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Exposition Edward Hopper au Grand Palais

Publié le 07 février 2013 par Meylan38
Exposition Edward Hopper au Grand Palais

(1) « Night hawks » (les oiseaux de la nuit)

(2) Ground Swell : Houle Profonde

(2) Ground Swell : Houle Profonde

(3) Four Lane Road (Route à quatre voies)

(3) Four Lane Road (Route à quatre voies)

784 269 entrées, faisant de cette expo la deuxième exposition la plus fréquentée après Monet en 2011 qui avait attiré 913.064 visiteurs et devant Picasso et les maîtres en 2009 avec 783.352.

Ouverte depuis le 10 octobre 2012 et prolongée de six jours en raison de son succès l’exposition s’est achevée par une ouverture non-stop le premier week-end  de février, ce qui a attiré 47.949 visiteurs dont 14.262 noctambules dont  ma nièce et moi, mais pas en même temps, ce qui nous a permis de comparer notre ressenti.

Si Hopper est si connu en France, alors que d’après ma nièce, ce n’est pas un peintre laissant sa marque, c’est que ses reproductions font souvent la couverture des livres de poche de la littérature étrangère.  Je me souviens avoir disserté sur les aquarelles de Hopper lors d’un stage d’aquarelles avec Patrick Jager en Chartreuse, il y  a une dizaine d’années et aussi avoir écrit un petit essai sur les « Oiseaux de la nuit » en 2003.  J’ai vu, grâce à cette expo le « vrai » Nighthawks (1) (les oiseaux de nuit) 1942 dans la dernière salle et sans grand monde, car je commence toujours une expo par la fin, ce qui me permet de voir les œuvres majeures en premier et les pas très bonnes en dernier. En remontant l’expo, j’ai admiré les aquarelles pleines de lumière et de spontanéité car peintes sur le motif et qui ont fait connaître Hopper aux Etats-Unis. Par la suite il abandonnera cette technique pour travailler en atelier et aller plus profond. Dommage ! Mon grand-père paternel, architecte de son métier, a laissé à ses héritiers une flopée d’aquarelles plutôt bonnes mais je dois reconnaître qu’il n’arrivait pas à la cheville de Hopper. J’avais lu avant de venir et pendant le voyage en TGV vers  Paris  « Edward Hopper, le dissident » de Claude-Henri Rocquet (Editions Ecriture 2012). L’auteur  donne une certaine description de tableaux que je n’avais jamais vus, en particulier celle du voilier avec les quatre jeune gens et la bouée ((2) « Ground Swell : Profonde Houle » 1939 ou 1940) et celle du vieux pompiste assis, prenant le frais et  de sa femme à travers la bow-window qui lui crie dessus ou lui demande de passer à table ( (3) » Four Lane road : route à quatre voies », 1956)  et je pense que sans ces explications, je ne les aurai pas spécialement remarqués et serai totalement passée à côté pour la (2). Je suis d’accord avec Claude-Henri Rocquet pour dire que Hopper peint une Amérique totalement mythique : l’Amérique blanche,  pas de Noirs, pas d’Indiens, pas d’enfants (ou si peu, une fois pour donner l’échelle). Cette Amérique est  peuplée de quelques personnages figés, immobiles, solitaires dans l’attente de quelque chose. Elle est inhumaine et bien contraire à celle décrite par Steinbeck, auteur dont j’ai dévoré les livres et qui vivait à la même époque. Mais peut-on comparer un écrivain et un peintre ?

Si j’aime ainsi la peinture de Hopper, c’est sans doute que j’ai fantasmé sur cette Amérique d’après les récits de mon père revenant d’un voyage d’études qu’il avait fait aux Etats-Unis en 1953. Il en avait rapporté, outre ses récits et un compte-rendu, pour lui  un costume léger bleu ciel et une scie électrique (c’était un grand bricoleur) et pour ma mère une cocotte-minute et des bas en nylon, mettant un peu dans l’embarras sa famille par la couleur de son costume, quoique nous le bénissions de ne pas l’avoir pris rose, mais nous mettant à la pointe du progrès grâce à la cocotte-minute.  Pour la petite histoire, il fut impossible par la suite de trouver des joints en France et les faire venir des Etats-Unis devint très vite très coûteux.


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