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[Critique] LES AMES VAGABONDES (The Host) de Andrew Niccol

Par Celine_diane
[Critique] LES AMES VAGABONDES (The Host) de Andrew Niccol
Que le réalisateur de Bienvenue à Gattaca se retrouve à adapter le roman teenager de Stephenie Twilight Meyer avait de quoi surprendre. Pourtant, à bien y regarder, les écrits de Meyer contiennent bien des similitudes avec le film le plus convaincant du cinéaste : même SF froide, même régime totalitaire qui écrase l’individu. Ici, une idée de départ propice à l’expérimentation cinématographique : une jeune fille volontaire (Saoirse Ronan) se voit implanter une âme, à l’instar de tous les autres humains. Sauf qu’elle résiste, contrant inlassablement les assauts d’une Traqueuse impitoyable (Diane Kruger, excellente). Malgré un sous-texte de rébellion et de schizophrénie intéressant et riche, l’univers mis en place par Niccol, se contente de coller sagement aux pages du roman. Sans surprise, sans écarts significatifs, sans faire trop de vague. Autant dire qu’en livrant le minimum syndical, Niccol déçoit. Pire : il ennuie. Là où la saga Twilight était parvenue à rendre palpitant le triangle amoureux des premiers livres de Meyer, Niccol peine à insuffler du rythme et de la folie aux tourments amoureux de la jeune fille. Le cinéaste semble complètement absent de son long-métrage, en roue libre, comme sur un film de commande. Le fond féministe n’est jamais exploité, la violence latente reste contenue sous cloche, la maturité du roman (si, si) est zappée. 
Niccol, finalement, livre un film mièvre pour ados, du Dr Jekyll et Mr Hyde à la sauce light, là où il aurait pu surprendre son monde. A l’inverse de ce qu’avait fait Gary Ross l’année dernière avec Hunger games qui n’édulcorait pas ses noires thématiques (voyeurisme, bellicisme). Ce qu’il y a de plus palpitant dans le film, c’est ce que l’on trouvait déjà dans le livre : une héroïne coupée en deux, possédée par une autre, tiraillée par deux sois. Une idée que Niccol illustre pourtant à l’aide d’une pauvre voix off, peu inspiré, à peine sauvé par la belle prestation de son actrice. Le reste est d’une platitude sans nom : parce que la jeune fille et l’âme tombent amoureuses de deux humains, Niccol met en image un imbroglio amoureux ennuyant à souhait; parce qu’elle s’est vue charcuter par les méchants humains rebelles, l’âme tente de les sensibiliser sur le respect d’autrui et des autres espèces. Vous pouvez roupiller tranquilles : même le final, dégoulinant de bons sentiments, ne vient aucunement renverser la fade mécanique de l’ensemble.
[Critique] LES AMES VAGABONDES (The Host) de Andrew Niccol

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