant aux obsèques, on s’aperçoit que cette lourde histoire n’a pas laissée indemne la descendance du pédophile. On pouvait s’en douter.
Si ce n’est la curiosité de voir Caroline Proust, la fliquette boudeuse de la série de Canal + « Engrenages » piquer de jolies crises d’hystérie, ce Festen-le retour est assez vain avec une mise en scène grandiloquente et une distribution XXL sous-employée (Mélanie Doutey, Samuel Le Bihan, Mathilda May, Dominique Labourier).

L’enterrement, l’envoûtement

Bénédicte Leturcq

« L’envoûtement », au Théâtre des Enfants du Paradis (Sophia Antipolis)
Cette pièce du dramaturge belge Jean-Pierre Dopagne, sur le thème du harcèlement et de la souffrance au travail est d’une grande subtilité doublée d’une grande cruauté : Marylène, fraîchement engagée dans une boîte d’événementiel, va tout faire pour évincer, avec une fausse ingénuité, Patricia, l’employée modèle depuis seize ans. 

L’enterrement, l’envoûtement

Laure Gauffridy


Mise en scène avec effeicacité par Valérie D’Amodio, la pièce est drôle, très drôle. Mais le talent des actrices (Bénédicte Leturcq et Laure Gauffridy, épatantes) nous rappelle que « L’envoûtement » n’est pas qu’une pièce comique. Au-delà de la caricature affleure la critique sociale et là, bien sûr, le rire des spectateurs se fige.
En résumé : Envoûtement 1 – Enterrement 0. Le petit théâtre associatif l’emporte par KO sur le grand théâtre subventionné. Ce dernier nous doit une revanche.

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