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Interview La Femme

Par Bathart

La Femme

Lors du Printemps de Bourges, Bath Art a enfin pu approcher La Femme, formation française qui redonne au rock ses lettres de noblesse. Ils sont revenus sur leur dernier album "Psycho Tropical Berlin", et son élaboration. Simon a également filé un appareil photo jetable à La Femme. Pour qu’elle puisse vous donner du plaisir (même si on ne voit rien en fait…).


On ne va pas parler de musique tout de suite, mais abordons le côté esthétique avec notamment cette pochette qui est complètement hallucinante, c’est quelque chose qui vous tenait à coeur ?

Ça nous tenait à cœur d’avoir une belle pochette. À la base, on s’était dit qu’on essaierait d’en faire une nous même et puis si ça ne colle pas, on demanderait à quelqu’un d’autre. On en a fait nous même mais on n’a pas réussi à se mettre tous d’accord. Et finalement c’est un artiste belge qu’on aimait beaucoup et qu’on venait de rencontrer, Elzo Durt qui nous a proposé une pochette qui nous a tout de suite plu.
Mais c’était important, je me rappelle quand j’étais petit et que je traînais dans le rayon disques je choisissais parfois les albums par rapport à la pochette, donc finalement c’est quand même quelque chose de primordial, il fallait qu’elle soit à la hauteur du disque en lui même.

Et ce côté visuel, vous comptez le développer également sur scène ?

Le visuel quelque part c’est l’expansion de notre univers musical. On met des images sur notre musique. On va le développer avec le temps, et il deviendra de plus en plus pointu. On construit l’identité pas à pas. À la base, on faisait aussi du dessin, avec pour objectif d’intégrer une école d’art. On a toujours fait ça, c’est quelque chose qui nous a toujours plu.

Le succès assez rapide, comment vous l’appréhendez ? Vous voulez surfer dessus ?

C’est quand on est revenu des États Unis, il y a deux ans que tout a commencé, que pleins de portes se sont ouvertes pour nous. On était à la fois super contents, car c’est ce qu’on cherchait quand on a formé le groupe, mais ça nous faisait aussi vraiment peur, car on connait un certain nombre de groupes qui montent vite et dont on n’entend plus parler quelques mois après. Finalement, ça s’est fait assez naturellement, on a enregistré l’album en deux ans, on a prit notre temps tout en continuant à faire des dates un peu partout. On s’est un peu établi dans le paysage, mine de rien, tout en gardant notre truc. Et puis, là on remet la sauce pour l’album avec beaucoup de promo, on sort un album alors il faut le défendre.

Vous avez la réputation d’être un groupe de scène, avec une grosse énergie, c’est quoi votre démarche pour réussir à canaliser cette énergie sur un album ?

On est pas forcément un groupe de scène à la base. On n’est pas arrivés avec des guitares, une batterie. Les morceaux c’était plutôt du bricolage sur Garage Band (logiciel d’enregistrement sonore sur Mac, Ndlr), du "bidouillage", un assemblage de pistes. Après ce sont les opportunités qui nous ont permis de monter un groupe pour la scène. On est énergique, on est jeune et on aime bien les concerts de rock, c’est ce qui nous anime quand on est devant un public.


Se poser en studio pour faire un album ça n’a pas posé de problèmes ?

Non, on adore ça, c’est vraiment un autre trip. C’est plus de la recherche. On pensait enregistrer l’album en trois semaines et finalement ça nous a pris deux ans.

Ce parti pris de chanter en français…

C’est venu pour trois raisons : la première c’est de se démarquer des autres groupes de l’époque, qui chantaient en anglais, la deuxième c’est qu’on est français et qu’on parle français, donc c’est plus simple, et la troisième, c’est qu’on écoute surtout des groupes français.

Justement vos influences ?

Barbara, Serge Gainsbourg, Jacques Dutronc, les groupes de yéyé, de twist, et ensuite le début de l’électro et de la new wave.

Musicalement, si vous deviez avoir deux parents spirituels, vous avez le droit de choisir deux papas ou deux mamans, ce serait lesquels ?

Ce serait le Velvet Underground et Kraftwerk. Aussi Gainsbourg.


Pour en revenir à votre expérience aux États Unis (ndlr : une tournée / road trip improvisé de trois mois à travers les États Unis), qu’est ce que vous en avez retenu ? vous avez trouvé une forme de cohésion ?

C’est un voyage qui a fait de nous des hommes. On est revenus avec de la barbe. On voulait tenir le plus longtemps possible et avec le visa touristique c’est trois mois. On ne savait pas trop ce qui nous attendais et finalement il y a eu du buzz là bas, car on sortait un EP au même moment, avec de la promo aux États Unis, et du coup c’était cool en revenant en France.

Vous avez une très bonne réputation sur scène, comment envisagez vous la chose par rapport aux autres groupes ?

Il faut mettre la pâté à tout le monde, c’est notre objectif pour que la prochaine fois, ils nous programment sur la méga scène à deux heures du matin quand tout le monde est déchiré. Après ça dépend des festivals, quand c’est d’autres publics, on peut aussi être plus calme, mais plus le public va se donner et plus on va être chaud et ainsi de suite. Et plus on va être chaud et plus le public va être chaud. C’est la boucle infernale et après ça part en n’importe quoi. Mais, on aime bien aussi faire des concerts l’après midi, faire un truc super chill, super hippie avec pleins de gens allongés dans l’herbe. Mais après dès qu’on joue le soir, notre objectif c’est vraiment remuer les foules.

Où en est votre projet de Factory ?

On s’est dit que pour trouver un 300 m² la meilleure solution c’était d’essayer de monter un méga dossier pour aller voir des mairies en proche banlieue, éventuellement des usines ou des locaux qu’ils voudraient détruire d’ici trois à cinq ans, et nous mettre dedans pour éviter les squatteurs, en contre partie d’un petit loyer. Après c’est compliqué, il faut avoir des contacts et en ce moment avec l’enregistrement et la promo de l’album, on n’a pas eu encore une minute à nous, mais ça reste toujours l’objectif : nous trouver une grande maison où l’on puisse vivre tous ensemble, faire un studio d’enregistrement, un studio de clips, on ferait des décors, on inviterait des gens, une sorte de lieu d’échanges et d’interactions.
On cherche aussi un mécène, un mec qui voudrait bien nous prêter son énorme villa.

Donc aujourd’hui, ce qui vous manque c’est juste une question de temps ?

Et donc une question d’argent, car finalement le temps c’est de l’argent.

Propos recueillis par Simon Pereira

Les photos prises par La Femme

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