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At my most beautiful

Publié le 13 avril 2013 par Euphonies @euphoniesleblog

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Youn Sun Nah - Lento

"Vous croyez être savant ou érudit parce que vous savez beaucoup de choses ? Faux. Moins vous en savez, plus vous êtes intelligent." Ainsi parlait Gaston Bachelard dans "la formation de l'esprit scientifique". Lointain écho au socratique "je ne sais qu'une chose, c'est que je ne sais rien".  Deux formules qui s'appliquent parfaitement à l'écoute du Lento de Youn Sun Nah, déjà prêtresse, soeur de Coltrane sur Same girl.  

Nécessairement, on construit des cases. On range, on trie, on garde, on jette. Faut bien se construire un goût, des références. Alors on sait  qu'on voudra aimer celui-ci, qu'on se plaira à détester celui-là. Question de moment, d'envie, d'opportunisme. Et puis un jour vous tombe sur le coin du tympan un album extraordinaire. Un chef d'oeuvre, une pépite. Cela pourrait être du ska, du jazz, de la pop...Peu importe. Alors, on ne sait plus.

Rares sont les albums capables de vous dire à la première écoute  qu'ils vous sont essentiels, rares sont les albums qui tout en magnifiant un genre se montrent ouverts à l'oreile universelle. C'est bien simple : avec Youn Sun Nah, on trouve un parangon musical, le moyen de débusquer le traitre dans une assemblée de critiques hypocrites.

Amis de tous les peuples, frères de sang mélodique, unissons-nous. Youn Sun Nah propose avec Lento un remède contre le scepticisme, une ode à l'amour lyrique, à la nostalgie des chants incertains, parce que chantée sans peur du qu'en diras-t-on ? Qu'on soit névrosé de la note bleue ou simple  néophyte de la belle harmonie, Lento tectonise nos beaux a priori : il est possible en 2013 de faire un album juste, sensible, tellurique, pointu et populaire. Un album qui nous renvoit joyeusement à la seule question : Que sais-je ? Parce que des morceaux comme Lento, Empty Dreams et son accordéon sorcier, voire la reprise de Hurt, qu'on n'avait jamais trouvée aussi belle depuis Johnny Cash, bousculent notre belle ligne droite de musiques qu'on écoute habituellement. On savoure Lento parce qu'on s'en fout enfin du reste. Parce qu'on y trouve du scat chaloupé, du blues jazzifié, de la pop éclatée en mille morceaux d'influences musicales. Et alors, définitivement on ne sait qu'une chose,et c'est tant mieux, c'est qu'on ne sait vraiment rien.

Jazz sous les pommiers :

Un extrait de Lento :


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