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Les Tibétains ne Sont pas Anti-chinois explique le Dalaï-Lama aux journalistes chinois

Publié le 20 avril 2008 par Hugues-André Serres

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Les Tibétains ne sont pas anti-chinois, explique Sa Sainteté aux
journalistes chinois.
Mardi 15 Avril 2008, 10:31

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Dharamsala : Dans une conférence de presse à Seattle devant des reporters chinois, ce samedi, Sa Sainteté le Dalaï-lama a démenti les faux sentiments selon lesquels les Tibétains seraient anti-chinois et les personnes d’origine Han à expulser de Tibet.

Une vingtaine de journalistes chinois des USA et du Canada, dont un correspondant de Xinhua basé à Los Angeles, ainsi qu’une équipe télévisée de Phoenix TV, assistèrent à la réunion. Sa Sainteté indiqua que les Tibétains du Tibet ne devaient pas devenir une minorité, et que l’environnement et la culture du Tibet devaient être préservées.

Sur ce que devrait faire le gouvernement chinois pour aider à la résolution du conflit - Sa Sainteté répondit par - “vous pouvez aider”. “La Chine continue à déclarer que le dialogue pourra commencer quand le Dalaï-lama cessera ses actions indépendantistes, alors que le monde entier sait que je ne recherche pas l’indépendance”, rapporte le Dalaï-lama.

“Je vous en prie, rendez-vous compte”, dit le Dalaï-lama, “que si j’avais quelque chose à cacher, je resterais loin des médias chinois, plutôt que de les attendre avec plaisir.”

En réponse à une question sur son message à faire passer aux leaders chinois, Sa Sainteté indiqua que dans sa lettre du 19 mars adressée aux plus hauts dignitaires de Pékin, il appelait le gouvernement chinois à cesser ses actes de répression au Tibet et à assurer l’assistance médicale aux blessés. Il expliqua que, dès les premières protestations au Tibet, il avait demandé au gouvernement chinois d’autoriser des enquêtes indépendantes au Tibet afin de mettre la vérité à nue. Sa Sainteté a nié les accusations selon lesquelles il était impliqué dans les protestations au Tibet.

Sa Sainteté a aussi dit que des équipes médiatiques devraient se rendre au Tibet afin de se rendre compte des faits, sans surveillance officielle.

Sa Sainteté dit : “Je veux dire au gouvernement central de Chine que le temps est venu d’accepter la réalité et la nécessité d’une approche réaliste”. A l’exception d’officiels locaux qui ont déformé la réalité, Sa Sainteté souligne que les autorités chinoises doivent “rechercher la vérité dans les faits”.

“Pour le Tibet, la séparation et l’indépendance ne se prêtent pas à la réalité, vu que les Tibétains et les Chinois ont vécu côte à côte depuis plus de mille ans”, dit le Dalaï-lama. En citant l’exemple de l’Union Européenne, Sa Sainteté souligna qu’il est du meilleur intérêt pour les tibétains de rester au sein de la République Populaire de Chine.

“La Chine est une nation multi-culturelle et multi-raciale, avec diverses nationalités et le peuple de chaque nationalité a la responsabilité de préserver sa culture”, dit Sa Sainteté. “Les Tibétains ont leurs propres religion et culture, dont la langue tibétaine, qui valent d’être préservées”.

Sa Sainteté souligna que le problème du Tibet doit être résolu entre les Chinois Han et le peuple tibétain. En réponse à une question sur les moyens d’améliorer la compréhension entre Tibétains et Chinois, Sa Sainteté dit qu’il a encouragé les Tibétains à aller vers le peuple Chinois. Sa Sainteté précise que les contacts officiels avec les autorités chinoises ont été établis en 1978-79, ajoutant que les années 80s, sous Hu Yaobang, ont été une période encourageante. “En 2002, nous avons rétabli le contact avec les autorités chinoises et tenu jusqu’à présent six pourparlers. Durant le cinquième, les Chinois admirent que le Dalaï-lama ne recherchait pas l’indépendance, ensuite, ils changèrent d’avis et durcirent leur position au cours du sixième pourparler”.

Sa Sainteté précise qu’en tant que bouddhiste, il rencontre des Chinois bouddhistes, en particulier depuis une dizaine d’années, de nombreux Chinois bouddhistes du sud-est asiatique et de Chine continentale, ont suivi ses enseignements. Il rapporte avoir toujours créer l’opportunité de rencontrer séparément les Chinois bouddhistes de Chine continentale, ajoutant qu’il est mieux de rencontrer et de parler plutôt que de rester distant.

Réitérant sa demande d’une réelle autonomie du Tibet, Sa Sainteté remarque qu’à part de petits groupes de Tibétains, la majorité des Tibétains en exile et du Tibet a toujours soutenu “l’Approche du Milieu”. Sa Sainteté qualifie sa politique d’approche réaliste, qui peut conduire à une entente mutuelle.

Réaffirmant son soutien aux Jeux Olympiques de Pékin, Sa Sainteté indique qu’après les rassemblements de Tibétains à Londres et Paris lors du relais de la flamme olympique, il a appelé les Tibétains de San Francisco à exclure l’usage de la violence. Sa Sainteté, cependant, a défendu la liberté d’expression” des protestataires, disant, “Je n’ai aucun droit de les y interdire”.

Dans le souci de ne pas causer d’embarras au gouvernement Indien, Sa Sainteté a appelé les représentants des ONGs tibétaines, d’annuler leur marche pacifique pour le Tibet, ce qu’elles ont accepté. Sa Sainteté déclara que le chemin de fer entre le Tibet et la Chine est un signe positif de développement, à moins qu’il ne soit utilisé pour des objectifs militaires, l’exploitation des ressources naturelles et l’arrivée de nouvelles populations Han. Expliquant que les Tibétains ne sont pas contre le développement, Sa Sainteté affirma qu’aucun Tibétain n’était intéressé à garder un Tibet arriéré.

Sa Sainteté exprima son inquiétude que le gouvernement Chinois, de manière intentionnelle ou non, conduise un génocide culturel au Tibet. Il rapporta sa rencontre aux Etats-Unis, avec un étudiant Tibétain de Qinghai ne savant pas parler tibétain. L’étudiant lui expliqua que les officiels locaux donnait haute priorité à la langue chinoise sans aucun moyens d’étudier en tibétain.

Le département d’études tibétaines de l’université de Lhassa est négligé, les restrictions et l’instruction politique s’accroissent dans les monastères. Il dit que certaines autorités chinoises voient en le bouddhisme tibétain, une source d’activité séparatiste. Aujourd’hui à Lhassa, où vit une population de 300.000 habitants, les deux-tiers sont des Chinois Han dont la grande partie possède des commerces. Ainsi, ajoute t-il, les locaux sont forcés de parler chinois.

Sa Sainteté souligna qu’il se consacrait à ses trois engagements :
1 promouvoir les valeurs humaines,
2 promouvoir l’harmonie religieuse
3 et la question du Tibet.
Sa visite américaine concerne son attachement aux deux
premiers engagements.

Translated by Zacharie DINDAR

Tibetans are not anti-Chinese, His Holiness tells Chinese reporters

Tuesday, 15 April 2008, 10:31 a.m.


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