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MISERICORDIA de Jack Wolf

Par Phooka @Phooka_Book

MISERICORDIA de Jack Wolf
Editions Belfond451 pages22 euros

Résumé :
Tristan Hart a vingt ans quand il quitte sa campagne du Berkshire pour rejoindre Londres et les enseignements du légendaire Dr William Hunter. Étudiant surdoué, depuis toujours obsédé par la relation entre le corps et l'âme, son ambition de chirurgien est de soulager la souffrance. Mais dans le secret de son cabinet d'études, il est une chose que Tristan n'ose s'avouer : le plaisir extrême qu'il prend à infliger la douleur. 
C'est alors qu'apparaît dans sa vie la belle Katherine Montague...
«Le Bien, le Mal. Le Vrai, le Faux. Ces Termes sont bien piètres et impropres. En vérité, il n'y a qu'un seul Choix à faire c'est celui d'agir ou de ne pas agir.»

L'avis de Dup :
Well, well, well...que dire de ce roman ? Pas évident, un inclassable assurément. Roman mi philosophique, mi scientifique, mi théologique, mi beaucoup de choses même si cela en fait de trop. La couv' est superbe et c'est elle qui m'a fait craquer. 

Nous sommes en 1740 lorsque le récit démarre. Tristan Hart est le jeune fils du châtelain de Shirelands, dans la campagne anglaise. S'il est sans aucun doute brillant et pertinent dans ses études, il reste néanmoins fortement marqué par les croyances populaires de l'époque. Ainsi, les vilains croquemitaines Raw Head et Bloody Bones vont faire partie intégrante du récit, tantôt en temps que légendes, tantôt étant totalement assimilé à Nathaniel ( le fils du pasteur et son meilleur ami ) et lui-même.Car Tristan a des passages "à vide", des périodes où sa réalité se tord, où tout se confond dans sa tête, où tout se confond dans le récit de l'auteur. Ce basculement sans cesse entre un état de lucidité aiguë à la crise de démence absolue est à mon sens la prouesse la plus grande de l'auteur. On ne la voit pas toujours venir la folie, et c'est toujours lorsque c'est trop tard, lorsque ses actes sont inacceptables qu'on réalise que notre fils de châtelain a en fait complètement disjoncté.Si vous rajoutez au tableau que ce jeune noble éprouve une forte jouissance au son des cris de douleurs, que pendant ses périodes de lucidité il en est honteux mais pas toujours... et que dans ses périodes de dérives il transforme cette extase en recherche scientifique. Il va poursuivre ses études à Londres aux côté de l'éminent Dr Hunter, parfaire ses connaissances de l'anatomie par le biais de dissections humaines. Son implication, son grand sens de l'observation et de l'apprentissage vont le propulser aux côtés du grand docteur pour l'assister dans certaines chirurgies. Or en 1750, vous vous en doutez, l'anesthésie n'existait pas...Le tout fait un roman euh... déstabilisant. Tout y est intense. Les recherches scientifiques et l'impact qu'elles ont sur les croyances religieuses de Tristan, mais pas du tout sur ses croyances populaires. Jusqu'au bout il va croire dur comme fer en l'existence de ces croquemitaines, lutins, gnomes. Il voit aussi une petite fille ailée, Pipistrelle dont tantôt il s'attribue la paternité, tantôt il pense que c'est la fille de Nathaniel. La maternité de cette "vision" change aussi.Déstabilisant également le style de l'auteur. Le langage est très soutenu, mais il est d'époque et en cela rien à redire. En revanche, ces majuscules qui surgissent partout, on a beau être averti par l'éditeur dès la première page, je n'ai pas réussi à m'y faire. Cela doit imposer un rythme selon l'auteur. Cela n'a fait que hacher, ponctuer ma lecture et la rendre plus ardue. Comme le personnage principal ne m'a pas été franchement sympathique, que les personnages secondaires le sont beaucoup trop ( secondaires, et non sympathiques ), je suis passée complètement à côté de ce roman annoncé comme exceptionnel. Mais je ne peux que vous encourager à vous faire votre propre opinion, que je serai ravie de découvrir. Je gage d'ailleurs que les avis seront très partagés. A suivre donc !



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