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Phocéa Rocks : Le festival de Rock « Off » Marseille

Publié le 02 mai 2013 par Thierry Gil @daubagnealalune
Les Marseillais de Binaire, deux hommes, deux machines

Les Marseillais de Binaire, deux hommes, deux machines « enchevêtrés jusqu’à la moelle », une fusion contre-nature entre l’homme et la machine (photo : Pirlouiiiit)

La fine fleur du rock marseillais s’est donnée rendez-vous le 31 mai à L’Espace Julien pour donner le coup d’envoi d’un festival organisé du 28 juin au 20 juillet qui démontre l’extraordinaire vitalité d’une scène locale pourtant snobée par les institutions. Un « Off » culturel qui va mobiliser l’ensemble de ses acteurs.

Marseille capitale culturelle vraiment ? Ce n’est pas l’avis de tout le monde et surtout pas celui de ces activistes, nombreux, qui n’ont pas attendu l’année 2013 pour faire bouger les lignes dans une ville administrée par une bourgeoisie locale qui n’a jamais eu beaucoup d’attention ni de respect à l’égard des cultures populaires. Hier c’est le groupe légendaire IAM qui montait au créneau pour dénoncer la marginalisation de la culture hip hop, pourtant symbole de la culture marseillaise, grande absente des réjouissances programmées dans le cadre de Marseille Capitale Culturelle. Dans un entretien au Nouvel Obs, les grands frères ne mâchaient pas leurs mots affirmant que le hip hop avait été relégué en « sous-culture de quartiers sensibles » depuis plus de 20 ans et que les associations qui le faisaient vivre le faisaient avec de moins en moins de moyens.

A Marseille, la scène rock semble bénéficier du même traitement mais elle s’appuie sur un réseau complexe d’activistes et de petites salles qui lui permettent de surmonter les difficultés sans jouer un lamento lacrymal. Loin des clichés sex, drugs & rock’n roll, la scène s’organise autour d’un réseau de salles impliquées dans le mouvement, de journalistes professionnels et amateurs, d’associations engagées, de disquaires, de graphistes, de labels, de photographes, etc. Dans la bonne humeur et l’électricité. En réaction au silence des institutions, la scène rock marseillaise a donc décidé de faire un maximum de bruit.

Le Rock marseillais est à l’image de sa cité : survolté, urgent, sincère

Brut, bruyant, sexy, pénétrant, entêtant... le rock de Lo transpire l'authenticité (photo : Pirlouiiiit)

Brut, bruyant, sexy, pénétrant, entêtant… le rock de Lo transpire l’authenticité (photo : Pirlouiiiit)

Ce sera le festival Phocéa Rocks du 28 juin au 20 juillet, une organisation de l’association éponyme qui rassemble tout ce que la scène rock marseillaise compte d’activistes, des artistes aux organisateurs de concerts en passant par les journalistes et photographes qui ont encore assez d’oreille pour entendre les battements de cœur d’une ville endormie. Ce festival se déroulera partout où le marchand de sable est persona non grata, dans ces petites salles qui font vivre la culture rock et qui ont pour noms Le Molotov, La Machine À Coudre, Le Lounge ou Le Dan Racing. Car, comme l’écrivent les organisateurs dans leur communiqué de presse : « Si le rock est vivant à Marseille, c’est bien le fait de ces salles, dites petites mais profondément humaines, qui organisent deux à trois concerts par semaine et portent haut le déjà vieux règne de l’électricité ».

Marseille en 2013, ce sera comme Londres en 1976, Manchester en 1986 ou Seattle en 1990

La pop rock ultra-vitaminée de Soma à l'affihe de Phocéa Rocks (photo : Pirlouiiiit)

La pop rock ultra-vitaminée de Soma à l’affihe de Phocéa Rocks (photo : Pirlouiiiit)

Elektrolux, Conger! Conger!, La Flingue, Eastern Committee, Fillette, Nitwits, Rescue Rangers, Sun Sick, x25x, Crumb, Ultrateckel, The Dirteez, Devil Crockett, Wake the Dead, Lo, Hate in Front, Reliques, The Magnets… la liste est longue des groupes qui sont à l’affiche de ce festival. Elle témoigne de l’extraordinaire vigueur du rock dans la cité Phocéenne (plus de 100 groupes en activité!). Punk, pop, noise, garage, stoner, des combos rodés aux tournées harassantes, aux discographies touffues et aux prestations live fiévreuses. Parce que le rock alternatif rassemble ici toutes les générations et tous les genres.

Première détonation, première salve avant la déferlante de juillet, le 31 mai à L’Espace Julien avec 13 formations parmi les meilleures du cru à l’affiche : x25x, Rescue Rangers, Departure Kids, Conger! Conger!, Nitwits, Binaire, Lo, Reliques, La Flingue, Soma, Elektrolux, The Magnets et Crumb. 13 comme un symbole, un porte-bonheur, pour faire un joli un pied-de-nez à la Nomenklatura culturelle et soutenir toutes ces petites salles qui font de la résistance.

Thierry GIL

Programme complet sur le site du festival


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