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Gangster squad de ruben fleischer : un divertissement efficace et original

Publié le 10 février 2013 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Los Angeles, 1949. Mickey Cohen est un parrain de la mafia, qui dirige d’une main de fer les réseaux criminels de la Cité des Anges. Des policiers déterminés fondent alors le Gangster Squad, une brigade officieuse de la L.A.P.D., qui va tenter de détruire l’empire de Cohen.

gangster squadwide GANGSTER SQUAD DE RUBEN FLEISCHER : UN DIVERTISSEMENT EFFICACE ET ORIGINAL

Un remake des Incorruptibles ? Non.

Je vous en avais parlé au mois de janvier, dans la sélection des 13 films de 2013. Réunissant un casting hors norme - Sean Penn, Josh Brolin, Ryan Gosling, Emma Stone, Robert Patrick, Michael Peńa, Giovanni Ribisi, Nick NolteGangster Squad marque le retour du film de gangster en 2013. Historiquement, il faut remonter aux années 70-90 pour trouver les meilleurs d’entre eux : Le Parrain, Il Etait Une Fois en Amérique, Les Affranchis ou encore Les Incorruptibles de Brian de Palma – un de mes favoris – dont le film s’inspire largement, mais qui réussit cependant à proposer quelque chose de nouveau et de très différent.

Gangster Squad, c’est le nom d’une brigade spéciale que forme le sergent John O’Mara (Josh Brolin) à l’aide de certains de ses collègues afin de détruire l’empire de Mickey Cohen (Sean Penn), un parrain de la mafia qui règne sur la ville de Los Angeles. Globalement une histoire très semblable à celle des Incorruptibles – où Sean Connery, Kevin Costner, Charles Martin Smith et Andy Garcia partageaient la tête d’affiche (et De Niro en Al Capone) – mais Ruben Fleischer, le réalisateur (Bienvenue à Zombieland), a réussi à s’approprier l’histoire, en faisant un film à la fois plus moderne et novateur, qui s’oriente davantage vers le divertissement et le film d’action. En effet, dans la presse, Gangster Squad souffre principalement de la comparaison faite avec Les Incorruptibles, ou encore L.A. Confidential (ou le bad guy n’est autre que Mickey Cohen) dont les scénarios étaient très travaillés. Gangster Squad reste en effet assez classique scénaristiquement parlant, mais propose un résultat plus que travaillé, en terme de mise en scène et d’esthétique. Si Fleischer avait proposé un film dans la veine des Incorruptibles, la presse aurait crié au plagiat, et lorsqu’il tente de faire quelque chose d’original, et donc quelque chose de différent, on le traite d’incapable. Dommage.

Un style très travaillé

Globalement, le gros point fort de Gangster Squad réside dans son style : des scènes d’action à couper le souffle, que ce soit les fusillades en pleine rue, les poursuites en voitures, l’assaut final de l’hôtel, l’évasion du commissariat et tant d’autres scènes, qui en font un film d’action très efficace – avec de nombreuses références à Zack Snyder (Watchmen, Sucker Punch, 300) : ralentis, jeux de lumière et photographie aux couleurs très léchées sont au programme. Le tout est extrêmement bien filmé, avec des mouvements de caméra assez scotchants notamment lors de la poursuite en voiture (un mix entre une prise de vue réelle et de la 3D), ou lorsque le personnage de Ryan Gosling entre dans le club (un très beau plan séquence). Difficile cependant de parler de Gangster Squad sans évoquer la violence : même si le tout ne choque pas tant que ça, il faut quand même souligner l’usage récurrent (mais pas excessif selon moi) de celle-ci: scènes de baston, fusillades, règlements de compte, petit lavage de crâne à la perceuse et j’en passe. Gangster Squad est un film ultra rythmé, très dynamique qui ne souffre d’aucune lenteur : même du haut de ses 1h50, on ne voit pas le temps défiler, et c’est très bon signe.

Avec son look presque de bande-dessiné, le film a réussit à exploiter justement l’ambiance du Los Angeles des années 50 : on n’a effectivement pas l’impression d’assister à des scènes reconstituées. On est plongés dans le film dès la première seconde, que ce soit au niveau des décors, des costumes, de la musique ou des personnages : on y croit tout de suite. En émane un gout assez unique : difficile de trouver un seul film qui ressemble beaucoup à Gangster Squad tant les références sont multiples. Le film joue constamment de sa mince frontière entre différents genres du cinéma : film noir, polar, film d’action et film de gangster.

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Un film prévisible mais efficace

Si on peut reprocher à Sean Penn son interprétation un poil caricaturale (aidée par son maquillage un peu trop prononcé et ses mimiques récurrentes), pas de fausses notes au niveau du casting : Josh Brolin est à mon goût très bon – loin de son interprétation dans No Country For Old Men, mais largement meilleure que celle de Men In Black III. Ryan Gosling égal à lui même : il s’amuse cependant à jouer entre son rôle « habituel » de séducteur (Crazy Stupid Love, Blue Valentine) et son côté plus hard, de bad-boy rebelle. Emma Stone nous propose une prestation on ne peut plus classique, mais qui sonne assez juste. Quant à Robert Patrick (connu pour son rôle du cyborg dans Terminator 2), Michael Peńa (Collision) Giovanni Ribisi (Avatar, Public Enemies) et Nick Nolte qui fait quelques apparitions, (La Ligne Rouge, U-Turn, Hotel Rwanda)  ils font un parcours sans faute. Et chose plutôt cool, aucun personnage n’est délaissé pour un autre : même si certains sont évidemment plus importants que d’autres (notamment Sean Penn, Josh Brolin et Ryan Gosling), chacun amène au film sa petite touche personnelle.

Gangster Squad se révèle (malheureusement) un peu trop prévisible, le scénario étant cousu de fil blanc. Assez facile de deviner ce qui va se passer, mais cela n’enlève rien au charme du film : mieux faut un film prévisible et très prenant qu’un film à suspens décevant et ennuyeux. On peut reprocher au réalisateur d’user des clichés des 50’s (les personnages, certains lieux, etc.), mais on peut aussi le féliciter d’avoir voulu jouer avec certains d’entre eux avec beaucoup d’humour (par exemple la scène d’évasion du commissariat, le braquage du casino, etc).

J’ai malheureusement trop lu de critiques qui reprochaient au film d’être très plat, qu’il manquait de finesse, ou qu’il n’était pas du niveau des films de de De Palma, Scorsese ou autre. En allant le voir, je ne m’attendais certainement pas à un grand film – j’avais d’ailleurs peur de voir un simple remake des Incorruptibles - mais à un bon divertissement, et c’est ce que Gangster Squad est : un très bon divertissement. Ruben Fleischer n’a absolument pas l’audace de se présenter comme le nouveau De Palma, mais s’amuse plutôt avec les codes du genre, nous livrant un film qui ne ressemble à aucun autre. Fleischer aura eu le mérite de tenter quelque chose de nouveau, de très original, et qui donnera peut être à certains l’envie de (re)découvrir les classiques du genre.

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Crédits : ToutLeCiné :  http://www.toutlecine.com/images/film/0031/00314440-gangster-squad.html


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