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La presse écrite au Maghreb après le Printemps arabe

Par Achaqueligne
La presse écrite au Maghreb après le Printemps arabe

De plus en plus de journaux ont rempli les kiosques après la chute des dictateurs au Maghreb.

Le Printemps arabe n’a pour le moment pas produit les effets espérés par les foules qui avaient mené le soulèvement. La situation actuelle, très instable, a tout de même provoqué quelques améliorations démocratiques ces deux dernières années.

En dépit d’attentes énormes provoquées par de nombreuses années de dictatures au Maghreb, la situation démocratique a fait une avancée timide dans les pays concernés.

Cette transition démocratique tant attendue et très difficile à mettre en place peut être analysée en faisant un parallèle avec le panorama médiatique. A travers la situation de la presse d’un pays, on peut entrevoir de nombreux facteurs de bien être démocratique, comme la liberté d’expression, le nombre de journaux parus ou la sécurité des journalistes.

Cet élan démocratique a tout de même permis une prolifération de nouveaux journaux mais aussi de nouvelles chaînes de télévision. La censure et les pressions politiques ont diminué et les rédactions se sont libérées de la pression du système politique qui influait sur la ligne éditoriale des journaux.

Le principal problème généré par cette explosion du nombre de titre de presse est le manque de professionnalisme de nombreux journalistes. Beaucoup de journaux créés sont des journaux sensationnalistes  qui cherchent  à s’enrichir plus qu’à informer.

Beaucoup de progrès reste aussi à accomplir notamment en matière de code du travail. Les journalistes ne sont pas protégés (ou peu) par des lois, ce qui continue à les soumettre à d’éventuelles menaces des dirigeants en place.

En Lybie, 450 quotidiens et magazines sont apparus depuis la chute du Général Kadhafi, preuve de l’engouement présent pour les médias. Les quatre journaux qui appartenaient à Kadhafi ont disparu. Mais comme dans le cas de la Tunisie ou de l’Egypte, certains journaux manquent de crédibilité journalistique et s’apparente parfois à de l’amateurisme.

En dehors des droits des journalistes qui restent encore flous, surtout en cette période très instable politiquement, la problématique financière se pose. Bien que l’imprimerie soit moins chère qu’en France, la crise de la presse n’échappe pas au Maghreb et le manque de moyens met en difficulté les journaux.

Pourtant  des avancées non négligeables sont à noter. Un des reflets de l’amélioration dans les médias sont les multiples journaux satiriques qui ont vu le jour, ce qui auparavant était très rare, voire inexistant. Bien que ce ne soit pas encore dans les mœurs, l’existence de journaux satiriques prouve que le contrôle de la presse par le pouvoir en place s’est réduit.

Symbole de cette volonté de changement, s’est tenu, fin janvier, le premier « Forum de Hammamet pour la déontologie », initiative de la Délégation de l’Union Européenne en Tunisie. 5 pays étaient présents : le Maroc, l’Algérie, la Lybie, la Tunisie et la Mauritanie. Un texte sur la garantie de l’exercice de la liberté d’informer  au Maghreb a été approuvé. Un premier pas encourageant mais qui devra aussi être suivi d’effets dans les différents États.


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