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WHITE COLLAR : Secondes pensées. La plus belle bromance du monde des séries TV ?...

Publié le 09 mars 2013 par Hellknight @HellKNIGHT2010

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Je déteste le terme “bromance”.

Les sériephiles ont pris l’habitude d’inventer certains termes faisant référence à des concepts présents dans l’univers des séries TV. Comme ce terme par exemple, utilisé pour évoquer des séries mettant en scène un duo principal masculin. Les concepts dans les séries TV ne sont pas inépuisables : bien souvent, une série pourra mettre en scène un héros seul, une équipe entière ou un équipage, ou simplement un duo en personnages principaux. Et pour désigner ce dernier type de séries, le terme '”bromance” est apparu, un terme proposant la contraction de “brothers” et “romance”. Un terme qui pourrait désigner les duos masculins unis par une franche et solide amitié virile, les potes qui donneraient tout l’un pour l’autre. The Wild, Wild West (Les Mystères de l’Ouest, en France), Starsky et Hutch, Duo d’enfer, Miami Vice (2 Flics à Miami, en France)… Les exemples sont innombrables, et pourtant, ce terme de “bromance” n’a tout au plus qu’une dizaine d’années d’existence. C’est en tout cas ma vision des choses. Un terme qui m’agace, parce qu’il contient ce terme trompeur de “romance”, qui me semble un peu hors de propos. Comme si le duo masculin allait se tomber à un moment dans les bras l’un de l’autre, comme s’il fallait transposer cette amitié virile évoquée plus haut en sentiment amoureux, glisser dans de la romance gay digne d’une fanfic slash. Car le terme “bromance” laisse plutôt entendre du fantasme dans une relation masculine, plutôt que de présenter de manière plus neutre l’amitié entre 2 “frères”, toujours selon moi. (ce qui me fait d'ailleurs penser à un texte dans l'excellent magazine aujourd'hui défunt Génération Séries, où parce que The Wild, Wild West comportait une imagerie gay (et encore), on pouvait lire la relation James West - Artemus Gordon comme une possible relation homosexuelle, alors qu'ils passaient leur temps libre entourés de filles et ne pensaient qu'à séduire le sexe opposé). 

White Collar, comme j’ai déjà pu l’indiquer ici, louvoie entre les 2 dernières catégories de concepts possibles. Si Peter Burke et Neal Caffrey sont sans aucun doute au coeur de la série, le cast étendu et la multiplication des personnages secondaires font que certains épisodes voient tout un ensemble de personnage opérer ensemble. Il s’agit d’une série USA Network constituée avant tout d’épisodes stand-alone pour ce qui est de l’intrigue de chaque épisode, auxquelles les scénaristes ajoutent des scènes faisant référence à une intrigue plus générale pour chaque saison, afin de donner à la série un aspect feuilletonnant : la quête d’Alex pour la saison 1, la découverte d’un trésor réuni par les Nazis remontant à la seconde guerre mondiale… des éléments parfois un peu tirés par les cheveux, reposant sur un principe assez artificiel, mais qui récompensent les téléspectateurs assidus et font suivre la série. Parce qu’il faut bien le dire, les intrigues donnant naissance aux enquêtes de l’unité “White Collar” du FBI ne sont pas des plus originales. Ce qui l’est en revanche, ce sont les scènes inspirées et le talent des comédiens que l’on suit avec plaisir. La série n’est pas mauvaise au début, et se laisse suivre avec plaisir en étant des plus sympathiques.

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Et puis à partir peut-être surtout de la Saison 3, les scénaristes trouvent LE truc. Le principal point d’accroche qui rend la série vraiment bonne et efficace, voire excellente, faisant peut-être de White Collar aussi une Grande série. Et jouent la carte de la “bromance” à fond. Ils poussent l’amitié de Peter et Neal aussi loin qu’ils le peuvent, et jouant subtilement avec la corde, cette belle et attachante relation entre les 2 hommes, la mettant ainsi en danger. Ainsi, au long des 2 dernières saisons en date (les 3 et 4), et comme l’illustre la dernière image des trailers de l’épisode suivant en fin d’épisode, où les 2 personnages principaux regardent tous deux dans une direction opposée, l’amitié entre Neal et Peter ne cessera d’être mise à mal par des secrets, mensonges et cachotteries. Les deux s’adorent autant qu’ils ne peuvent se faire entièrement confiance. Car tous deux restent chacun d’un côté de la loi. Peter Burke est agent du FBI d’abord et avant tout, de même que Neal Caffrey est d’abord et avant tout un con-man, un voleur arnaqueur. Et comme le rappelle fréquemment la fable du Scorpion… Autant que pourront se rapprocher les deux hommes, il y aura toujours ce fossé entre eux. Les plus beaux moments de la série sont donc ceux où l’amitié entre les Peter et Neal est mise à mal. Jamais d’ailleurs aucune série n’aura poussé les lignes de rupture aussi loin, n’aura tant fait osciller la corde de l’amitié entre deux mecs que White Collar, je crois. C’est en tout cas la série la plus marquante en ce domaine, donnant des scènes d’une intensité folle.

Et qui m’aura peut-être fait accepter ce terme de “bromance”, finalement.

PS :  Au passage, et peut-être pour aller dans le sens du fait de faire recouvrir une part de fantasme derrière ce terme, il ne serait en général utilisé dans la série que pour désigner la relation entre Peter et Neal, jamais entre Neal et Mozzie, qui est tout autant un frère pour lui. Au passage, la sexualité du personnage de Mozzie n’est jamais clairement évoquée. A dessein ? Afin de semer le doute sur une possible relation jamais prétendument évoquée par les fans de la série d’ailleurs, pourtant ?

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