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Vers la « Grande Université »

Publié le 13 mars 2013 par Innov24 @innov24

Seul pays au monde à avoir de « Grandes Écoles », la France veut à présent bâtir la « Grande Université ». Objectif : simplifier le mikado de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Les Assises nationales de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR), inaugurées par Jean-Marc Ayrault sont au quinquennat Hollande ce qu’a été le Grenelle de l’environnement au gouvernement précédent. L’objectif ? Faire de l’ESR le moteur d’une économie compétitive. La méthode ? Réduire la centralisation excessive, simplifier les structures afin de promouvoir la coopération et de rééquilibrer les moyens sur le territoire.

La ministre Geneviève Fioraso, en compagnie de Madame Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine, aux assises de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au Collège de France. © TCA-innov24

La ministre Geneviève Fioraso, en compagnie de Madame Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine, aux assises de l’Enseignement supérieur et de la Recherche au Collège de France. © TCA-innov24

En clair, il faudra simplifier le « Mikado institutionnel de l’ESR actuel, à savoir un ensemble d’objets rigides empêtrés les uns dans les autres », explique Vincent Berger, président de l’Université Paris Diderot, rapporteur général des Assises. Ce casse-tête remonte « aux origines du Collège de France mis en place par  François 1er », précise Serge Haroche, prix Nobel de physique et directeur du prestigieux collège. Mais c’est avec la création du CNRS (19 octobre 1939) que s’accélère cet assemblage complexe d’organismes de recherche. L’idée prévaut déjà alors qu’un pays est fort quand il a une recherche forte. Puis s’enchaînent celles de l’INRA (1946), des CHU (1958), de l’INSERM (1964), de l’ANR (2005) et de l’Aeres (2007). Plus récemment une pléthore d’outils d’investissements d’avenir a vu le jour : Idex, Labex, Equipex, IRT, IHU, IEDD… pour promouvoir l’ « excellence », selon un processus compétitif très contesté durant les assises.

La « Grande Université » pour 2013 ? Face à cela, l’Université reste l’organisme d’Enseignement supérieur et de recherche par excellence. En son sein, la cellule de base, incontestée, en est le laboratoire sous forme d’UMR (Unité mixte de recherche) qui regroupe des chercheurs et enseignants sous diverses tutelles. Une cellule qui se cherche un nouvel organisme de tutelle : la « Grande Université » qui devrait naître – même si son nom peut changer – à l’occasion du débat au Parlement sur la future loi d’orientation de l’ESR au printemps 2013, sous le patronage de Geneviève Fioraso. Cette Grande université sera le fruit du regroupement et de l’intégration, au plan régional, d’établissements d’Enseignement supérieur et de recherche. Ce mouvement a déjà démarré. D’une part avec les Fondations de coopération scientifique (FCS) comme le Campus Paris-SaclayEt d’autre part avec les Pôles de recherche et d’enseignement supérieur (Pres) comme l’université de Lyon qui regroupe 20 établissements (universités, grandes écoles, centre de recherche du site Lyon-Saint-Étienne). Idem pour Sorbonne Paris Cité, Aix Marseille, Lille nord de France et Strasbourg. La prochaine réforme pourrait s’en inspirer pour systématiser la construction de Grandes universités dans les régions. Avec un secret espoir : remonter dans le classement académique des universités mondiales par l’université Jiao Tong de Shanghai. Sans sélection darwinienne ?

© Philippe Youkharibache


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