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Le temps des laboureurs, changement au Moyen-âge

Publié le 19 mars 2013 par Christophefaurie
Le temps des laboureurs, changement au Moyen-âge Si l’on tient pour acquis qu’une croissance économique soutenue s’établit en Europe à partir de la fin du xème siècle, et se prolongea jusqu’au milieu du xiiième siècle, et que ce mouvement s’établit sans changement des techniques de production, il convient de s’interroger sur le moteur de cette croissance. La seule hypothèse convaincante est qu’elle résulta d’une augmentation massive et de long terme de l’offre de travail paysan, qui permit une croissance massive et durable des surfaces cultivées et des fruits récoltés. Le problème principal est alors d’expliquer une telle évolution, c'est-à-dire de comprendre ce qui poussa les habitants des campagnes à intensifier leurs efforts.
(…) La reconnaissance sociale accordée aux activités laborieuses dans une société dont l’élite politique et religieuse revendiquait l’exclusivité d’une vie oisive et luxueuse fut sans doute l’une des conditions de l’accroissement de l’offre de travail, et donc de la croissance.
Enquête sur un changement. Le Moyen-âge a connu une forte croissance économique. Quelles en ont été les conditions ? (ARNOUX, Mathieu, Le temps des laboureurs, Albin Michel, 2013.) Un Moyen-âge surprenant surgit de L’exégèse des textes qui nous sont parvenus :
La société s’est structurée pour permettre la « conquête » de la terre par le laboureur, faisant de notre paysage ce qu’il est aujourd’hui. Les marchés sont inventés à cette époque. Leur objet est de nourrir le peuple au prix le plus faible possible. En empêchant la spéculation et en réduisant les coûts par élimination des intermédiaires. En tout cas, pas question d’autorégulation. Ils sont impitoyablement encadrés. Peut-être aussi domestiquent-ils les nobles ? Les font-ils « passer d’une économie du pillage (incompatible avec le nouvel ordre des choses) à une économie du prélèvement consenti » ? Les marchés sont des « instances morales », « d’assistance aux pauvres », « d’intégration sociale ». Quant à la dîme, loin d’être un prélèvement a l’usage de l’Eglise, elle est un mécanisme de régulation. Elle permet d’engranger une partie des récoltes. Elle nourrit les faibles en périodes difficiles, et abaisse le prix des marchés, sinon. Finalement, les cours d’eau sont équipés de moulins, en rangs serrés. Leur usage est réglementé.
La pensée, elle-même, évolue pour expliquer cette nouvelle réalité. La société est organisée selon « trois ordres ». Ceux qui prient, ceux qui combattent, et ceux qui cultivent. Elle reconnaît leur complémentarité, et surtout l’importance du travail comme valeur centrale. Cet édifice est construit sur un mythe fondateur, celui d’un Adam cultivateur. 

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