Alif, L'invisible de G. Willow Wilson

• Informations:

Editions Buchet-ChastelTitre VO: Alif The UnseenA paraître le 19 avril 2013376 pages19€

• Résumé:

Alif est un jeune hacker vivant dans un pays du Golfe Persique où s’exerce la censure d’état. Cachés derrière leurs écrans, Alif et ses acolytes rêvent d’une révolution et s’adonnent à quelques menues tâches subversives, moyennant finances. Une routine qui se voit brusquement perturbée lorsque notre jeune génie de l’ordinateur tombe amoureux d’une princesse rencontrée sur le net qui lui confie une mission : protéger un manuscrit ancien, rare, oublié, et qui recèle un savoir occulte, la promesse d’une toute-puissance. À peine ressurgi, le livre va en effet déchaîner une avidité sans pareille et brusquement confronter Alif le geek avec le monde réel. Devenu malgré lui une sorte d’apprenti sorcier sur ordinateur, Alif se lance dans une folle épopée, entraînant avec lui son amie de toujours, Dina. Ils y croiseront les djinns et les démons d’un monde étrange, un honorable vieux sage caché dans une mosquée, et gagneront l’appui de surprenants alliés avant qu’au terme d’un périple initiatique, Alif affronte son pire ennemi, sorte d’alter ego sombre et tyrannique.

• Mon avis:

J'avais entendu plusieurs fois parler de ce roman depuis qu'il est sorti en VO. Je remercie donc Babelio et les éditions Buchet-Chastel de m'avoir fait parvenir les épreuves non-corrigées de cet ouvrage.
C'est le sujet qui m'a tout d'abord attiré. Ce roman fantastique plante son décor dans un des émirats arabes en période troublée. Les rebelles ont fait d'internet leur arme la plus puissante grâce à laquelle ils peuvent s'exprimer et échanger des informations. Néanmoins, ces hommes sont traqués, censurés, emprisonnés et parfois même exécutés. Alif, pseudonyme de notre héros, est ingénieur en informatique et fait parti de ces rebelles. Il va être découvert et sera alors contraint de fuir sa maison pour protéger les siens. Dans sa cavale, son exemplaire des milles et une nuit offert par Intasar, la femme dont il est épris mais qui est destinée à la Main (l'homme qui le traque), va lui révéler l'existence d'un monde qu'il n'aurait jamais soupçonné.
Que le début a été difficile! J'ai eu l'impression de lire sans lire pendant les cinquante premières pages. J'avançais, je tournais les pages, mais je n'accrochais pas. Je suis restée complètement hermétique au récit tout ce temps. Néanmoins, quand le personnage d'Intasar arrive, j'ai senti un net progrès. J'ai commencé à m'intéresser à l'histoire, à m'imprégner de l'ambiance pesante du roman. C'est en effet à partir de là que toute la pression mise par le régime sur la population se fait sentir. Entre censure, menace et rébellion, l'auteur nous embarque véritablement dans un pays au régime effrayant. D'autant plus que cela s'ajoute au poids de la culture et de la religion. Porter le voile intégral, ne pas regarder un homme dans les yeux, être soumis à la volonté de son tuteur sont tant de situation qui rendent la vie des femmes impossible ! L'introduction du fantastique ne se fait que très tardivement. On n'en voit les prémices qu'à un tiers du roman. Pendant toute la première partie, jamais donc juste l'impression de lire un roman sur la situation des populations d'Orient.  En parallèle, l'univers de l'informatique est omniprésent. Même si j'ai de bonnes bases dans ce domaine, les longues descriptions m'ont complètement larguée. L'auteur donne nombre de détails sur les techniques informatiques qui ne servent en rien le récit et ne font que plomber notre attention. De plus, nous restons assez extérieurs aux personnages. On ne peut que "deviner" ce qu'ils pensent de tel ou tel événement, on ne rentre jamais dans leur esprit pour apprendre à les connaître. De fait, aucun personnage ne m'a vraiment touchée. Enfin, j'ai vraiment peiné à terminer. J'espérais qu'il y aurait un nouveau déclic comme après le début laborieux, mais rien n'est venu.
En bref, j'ai eu un mal fou à le démarrer, ça s'est un peu amélioré au fil de la lecture, puis j'ai de nouveau décroché. Je ne peux donc pas vous le recommander. De plus, je ne suis pas sûre qu'il faille le mettre entre toutes les mains à cause de sujets abordés qui peuvent déplaire à certains (la place prééminente de l'islam et du chef de famille, les conditions de vie des femmes musulmanes). Néanmoins, c'est un roman qui fait, à n'en pas douter son petit effet, quelques soient vos convictions religieuses et politiques!4/10