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Des vitraux de Hans Erni dans le temple de Martigny

Publié le 13 mars 2013 par Elisabeth1
Des vitraux de Hans Erni dans le temple de Martigny

Femme à l'enfant vitrail de Hans Erni

C’est à 15 km d’Ecône, qu’a été construit le temple protestant de Martiny, en 1932.
Au hasard d’une  consultation des archives, Léonard Gianadda, apprend que c’est son grand-père maçon, d’origine piémontaise, devenu entrepreneur, qui  a construit cet édifice.
Autre coïncidence l’année 1932 est l’année de naissance d’Annette Pavid protestante, épouse de Léonard Gianadda catholique. Le couple se heurtant à l’intolérance des ultra conservateurs  doit « s’exiler »  dans le canton de Vaud, pour se marier.

Des vitraux de Hans Erni dans le temple de Martigny

détail vitrail Hans Erni

Comme l'église réformée de Martigny est vétuste, la communauté locale entreprend des travaux de rénovation. Le pasteur Pierre Boismorand consulte Léonard Gianadda, l'homme qui a lancé la Fondation du même nom à trois pas de l'église réformée, ami de Hans Erni, afin que celui-ci le sollicite pour un projet de vitrail pour la rénovation du temple.
Hans Erni, dans la fougue de ses 102 ans, accepte immédiatement d’exécuter et d’offrir le projet et Léonard  Gianadda offre la fabrication. C’est un verrier de Reims, l'atelier Marq qui travaille d'arrache-pied, pour transposer les esquisses d'Erni du papier au verre.
D’un vitrail unique,  devenu 3, auxquels on rajoute 4, puis 5, le nombre s'est multiplié par 12, offerts par Hans Erni et Léonard Gianadda. Ce sont d’admirables vitraux nimbés de couleurs et de lumière qui se dressent à présent dans le temple. Un seul a subi quelques bris au montage, et sera complet dans un mois. Croyant ou athée, vous ne pouvez qu'être touché et illuminé par leur splendeur.
L'artiste suisse n'en est pas à son coup d'essai avec l'atelier de Reims, qui a déjà réalisé avec lui les vitraux de l'église oecuménique de Sihlcity à Zurich.
La fontaine Ondine qui se trouve devant la fondation a été ornée par Erni, un rond point à Martigny, surmonté d’un minotaure est son œuvre, parmi d’autres créations
Le parvis de l’église sera agrandi, un parking à l’arrière de l'église sera aménagé.

Des vitraux de Hans Erni dans le temple de Martigny

Vitrail Hans Erni

Sur les dessins grandeur nature, première transposition des esquisses, Benoît Marq, le maître verrier, a tiré la ligne de plomb et choisi les couleurs. L'atelier dispose d'un grand nuancier de 1200 tonalités. « Dans ce travail particulier des verres gravés, la peinture intervient comme un accompagnement, explique Alain, le peintre-compagnon. C'est une traduction du geste de l'artiste. Vous voyez les grands gestes qu'Erni a lancés sur la maquette, ces grands aplats de couleur, et ce mouvement qui est général ! Cette vie, c'est étonnant ! »

Des vitraux de Hans Erni dans le temple de Martigny

Vitrail H Erni

Pour donner du mouvement et du relief, Alain utilise de la peinture à la grisaille faite de limaille de fer. « Avec elle, on arrive à modeler la peinture en lui donnant plus ou moins d'intensité, en atténuant les couleurs trop fortes, en les adoucissant. Si on a envie de souligner quelque chose, on accompagne le trait, on fonce les teintes. On peut aussi retirer de la peinture à la grisaille pour redonner davantage de brillance à certaines parties de l'œuvre. »

Une fois le vitrail monté, l'équipe juge de l'effet de la lumière à travers les couleurs.
« C'est un moment très important. On a une idée à peu près exacte de ce que donnera le vitrail in situ en le regardant indirectement dans un miroir », explique Mme Marq. Au passage, elle tient à éradiquer deux idées reçues touchant à l'art du vitrail: « On ne coule pas du plomb entre les parties de verre. On fait le sertissage avec des baguettes de plomb très malléables. Et au préalable, on ne colorie pas le verre ». Le verre est fabriqué et soufflé, déjà coloré, par la verrerie Saint-Juste-sur-Loire avant d'être livré par plaques à l'atelier Marq.

Des vitraux de Hans Erni dans le temple de Martigny

Une fois montées, peintes, retouchées, les pièces du vitrail sont cuites à plus de 600 degrés. Les couleurs prennent alors leur vraie teinte, plus douces, et le verre est scellé par le plomb.
Hans Erni a choisi des tons assez forts, car il faut tenir la lumière,
Si les portes des églises sont souvent fermées, à Martigny, elles ne devraient plus le rester longtemps. « Notre souhait, dit le pasteur Pierre Boismorand, c'est que le plus de personnes  possible puissent entrer dans notre église, y voir quelque chose de beau, en sortir heureuses et grandies, touchées par une parole si elles viennent lors d'une célébration. Rajouter de la lumière, de la couleur, des nuances, de la beauté dans une église, cela me semble tout à fait pertinent »
C’est aussi le souhait de Hans Erni, qui a essayé d’exprimer une atmosphère de paix dans le projet de ses vitraux, (attesté par une lettre manuscrite adressée à Annette Gianadda)

A ne manquer sous aucun prétexte lors de votre passage à Martigny.

photos de l'auteur sauf la 1


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