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L’Union Internationale Humaniste et Éthique contre les lois sur le « dénigrement des religions »

Publié le 01 mars 2013 par Eldon

 L’Union Internationale Humaniste et Éthique contre les lois sur le dénigrement des religionsL’International Humanist and Ethical Union (IHEU) (Union internationale humaniste et éthique) a déposé devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU un excellent rapport sur la discrimination contre les athées, les humanistes et les libres penseurs dans le monde. Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la liberté de religion et de croyance s’est félicité de ce rapport.

Les éléments saillants du rapport sont résumés sur le site de l’IHEU. Ci-dessous, la partie du résumé portant sur les efforts de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) pour faire interdire le blasphème en droit international, qui seront au centre des rencontres avec les pays occidentaux dans le cadre du Processus d’Istanbul.

L’OCI fait valoir que le dénigrement des religions constitue un « abus » de la liberté d’expression, une forme d’intolérance qui porte atteinte à la liberté de religion.

Sur la couverture du rapport, la photo d’Alber Saber, un jeune égyptien d’origine copte devenu athée et qui a été condamné à trois ans de prison pour avoir exprimé ses vues sur Facebook:

 L’Union Internationale Humaniste et Éthique contre les lois sur le dénigrement des religions

La censure explicite n’est pas nécessaire pour menacer la liberté d’expression en ligne. La position de l’OCI sur le «dénigrement des religions» et les lois nationales contre le «blasphème» et «l’apostasie» ont un grave effet dissuasif sur l’utilisation des médias sociaux. Le nombre d’inculpations pour avoir simplement exprimé des opinions en ligne a augmenté dans plusieurs pays. -IHEU

Lire aussi :

L’OCI relance ses efforts en vue de la criminalisation du dénigrement des religions

Le « Processus d’Istanbul », un processus pervers

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Faire obstacle aux nouvelles demandes de l’OCI

Le rapport de l’IHEU a été soumis au Conseil des droits de l’homme à l’ouverture de sa 22e session.

Il s’inscrit dans le contexte des nouveaux efforts des pays islamiques en vue de faire interdire, partout dans le monde, le «dénigrement des religions». Citant comme exemple d’islamophobie le vidéo YouTubeL’innocence des musulmans, les représentants de l’OCI ont appelé l’ONU à restreindre la liberté de critiquer les religions au niveau international. L’IHEU a déjà tiré la sonnette d’alarme sur cette stratégie et sur des efforts similaires de l’OCI visant à qualifier de «racisme» l’expression de vues athées.

Plus tôt ce mois-ci un haut fonctionnaire de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) regroupant 57 pays a annoncé que l’OCI dirigerait ses efforts sur l’obtention d’un accord pour criminaliser le dénigrement des religions lors de rencontres à venir avec les pays occidentaux. En novembre 2012, le chef de la Ligue Arabe (21 états membres) a informé le Conseil de sécurité de l’ONU à New York que son organisation souhaitait un cadre international contraignant pour assurer le «respect des religions et de leurs symboles».

L’IHEU et d’autres groupements d’ONG font valoir que de nombreux gouvernements musulmans utilisent cette terminologie et le concept de «blasphème religieux» dans leurs propres pays pour intimider à la fois les athées et les adeptes d’autres religions.

Hypocrisie et menace pour les droits humains

Trois des pays dotés d’une législation prévoyant la peine de mort pour blasphème contre l’islam – une accusation pouvant être portée contre les athées qui révèlent publiquement leurs vues – sont membres du Conseil des droits de l’homme : le Pakistan, la Mauritanie et les Maldives. Des pays islamiques – dont le Bangladesh, le Bahreïn, l’Égypte, l’Indonésie, le Koweït, l’Arabie saoudite, la Tunisie et la Turquie – ont également intensifié les poursuites pour l’expression «blasphématoire» de la critique de la religion dans les médias sociaux tels que Facebook et Twitter. Certains de ces gouvernements «poursuivent ceux qui expriment des doutes ou des vues dissidentes sur la religion, sans égard au fait que ces dissidents s’identifient comme athées ou pas», affirme le rapport de l’IHEU soumis au Conseil des droits de l’homme.

Les pays membres de l’OCI occupent 15 sièges au Conseil des droits de l’homme ; tous ces pays sont situés en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient, et représentent un peu moins d’un tiers des membres du Conseil.

Absence de conflit entre la liberté de religion et la liberté d’expression

Le rapport conclut :

«Enfin, nous demandons instamment au Conseil des droits de l’homme de rejeter toute idée d’un conflit entre les articles 18 et 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, à savoir un conflit entre la liberté de religion et  la liberté d’expression. Ce conflit n’existe pas : les religions n’ont pas de droits humains, seules les personnes sont titulaires de tels droits, y compris le droit à la liberté d’expression et celui de manifester ses croyances par la critique de la religion et la force de la persuasion. La reconnaissance d’une absence de conflit entre ces deux articles est une condition préalable à l’élimination de la discrimination sur la base des croyances».

Sonja Eggerickx, présidente de l’IHEU, a déclaré : «À l’ONU, les humanistes ouvrent la voie à une défense honnête et intelligente de la liberté de religion et de croyance. Ils agissent non seulement pour ceux qui ne pratiquent aucune religion, mais aussi pour les minorités religieuses et les non-conformistes partout dans le monde. L’expression des vues éthiques des humanistes, ou d’opinions critiques envers les croyances ou pratiques religieuses, peut certainement être considérée comme «offensante» par certains croyants, mais ce n’est pas une atteinte aux droits des individus à la liberté de religion. Par contre, supprimer ou bannir l’expression des vues humanistes ou athées constitue certainement une atteinte aux droits des personnes ne professant aucune religion.

Il n’y a pas de conflit juridique entre ces droits et libertés. Le conflit survient lorsque les lois nationales portent atteinte au droit à la liberté de pensée et d’expression que nous méritons tous ».

Source : IHEU.org via La République de bananes


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