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Crying Freeman

Publié le 14 février 2013 par Cinephileamateur
Crying Freeman De : Christophe Gans.
Avec : Mark Dacascos, Julie Condra, Tchéky Karyo, Yoko Shimada, Masaya Katô, Rae Dawn Chong, Byron Mann, Mako, Kevan Ohtsji...
Genre : Thriller.
Origine : France - Canada - États-Unis - Japon.
Durée : 1 heure 40.
Date de sortie : 24 avril 1996.
Synopsis : Emu O'Hara, jeune peintre, est témoin du meurtre d'un gangster japonais sur les hauteurs de San Francisco. Le meurtrier, un élégant et beau jeune homme, verse une larme de remords. Cette marque d'humanité n'échappe pas à la jeune femme qui se sent, depuis l'enfance responsable de la mort tragique de ses parents. De retour à Vancouver, Emu est devenue un témoin capital que se disputent la police et le puissant chef yakuza Shimazaki, père du gangster exécuté par Crying Freeman.
Bande annonce française
3.5
Julie Condra et Mark Dacascos
Ça faisait un sacré long moment que je n'avais pas revu "Crying Freeman". Pourtant, je possédais le dvd et j'en gardais un assez bon souvenir mais je sais pas pourquoi, l'occasion de le revoir ne s'était pas représenté depuis faisant tomber ce film dans mon oubli. L'erreur est réparé maintenant puisque très récemment j'ai eu l'occasion de le revoir pour me faire une piqûre de rappel.
Et c'est une piqûre de rappel qui fut assez plaisante. Ne me souvenant plus de ce long métrage, j'ai eu la sensation de vraiment le redécouvrir et j'ai ainsi pris pas mal de plaisir durant mon visionnage. Le scénario écrit par Christophe Gans, Thierry Casals et Roger Avary d'après l’œuvre de Kazuo Koike et Ryoichi Ikegami possède vraiment quelque chose de captivant. Je ne connais pas le manga d'origine donc je ne peux pas me prêter au jeu de la comparaison malheureusement (même si j'ai pu lire que le film était assez fidèle jusqu'au doublage français qui reprendrait une grosse partie des voix française de l'anime) mais c'est en tout cas le genre d'univers fascinant qui pourrait très bien me pousser à le découvrir.
Pourtant, c'était pas gagné par avance avec un rythme assez lent. Malgré une séquence d'ouverture très intéressante, le film replonge vite dans une ambiance plus contemplative. En ça, le film est assez différent de ce que j'ai l'habitude de voir pour ce genre de production. On s’attend à de l'action à tout va, des cascades et des scènes de combats impressionnant mais le récit se concentre plus sur son intrigue même. Alors attention, de l'action on en a quand même avec des scènes drôlement bien ficelé mais c'est vrai que lorsque l'on s'y attends pas, le film à de quoi déstabilisé un peu par son manque de peps.
Malgré tout comme je l'ai écris, je suis resté fasciné devant cette histoire. Il y à bien sûr quelques facilités et autres passages qui peuvent paraître un peu gros mais quand on sais que c'est adapté d'un manga, médium dont le support peut se permettre d'avoir des facilités en terme de crédibilité, cela n'est en rien choquant. Surtout que l'ensemble est quand même bien intégré. On à donc le droit à un bon dosage entre film d'action, romance et film de gangster sous fond de guerre des gangs. le mélange opère bien, le temps passe assez vite sans qu'on ait le temps de s'ennuyer et même si l'issue finale semble prévisible, on passe quand même un bon moment.
Même la romance qui aurait pu alourdir le récit se trouve ici bien dosé. C'est pas toujours très subtil (on va pas se mentir la jeune demoiselle tombe quand même assez vite sous le charme du Freeman et de façon très facile) mais cette romance trouve sa justification dans l'ambiance qu'elle va apporter à cette histoire. En plus de cet univers japonnais, cette romance va apporter une dimension sexy, presque érotique, à cette intrigue en lui donnant du coup une profondeur assez surprenante qu'on ne s'attendait pas non plus à trouver dans ce genre de production et qui permet au film d'avoir son identité propre et de sortir un peu du lot du simple film d'action.
A l'époque où j'avais découvert ce film pour la première fois, son principal attrait était pour moi la présence de Mark Dacascos, un acteur que j'aimais bien plus jeune avant de l'oublier un peu en ne le voyant quasiment plus à l'écran ses dernières années (le dernier film que j'ai vu avec lui remonte quand même à 2001 avec "Le pacte des loups"...). Quand je vois sa prestation en Yo Hinomura, le fameux Freeman, je me dis quand même que c'est assez agaçant de voir qu'il n'a pas su bien exploiter sa carrière d'acteur à mes yeux. En effet, si dans les scènes d'action il n'avait plus à me prouver qu'il pouvait être efficace (il à le physique pour en même temps le bougre ^^ ), j'ai trouvé que son jeu tout en retenu du Freeman était très intéréssant. A l'écriture il y à quand même chez son personnage des traits assez classique mais l'acteur réussit toutefois à bien donner vie à son rôle et à bien rester le héros de cette intrigue même lorsqu'il n'apparait pas à l'écran. Assez charismatique, l'acteur est vraiment bon je trouve au point que je regrette vraiment de ne pas avoir pu le voir plus souvent au cinéma (et dans d'autres registre si possible).
A ses côtés, j'ai bien aimé aussi Julie Condra en Emu O'Hara. Là encore, c'est dommage que j'ai peu de point de comparaison avec d'autres rôles car l'actrice s'en sors plutôt bien je trouve même encore une fois lorsque le scénario la dessine de façon légère. Elle forme un duo assez glamour avec Mark Dacascos qui apporte beaucoup au côté sexy de l'oeuvre et la comédienne, bien qu'étant assez peu présente à l'écran au final, s'en sors bien. On peut quand même noter qu’apparemment la narratrice du film en version originale serait Deborah Kara Unger et non Julie Condra car Christophe Gans aurait voulu une voix encore plus sensuelle pour accentuer le côté "érotique" de l'univers. C'est vrai que la voix de la narratrice apporte un petit plus à l'ambiance (pas forcément au scénario) mais bon, là c'est plus une information à confirmer car j'avoue qu'en version originale j'ai parfois du mal à voir les différences entre les deux voix surtout que ce sont deux actrices que je connais mal.
Quel plaisir aussi de retrouver Tchéky Karyo en Détective Netah. Comme toujours le comédien à une très grande classe et possède un charisme certain même lorsque son personnage est en danger. Un brin complexe et ambigu dans les motivations de son personnage, je suis pas toujours fan de la tournure qu'on donne à son rôle mais l'acteur fait le job en tout cas et réussi pleinement à exister à l'écran. Il forme en tout cas un bon duo avec Rae Dawn Chong en Détective Forge. J'ai bien aimé aussi le jeu de cette actrice que j'aurais même aimé voir un peu plus dans cette histoire car je pense qu'elle aurait pu montrer de bonnes choses.
Yoko Shimada dans le rôle de Lady Hanada aussi s'en sors bien surtout au début. Ses premières apparitions très énigmatique sont bien amenés et l'actrice ne tombe pas trop dans le piège de la surenchère ou du cabotinage même si elle reste un brin classique. C'est surtout pour ses dernières scènes où j'ai trouvé qu'elle en faisait un peu trop, préférant les moments où on en savait le moins possible sur elle et où son personnage était plus discret. Lorsqu'elle prend plus d'importance, je l'ai trouvé un peu moins crédible malheureusement mais ça n'a pas non plus gâché mon visionnage. Masaya Katô en Ryuji Hanada est lui aussi un peu cliché dans son genre mais l'acteur réussit quand même à bien s'en sortir grâce notamment à une certaine prestance à l'écran qui fait qu'il ne devient pas trop transparent.
Je n'ai rien à redire sinon concernant le reste de cette distribution où au final tout le monde joue dans la même catégorie, personne ne faisant réellement de faux pas. Bien que je connaisse très mal sa filmographie, j'ai quand même bien aimé voir Mako, que j'avais déjà pu entrapercevoir dans d'autres œuvres, et qui est bon en Shido Shimazaki. Pareil pour Byron Mann en Koh que j'aime beaucoup et qui à une certaine classe dans ce film.
Malgré ses facilités scénaristiques et la légèreté par moment de son casting, si le film reste quand même hautement réussi c'est aussi grâce au talent de Christophe Gans derrière la caméra. Quand on sais que ce dernier à du travailler avec un budget très serré et faire certains choix par rapport à ce budget, le résultat obtenu est quand même d'une très bonne qualité. Les plans s'enchaînent assez bien avec une certaine fluidité et même si parfois on peut ressentir comme un manque de dynamisme, le long métrage continue de nous fasciné jusqu'au bout sans qu'on ait trop le temps de voir les minutes s'écoulaient.
Le grain de l'image avec cette belle photographie et sa belle exploitation de la lumière donne un côté "japonisant" qui colle à merveille avec ce film même lorsque l'action est sensé se passé au Canada. Certaines scènes sont vraiment très belles. On dirait de beaux tableaux, aussi beaux que celui du Freeman dessiné par Emu O'Hara. Après, comme à son habitude Christophe Gans nous livre une oeuvre très esthétique, parfois peut être un peu trop, mais qui correspond à son cinéma et qu'il réussit à bien exploiter pour en tirer le meilleur parti.
Visuellement du coup, c'est impeccable. Le film vieilli plutôt bien et les différents combats sont très bien chorégraphiés. L'esthétique visuel de ce film m'a beaucoup plu je pense notamment à des scènes comme l'attaque à Vancouver avec ce masque que porte le Freeman qui lui va comme un gant ou encore la scène d'amour du film qui est très sensuelle sans jamais trop taper dans le voyeurisme. C'est cet esthétique qui va donner l'identité à ce film et faire aussi qu'il va sortir un peu du lot et accrocher le spectateur.
Les différents décors sont en tout cas très bien exploiter. J'ai beaucoup aimé aussi les différents costumes ainsi que les différents maquillages. Je regrette un peu qu'on ait pas exploiter un peu plus la larme du Freeman qui avec du recul parait presque anecdotique mais chaque détail semble quand même bien pensé et bien utilisé. Encore une fois, quand on voit le budget restreint de ce film (d'autres on fait nettement pire avec beaucoup plus d'argent à disposition), Christophe Gans n'a pas du tout à rougir du travail qui est livré même si tout n'est pas parfait pour autant.
Autre élément qui à son importance, la bande originale composée par Patrick O'Hearn qui est très belle et qui elle aussi accompagne bien ce long métrage. Cette musique contribue à accentué l'ambiance générale dégagé par ce film avec des tonalités asiatiques fort plaisante qui vont bien avec le côté sensuel du film. Parfois, la musique peut paraître un chouïa trop appuyé, ce qui à accentué chez moi par moment cette impression de facilité, mais dans l'ensemble c'est quand même assez bon à entendre.
Pour résumé, j'avais totalement oublié "Crying Freeman" avec les années mais je ne regrette absolument pas de l'avoir redécouvert. Assez fidèle au ressenti que j'en gardais, j'ai passé un très bon moment devant ce film qui malgré ses quelques facilités scénaristiques à un pouvoir fascinant qui fait qu'on reste captivé devant cette œuvre sensuelle et efficace. Loin d'être qu'un simple film bourrin, le film possède son identité propre et mérite le détour avec en prime une très bonne mise en scène d'un Christophe Gans très inspiré.
Ce que j'ai aimé :
  • L'action dosé avec parcimonie
  • Le coté sensuel du film
  • Mark Dacascos très bon en parfait héros
  • L'ambiance dégagé par le film et l'univers japonisant
  • La bonne bande originale
  • La mise en scène très bonne
  • Certaines scènes qui sont de vrais tableaux à elles seules
  • Les combats qui sont très bien chorégraphiés

Ce que j'ai moins aimé :
  • Quelques facilités dans le scénario même si ça choque pas
  • La légèreté parfois du casting même si là encore ça choque pas dans l'ensemble
  • J'aurais aimé quand même par moment un peu plus de peps

Julie Condra et Mark Dacascos
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