Depuis la parution de « Tacite », en 2001, jusqu’à « Le lierre
la foudre » en 2011, Pascal Boulanger poursuit avec discrétion, une œuvre
élaborée et exigeante dont l’apparente complexité renvoie au questionnement
originel, dont les finalités jamais ne semblent acquises, et encore moins
formatées, sous l’emprise d’une interrogation qui se serait en réalité, qu’un
simple rituel de principe - ou sous la forme tronquée d’une alternative qui ne
renverrait après coup qu’à la hantise narcissique de soi-même, sans tenir
compte d’une filiation magistrale et nominative. Celle précisément des
« commencements ». Dans ce nouveau recueil, intitulé « Au
commencement des douleurs », le ton est donné. D’emblée l’auteur, nous
plonge sans ménagement, dans ce qui l’interroge à l’orée d’un monde, pour le
moins cruel et guerrier, où les figures tutélaires s’entrecroisent, se chevauchent,
et parfois se détruisent violemment, comme par désespérance, de ce par quoi
elles sont nées. « Où en sommes-nous dans l’amnésie et dans l’oubli ?
Dans l’oubli de dieu, dans l’oubli du temps, dans l’oubli de l’être ? Où
en sommes-nous dans la fraternité et la terreur toujours
complices ? ». Ces questionnements dont l’actualité d’ailleurs n’est
pas exempte, campent en quelque sorte le décor théâtral de ce qui va suivre.
lire la suite : Note de lecture Pascal Boulanger
[Jean-Luc Favre]
Pascal Boulanger, Au commencement des
douleurs, Éditions de Corlevour
Jacques Henric, Faire la vie, entretien
avec Pascal Boulanger, Editions de Corlevour