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Paulin, Martine et Jeanne…de la necessité du code de conduite en organisation.

Par Wilntonga

L’histoire que je vais vous partager est complètement réelle. Elle participe de ma démarche de traduire en cas d’études certaines situations effectivement vécues et d’en dégager au moins des pistes de réflexions pour la vie de nos organisations. Les noms et références aux personnes sont bien évidemment balayés pour garder un caractère impersonnel à la narration. Au cœur de cette histoire, le fondement de l’éthique en milieu organisationnel. Ce texte fait suite à une série de séminaires que j’anime actuellement sur l’éthique et le code de conduite en Afrique de l’Ouest.

Martine avait rencontré Paulin alors qu’elle était engagée dans une petite association de sa localité. Celui-ci qui découvrait le monde associatif communautaire avait été frappé par cette jeune fille sans grand niveau d’études qui avait accepté de le guider pendant que lui-même lui apportait son ouverture intellectuelle. Paulin avait sa propre organisation et très vite, Martine s’est associé à lui. A eux deux, avec l’appui d’autres amis et connaissances, ils avaient réussi à bâtir une organisation avec une stature nationale et une reconnaissance internationale.

Peu avant le décollage définitif de la boite, Martine avait retrouvé une amie d’enfance et après avoir présenté ce qu’elle faisait, elle avait eu une sollicitation de celle-ci : Elle souhaitait que Martine aide sa petite sœur à obtenir ne serait-ce qu’un stage auprès de son organisation afin de se donner une chance pour son avenir professionnel. Aux frais de la bonne amitié, Jeanne s’est donc retrouvée stagiaire dans la boite de Martine et directement sous sa supervision.

Martine a tout donné à sa protégée. Elle lui apprit toutes les ficelles du métier et elles devinrent de véritables amies intimes. Entre temps, la boite avait définitivement pris son envol et une réorganisation s’était imposée. Martine était devenue la directrice d’un des départements les plus stratégiques de la structure et en partant, elle avait positionné sa protégée comme l’assistante administrative principale de toute la boite. Tout allait donc pour le mieux.

Mais avec l’argent et la qualité de vie qui s’était améliorée, Martine avait commencé à connaître des déboires conjugaux. Elle vivait avec son compagnon sans qu’ils soient mariés, ils n’avaient pas d’enfants et leurs divergences de vue professionnelles se transformaient souvent en conflits qui divisaient clairement la boite. Martine finit par soupçonner son compagnon d’avoir une vie ailleurs et avec Jeanne, elle engagea des démarches pour en avoir le cœur net. Tout y passa. Filatures, enquêtes…et quand cela ne prenait pas…marabouts et autres charlatans étaient consultés. A l’une de ces visites chez un de ses charlatans et alors qu’elle était avec Jeanne, elle se fit décrire le portrait-robot de la dulcinée de son compagnon. Jeanne bien sûr compatissait à toutes ses souffrances…puis vient un jour…

Un jour où un SMS fut intercepté par Martine…une SMS entre Jeanne et Paulin…qui se donnaient rendez-vous à un lieu que Martine connaissait bien…elle y était allé accompagner Jeanne pour qu’elle rencontre son copain…qu’elle n’avait jamais vu.

Une dernière filature donc et Jeanne fut surprise…en train de sortir d’une chambre d’hôtel avec Paulin. C’est à peine si Martine ne s’évanouit pas ce jour-là. Elle se rappela le portrait-robot fait le charlatan….c’était bien Jeanne qu’on lui avait décrit…devant elle en plus.

Ce scandale avait fait l’effet d’une véritable bombe dans la boite, Paulin ayant décidé d’assumer sa relation avec Jeanne et ayant décidé de répudier définitivement Martine…Tous les trois travaillant dans la même boite.

Des tractations furent faites par des amis et la famille de Paulin qui décida d’envoyer Jeanne dans une autre ville, faire revenir Martine qui avait fini par démissionner de la structure et rétablir une sorte d’ambiance sereine.

Mais le mal était fait. Quelques mois plus tard, tous les cadres de la boite démissionnèrent….Martine beaucoup plus tard alla panser sa plaie en Europe où elle vit d’ailleurs. Elle est restée l’une des professionnelles pour lequel j’ai le plus d’admiration pour sa véritable capacité de résilience…étant partie de rien, même pas d’un diplôme…pour se faire une vraie place.

Paulin continue de gérer sa boite tranquillement. Jeanne lui fait quelques misères, mais le couple tient.

Quant à la boite, son âme n’oubliera pas de sitôt ce qui s’est passé.

Et moi ce que j’ai appris, c’est que toutes les structures ont besoin d’une véritable politique éthique et d’un code de conduite qui préserve leur atmosphère.


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