© Baptiste Debombourg,
Au début du XXème siècle toutes les traditions de l’art commencent à être mises en cause par les artistes des Avant-gardes. Dans chaque discipline (bien que l’interdisciplinarité fût l’une des grandes révolutions de cette période), des artistes pionniers explorent des formes d’expression parfois délibérément provocatrices (Marcel Duchamp et ses ready-made, dont le premier est un urinoir, Mondrian et ses tableaux abstraits aux formes géométriques, Brancusi et ses sculptures minimalistes…).
Un siècle après, ces artistes (et bien d’autres), véritables maîtres de l’expérimentation, avec leur œuvres, entrées dans l’histoire, sont devenus des vrais classiques. Voir un artiste employer un objet tiré de la vie quotidienne, peindre ou sculpter une forme qui n’a aucune attache à la réalité, peindre un tableau en n'utilisant qu’une seule couleur est devenu courant, nous ne sommes plus surpris.
Dans la sculpture, la disparition du socle fut l’une des plus grandes révolutions qui marquèrent, au début du XXème siècle, le début de la sculpture contemporaine. L’avènement de l’installation, une nouvelle forme de sculpture qui implique des nouveaux matériaux et un rapport différent à l’espace et au contexte, bouscula les codes traditionnels, il suffit de se nommer le mouvement Fluxus, par exemple, qui employa massivement l’installation, en complément aux happenings et aux performances.
« Fondre, battre, briser », exposition en cours jusqu’au 20 avril au Pavillon Blanc de Colomiers, centre d’art aux portes de Toulouse, questionne toute une série de problématiques liées à l’histoire de la sculpture et à l’installation contemporaine. Au centre de l’exposition, comme le titre l'indique, on trouve les trois procédés de création des artistes invités : Baptiste Debombourg, Florian Pugnaire et David Raffini, Anita Molinero.
Les œuvres exposées, face auxquelles il est difficile de rester indifférents, sont parcourues par une grande violence matérielle.
De l’excroissance composée de tasseaux et pare-brises qui accueille le visiteur à l’entrée de l’espace d’exposition, à la cellule au centre de la salle, qui porte à l’intérieur (l’extérieur est immaculé comme il se doit dans un lieu d’art contemporain) les signes évidents de la main des artistes et de la transformation physique des matériaux, jusqu’à la sculpture d’Anita Molinero qui déborde de l’espace d’exposition pour s’insinuer dans celui de la médiathèque, les formes, l’expérimentation des matériaux est au centre des questionnements.
Les œuvres portent dans leurs formes une énergie potentielle évidente, qui est le résultat des processus de transformation qu’elles ont subit et qui ne sont pas des moindres : déformation thermique à l’aide d’un lance-flamme sur le module de jardin d'enfants de la sculpture à moitié fondue d'Anita Molinero; coups de marteau sur les pare-brises qui recouvrent la structure en tasseaux de Baptiste Debombourg; compression sur la cellule au milieu de la salle, ainsi que corrosion par le biais d'une substance noir similaire à la poix qui entraine la disparition et la destruction de la pièce dans l'installation de Florian Pugnaire et David Raffini.
On se croirait presque sur un lieu de destruction post-atomique, où les objets que nous avons l’habitude de voir tous les jours ont survécu mais au prix d’incroyables tortures. Si le monde s'était fini en décembre passé, voici une bonne représentation de ce qu’on aurait trouvé au lendemain d’une apocalypse.
Stefania
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« Fondre,
battre, briser : avec Baptiste Debombourg, Florian Pugnaire et David
Raffini, Anita Molinero »
du 26 Janvier au 20 Avril 2013
PAVILLON BLANC
1
place Alex Raymond
31770 Colomiers
05 61 63 50 00
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble