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Vives réactions de colère et d’indignation de harkis après les propos de Jean Pierre Elkabbach.

Publié le 16 février 2013 par Harki45

Nous avons publié quelques réactions suite aux propos de Jean-Pierre Elkabbach au sujet du rôle des harkis, affirmant : « On leur a fait faire des sinistres besognes en Algérie, et ils les ont faites ».

Jeannette Bougrab, invitée de Bibliothèque Médicis, diffusée vendredi à 22 heures sur Public Sénat, s’est indignée de ces propos. « Comment osez-vous dire ?… », a-t-elle lancé. En ajoutant : « Ils n’ont pas participé à la torture ! ».

Nous condamnons ces propos qui ont été effectivement tenus, ils sont insupportables, c’est extrêmement grave. Pourquoi ces paroles ont été prononcées ? Quoiqu’il en soit, elles ont choqué les harkis !

Bravo Madame Bougrab, disons avec fermeté que nous n'acceptons pas de tels propos…


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LES COMMENTAIRES (1)

Par ben76000
posté le 26 février à 16:13
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Elkabbach est un journaliste en fin de carrière. Il ne fait pas preuve d'objectivité, il affirme des propos à l'encontre des harkis qui le dépassent. Ajouter "c'est les historiens qui le disent", alors là, chapeau bas ! Quel historien pourrait justifier un massacre, quel qu'il soit ? Il est inculte et un journalisme sans charisme. QI : 0 Je suis fille de harki et j'ai vécu dans les camps depuis ma naissance jusqu'à mon adolescence, entendre des propos pareils, c'est d'une petitesse sans limite. C'est d’une gravité sans nom et dangereux ! Aborder un évènement aussi dramatique que celle d'une guerre avec autant de légèreté, en affirmant qu'un massacre est justifiable, où on va ? On se fait insulter de part et d'autre, de bougnoules, sale harki, sale traitre et j'en passe... Et voilà que c'est les journalistes qui s'y mettent. Si on devait répondre à Elkabbach, je dirais dans un premier temps, qu'il n'aurait pas fallu enrôler les harkis, ni les accueillir, laisser le FLN ou la France les massacrer. Remarquer, ce n'est pas trop tard. Je suis née dans un camp à Rivesaltes, et j'ai vécu dans le Saint Maurice l'Ardoise dans le Gard jusqu'à mon adolescence. D'après ma mère, ma naissance était une épreuve difficile pour elle. Elle m'a mis au monde sous une tente militaire, dans l'agonie, elle gisait au sol dans un bain de sang, (une hémorragie, certainement) sans aucune aide médicale. Les militaires qui passaient devant elle en lui riant au nez :" sale bougnoule, la Fatma", insultes habituelles. Je n’ai pas ce souvenir, bien sûr, on m'aurait emmené dans un endroit froid et m'a laissé là pendant 2 jours sans prise en charge. La protection de l'enfance, je n’ai pas connu. On a grandi dans des baraquements dans des conditions inhumaines : pas de chauffage, pas d'eau, l'électricité à compte-goutte. J'ai mémoire que l'on allait souvent se coucher sans manger, par manque de moyens, il nous arrivait de nous retrouver en sandales d'été en plein hiver sous la neige. Nous avons souffert à un point de non-retour. Ce camp a été construit pendant la guerre d'Allemagne, son architecture représentait la croix gammée avec une aérienne. Une photo était affichée à l'entrée de l'école. J'étais choquée de savoir que ce camp avait été témoin d’atrocités de la guerre d’Allemagne. Et que l’on puisse nous accueillir en ces lieux. Mes parents nous racontaient leur histoire en Algérie avant, pendant et après la guerre. Mon père n'a jamais tué personne, il a sauvé des centaines de vie. Son statut de harki lui a permis de sauver le plus de vie possible, d'éviter à de nombreux individus de se faire massacrer par l'armée française ou le FLN. Ma mère avait une famille composée uniquement de soldats FLN et s'est marié avec mon père avant le déclenchement de cette guerre. Elle confirme tous ces évènements, d'autant qu'elle avait une position délicate. Elle me disait quand l'armée française passait : ils tuaient, violaient et torturaient. Le FLN était pareil, pillaient violaient et tuaient. Une guerre comme toutes les guerres faites de sang et de cruauté humaine, que subissait la population. La peur, les angoisses, restriction matérielle et alimentaire. Mes parents ont souffert d’avoir quitté leur famille respectives, d’ailleurs nous avons été toujours proches malgré la distance. Mon père est décédé et est enterré en Algérie. Dans le camp, on se faisait insulter par les responsables du camp de sale harkis, bougnoule, à l'école, etc... Suite à des manifestations des harkis, nous avons quitté le camp en 1976, pour aller nous faire vivre dans une banlieue en Normandie, qui fait l'actualité d'évènements de violence au quotidien, une "cité dite difficile". On a vécu encore des moments très difficiles, on s'est encore fait insulter et vécu un holocauste. Et ça continue…. J’écrirais un livre ou je porterais plainte, si je continue à vous raconter. J’ai essayé de vous relater succinctement une histoire faite de cauchemars, faites de souvenirs d'enfance perdues, de souffrance, de froid, de peur, d'humiliation. D’atteinte à la dignité et à l'intégrité humaine. Je ne sais pas comment on a fait pour continuer à vivre avec tous ces souvenirs, mais une chose est sure, on en souffre jusqu'à aujourd'hui. Chaque jour, la vie est un vrai combat contre tous ces démons de l’histoire d’une vie remplie d’amertume et tant d’injustices. Je dis à tous ceux qui soutiennent ces propos, ne vous étonnez pas de vivre dans un monde rempli de haine et cruauté. Elkabbach, vous êtes qui pour cautionner la mort, la souffrance et le malheur de millions de gens ?

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