EELV Béarn interpelle Delphine Batho au sujet de l'ours

EELV Béarn a interpellé par courrier du 9 janvier la Ministre de l’Ecologie, Delphine Batho, à propos de la mise en demeure de l’Etat français, par la Commission Européenne, de prendre les mesures nécessaires pour la survie de l’ours des Pyrénées.
EELV Béarn, dont la préservation de la biodiversité et des ressources est une priorité, sera particulièrement attentif à la réponse de la ministre et aux actions concrètes mises en place dans un plan durable de sauvegarde.
Madame la Ministre,
 Le 21 novembre 2012 la Direction générale de l’environnement de la Commission Européenne mettait la France en demeure de respecter enfin ses obligations de protection de l’ours brun. Les associations de protection de l’ours n’avaient pourtant pas manqué de prévenir l’Etat français. Face à l’inaction du gouvernement, l’Union Européenne vient de déclencher une procédure d’infraction contre la France qui a deux mois pour éviter la saisine de la Cour européenne de justice. L’ensemble des crédits européens pour les Pyrénées est menacé.
Depuis les renforcements de 1996 et 2006 la population d’ours pyrénéens, qui était au bord de l’extinction, stagne autour d’une vingtaine d’individus avec des portées moyennes de 1,5 ourson. Compte tenu de cette faible dynamique et des menaces qui subsistent (dérangements, braconnage : on relève des plombs de chasse dans le corps de tous les ours autopsiés !) la population actuelle n’est pas viable.
L’ours brun figure depuis 2009 dans le classement de l’UICN avec la mention « en danger critique d’extinction en France ». Le plan de restauration de l’ours dans les Pyrénées 2006-2009 doit être relayé impérativement par un nouveau plan comportant de nouveaux renforcements.
La partie occidentale (Béarn/Bigorre) constitue le tiers des 3.246 km2 de l’aire de répartition régulière des Pyrénées françaises. Mais dans cette partie occidentale plus aucune reproduction n’a lieu du fait de l’absence de femelles depuis l’assassinat de Cannelle en 2004.
Or la directive Habitats impose que pour que le statut de l’espèce puisse être considéré comme « favorable » l’aire de répartition ne diminue pas. C’est ce point qu’a retenu la Commission dans sa mise en demeure.
C’est pour cela, Madame la Ministre, qu’Europe Ecologie-Les Verts Béarn vous demande d’agir pour un renforcement de la population en 2013 ainsi que le lâcher de deux femelles en Pyrénées-Atlantiques.
Compte tenu du climat sociopolitique en Béarn, ce renforcement devrait être précédé d’une campagne de sensibilisation et de pédagogie, notamment en direction de certains éleveurs de montagne qui désignent l’ours comme un bouc émissaire aux difficultés économiques rencontrées.
L’ours n’est pas le responsable de l’inquiétude des éleveurs, il n’en est que le révélateur.
Je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.
 Pour le Bureau d’Europe Ecologie-Les Verts Béarn, Fabrice Floch, Secrétaire