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Lady jane

Publié le 14 avril 2008 par Lorraine De Chezlo
de Robert GuédiguianFilm policier - 1h42Sortie salles France - 9 avril 2008avec Ariane Ascaride, Jean-Pierre Daroussin, Gibert Meylan, Yann Trégouët...
Muriel travaille dans une boutique de luxe à Aix-en-Provence, et vit avec son fils qui approche de la vingtaine. Un matin qu'elle ne le trouve pas dans sa chambre, elle reçoit un appel lui apprenant qu'il est kidnappé dans l'attente d'une rançon de 200 000 euros qu'elle devra fournir. C'est la panique, pas d'autre choix que de réunir coûte que coûte cette somme qu'elle n'a pas. Pas d'autre idée que d'alerter François et René, vieux compagnons d'un passé semble-t-il peu légal. Mais, une fois le magot en mains, à la seconde qui précède ses retrouvailles avec son fils, celui-ci s'effondre devant elle d'une balle dans la tête...
Avec Lady Jane, Robert Guédiguian s'est essayé au genre policier entouré de ses acteurs fétiches : une Ariane Ascaride tourmentée, un Gilbert Meylan aussi sombre, et Jean-Pierre Daroussin, bluffant dans ce rôle d'ex-caïd très sûr de lui, à contrepeids des personnages de mari plan-plan ou de tendre looser qu'on le voit souvent jouer.Au menu de ce film policier assez noir, on trouve du suspense, des surprises tragiques, des coups de feu, des règlements de comptes qui interviennent des années plus tard dans des locaux désafectés, des parkings menaçants, du sang un peu, et beaucoup de scènes nocturnes pour napper le tout. Et le tout fonctionne, sans précipitation, et conduit le spectateur à reconsidérer les personnages, si victimes ou si coupables soient-ils.

La vengeance est indéniablement le thème majeur de ce film, et Robert Guédiguian, comme le proverbe arménien qui clôt le film (et qu'il a inventé de toutes pièces), souligne la quasi-hérédité du sentiment de vengeance, sa presque indébilité et la nécessité de rompre à tout prix le cercle vicieux et meurtrier. Certains reportages télé du conflit israelo-palestinien que l'on aperçoit dans certaines scènes ne sont évidemment pas là par hasard. Ensuite, en grattant un peu l'enveloppe des personnages, on sait le vide qui les définit, leur renoncement.

Le cinéaste Robert Guédiguian confirme son amour et son talent pour le septième art, en me faisant en plus le plaisir de faire jouer le brillant Yann Trégouët qui avait marqué dans Itinéraires, et de filmer en prime le cours Mirabeau et la montagne Sainte-Victoire...

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