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True Blood Saison 5

Par Geouf

True Blood Saison 5Après une saison 3 qui se perdait un peu dans de trop nombreuses sous-intrigues et une saison 4 qui redressait un peu la barre mais peinait à marquer les esprits, il était grand temps qu'Alan Ball et ses scénaristes se décider à reprendre du poil de la bête. Fort heureusement, le dernier épisode de la saison 4, qui faisait le ménage dans les personnages secondaires redondants (les horripilantes Debbie et Tara, l'inutile frangin de Sam) et se terminait sur un plan final plein de promesses (la tombe de béton du vampire Russell Edgington ouverte) permettait d'espérer un peu de sang neuf.

Et en effet, cette nouvelle saison de True Blood ne déçoit pas, l'équipe de scénaristes semblant enfin avoir décidé de régler un des gros problèmes du show, à savoir un trop plein de sous-intrigues pas toujours passionnantes. Cette nouvelle fournée d'épisodes se focalise donc essentiellement sur une intrigue principale, et même si les sous-intrigues sont nombreuses, cette nouvelle saison réussit toutefois bien mieux que ses prédécesseurs à garder un rythme soutenu. Les petites sous-intrigues ne trainent plus en longueur, et se rattachent souvent à l'intrigue principale, ce qui aide grandement à la formation d'un tout cohérent. On sent que la série arrive enfin à maturité, et qu'après avoir introduit de multiples factions (humains, vampires, loups-garous, métamorphes, fées...), les scénaristes peuvent se reposer sur l'univers présenté et se permettre de donner un peu plus d'ampleur à leur propos et à l'évolution de leurs personnages. De plus, on a la nette impression qu'Alan Ball et son équipe ont enfin compris quels étaient les personnages les plus intéressants du show et arrivent mieux à se concentrer sur l'essentiel.

True Blood Saison 5

Même une mauvaise surprise en ouverture de saison, soit la résurrection de l'irritante Tara, changée en vampire par Pam, tourne à l'avantage de la série. Cette transformation s'avère en effet salvatrice, le personnage gardant sa hargne mais devenant du coup beaucoup un peu moins maussade et plus sympathique. La bonne nouvelle, c'est que Sookie est quant à elle reléguée au second plan après la moitié de la saison, au profit notamment de son frère Jason, ce qui finalement s'avère extrêmement bénéfique pour la série, tant son personnage commençait à tourner en rond. Les loups-garous ont aussi droit à une petite intrigue au travers du charismatique Alcide (dont le père est ici interprété par nul autre que Robert T1000 Patrick !), mais encore une fois sans que cela sente le trop plein. Seules les histoires de Lafayette et de Terry Bellefleur (ici aux prises avec un Ifrit revanchard) s'avèrent finalement peu passionnantes.

True Blood Saison 5

Les vraies vedettes de la saison sont définitivement les vampires, que l'on avait finalement un peu perdus de vue, au milieu de tout ce bestiaire, et tout particulièrement Bill et Eric, qui se taillent la part du lion et portent avec aisance le show sur leurs épaules. Seul bémol, l'intrigue principale de la saison est tellement dense qu'on a la nette impression dans le dernier épisode que la saison a été coupée en deux plutôt que d'offrir une histoire bouclée. Pas forcément un mal, mais un peu en contradiction avec le reste du show. Reste que cette saison est l'occasion pour les scénaristes de prendre à bras le corps une des intrigues esquissée depuis le début de la série, à savoir l'organisation de l'Autorité vampirique et le fanatisme larvé de certains membres hauts placés de celle-ci. Bill et Eric, capturés par l'Autorité après avoir assassiné la porte-parole de celle-ci, sont chargés de retrouver le terrifiant Russell Edgington après son évasion. Une mission qui prendra une tournure totalement inattendue lorsqu'un coup d'état placera à la tête de l'Autorité vampirique un groupe de fanatiques estimant que les vampires doivent dominer le monde et utiliser les humains comme simple source de nourriture. La série prend dès lors un virage plus sombre et politiquement engagé, qui la rapproche beaucoup plus de Six Feet under, la précédente création d'Alan Ball. Le créateur de la série utilise ici enfin avec intelligence le fantastique pour explorer (et exposer) les déviances religieuses de son pays. Le personnage de Bill gagne du coup enfin un peu en intérêt en se laissant séduire par la religiosité galopante de ses nouveaux compagnons, et cette intrigue principale forte poussera la plupart des personnages à radicaliser leur position.

True Blood Saison 5

Les déviances sécuritaires américaines et le racisme larvé des habitants sont aussi largement exploités dans une excellente sous-intrigue mettant le métamorphe Sam Merlotte aux prises avec une milice " d'humains purs " cherchant à éliminer sans discernement tous les êtres surnaturels qu'ils croisent : vampires, loups-garous, métamorphes... Alan Ball et son équipe font feu de tout bois au cours de cette saison, puisqu'ils évoquent aussi les exactions américaines en Irak et le danger du communautarisme (symbolisé par la meute de loups-garous suivant aveuglément leur nouveau leader).

Après deux saisons moyennement convaincantes, cette cinquième année de True Blood parvient avec aisance à renouer avec le succès, en gardant le cocktail sang, sexe, fun des années précédentes, mais en prenant un virage plus politique des plus salvateurs. On attend dès lors avec impatience de voir ce que donnera la sixième saison.

Note : 8.5/10

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