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Mais qu'est-ce que tu fais là, tout seul ? Pierre Szalowski

Par Venise19 @VeniseLandry
Mais qu'est-ce que tu fais là, tout seul ? Pierre SzalowskiJe n’avais pas du tout peur de lire un roman avec un joueur d’hockey comme personnage principal, je savais que l’auteur transcenderait ce rôle pour rencontrer l’être humain derrière le joueur. En ce sens-là, je n’ai pas du tout été déçue. Et contrairement à la première fois que j’ai lu Szalowski, (Le froid modifie la trajectoire des poissons), je savais à quoi m’attendre, aucune déprime ou noirceur en vue, puisque l’auteur est un bonheuraturge.
Martin Gagnon revient au bercail à Montréal, après un échange de club de hockey voici sept ans. C’était l’enfant terrible du club, un incorrigible fêtard qu’on s’est organisé pour évacuer de l'équipe. Il revient fièrement, comme si le temps s'était arrêté depuis son départ, désirant reprendre là où il a laissé avec les amis. Confiant, il arrive la veille de Noël, plus tôt que prévu, atterrissant à l’hôtel Régis, vide de clients. Le personnel l’attend de pied ferme, des consignes ont été données, aucun alcool n’entrera dans sa chambre afin d’éviter à tout prix qu’il fasse du grabuge.
Nous vivrons un vingt-quatre heures avec lui, les interactions ne manqueront pas avec les employés, la femme de chambre, le gérant, le groom. Le hockeyeur est énergique, rebelle, assez bourru et n’a pas l’intention de se laisser mener par le bout du nez par des êtres humains facilement manipulables. Mais ce que Martin Gagnon ne sait pas encore est qu’il va frapper son Waterloo en cette veille de Noël qu’il n’avait pas prévu de vivre seul. C’est lui qui se laissera finalement manipuler par un enfant de sept ans rencontré dans les couloirs. Les mystères s’éclairciront peu à peu, mais la nuit sera dense en décisions et en actions. On sortira de la chambre, ne serait-ce que pour aller sur la glace du forum, échanger quelques rondelles. Cette escapade nous fera rencontrer un chauffeur de taxi, Pierre-Léon, un gentil clin d’œil à l’auteur de Taxi la nuit.
L’ambiance est vaudevillesque, claquements de porte, rebondissements, surprises, cachette, personnages et actions grossis, volte-face. Je n’ai pu m’empêcher de vivre l’histoire à peu près comme j’assiste à une pièce de théâtre. On parle souvent de l’instinct maternel dans les romans, cette fois, c’est de l’instinct paternel dont il s’agit. Grand bien nous fasse, me suis-je dit. Mais devant la mise en situation grossière, j’ai eu beau faire appel à ma réserve de candeur, l’émotion paternelle m’est apparue plutôt loufoque. Le ton humoristique est omniprésent et, bien sûr, comme à chaque fois, je réalise que le rire, c’est assez personnel. Veuillez tenir compte que je ne suis pas un bon public pour cet humour bon enfant de théâtre léger. Le rire ou sourire sont déclenchés assez souvent par l’effet de surprise, laquelle a manqué à l'appel dans mon cas. L’histoire m’est apparue convenue, malgré que Szalowski a l'intelligence de déjouer son lecteur à la fin.
J’ai grincé des dents en découvrant un épilogue très long et qui, d’après moi, outrepasse la définition d’épilogue. Il s’agissait plutôt de la continuité de l’histoire, une fois que la poussière du « 24 heures » s’est déposée. Peut-être que les amateurs d’humour me fustigeront mais j’aurais coupé dans l’histoire, la condensation a bien meilleur goût. Tout au long de ma lecture, j’ai pensé aux jeunes qui aimeront certainement cette histoire ou toute personne qui privilégie la détente, se distraire et entendre parler de ce sport sacré au Québec : le hockey.

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