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PASSION-De Palma: Critique du film

Par Pulpicons

PASSION-De Palma: Critique du film

Est-ce que tout ce qu’on lit est vrai? Brian de Palma s’auto-parodie-t-il lui-même avec Passion? Là où Spielberg donne dans l’académisme prudent avec Lincoln – et travaille avec la même équipe technique depuis le milieu des années 90 – Brian De Palma embauche le directeur photo d’Almodovar, et part filmer à Berlin un scénario qu’il a complètement réécrit lui-même: + 1 pour De Palma pour le risque artistique. Le problème de Passion, en dépit du fait qu’il remixe les thèmes et motifs chers à Brian De Palma, est ailleurs.

Passion ne semble pas avoir eu de « producer ». L’homme qui se charge du look du film, de son emballage, de son angle marketing. D’où l’impression parfois de patauger pendant la projection entre une photo-novella et un soap. Plus Columbo qu’Hitchcock dans sa production design , voire Derrick pour le côté « Polizei ». Pas découragé, De Palma fait avec les moyens du bord et s’approche parfois d’un Lynch ou d’un Cronenberg dans la restitution du mental par l’image. Ne nous leurrons pas, Brian de Palma est plus intelligent que nous, et a forcément voulu et choisi une partie des options adoptées. Mais en spectateurs intoxiqués par des années de Blockbusters archi-formatés, on a envie de lui dire: Aide-de nous Brian ! Offre-nous ( et à ton film), un opening title digne de ce nom (sur ce point, la bande annonce du film est plus généreuse en typographie que le film lui-même), ne nous prive pas de décibels et d’infra-basses. Nein. Brian cette fois ne nous donnera pas la becquée, pas envie ou trop fauché, on devra se contenter de Noomi Rapace sur tous les fronts, vaillante comme un soldat.

C’est à vous de voir Monsieur De Palma, mais à produire des films au look télé, on finit par ne plus trouver de distributeur en salle. L’autre petite déception, c’est Pino Donaggio – probablement contraint-, compositeur culte ( Carrie, Body double, Pulsion), dont le score fait ici des aller-retours anecdotiques durant le premier tiers du film avant de trouver le ton. Là encore, le producteur est aux abonnés absents et De Palma aura eu le final cut (exigé depuis toujours) et le dernier mot. Spielberg, et c’est une qualité, a sans doute compris qu’en s’entourant de professionnels,il suffisait de leur faire confiance, chacun à son poste, sachant ce qu’il a à faire et apportant sa contribution au projet. Steven Spielberg est aussi un producteur. Il l’est même sans doute avant tout. Ce qu’il faut retenir de Passion, c’est que Brian De Palma, réalisateur génial,  est un homme seul.


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