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Le Royaume-Uni n'a jamais été aussi près de quitter l'UE

Publié le 22 mai 2013 par Copeau @Contrepoints

Royaume-Uni : le parlement va voter sur le référendum de sortie de l'UE.

Par Daniel Hannan, depuis Oxford, Royaume-Uni.

Le Royaume-Uni n'a jamais été aussi près de quitter l'UE

Gardons nous de l'arbre qui cache la forêt.

Le 5 juillet, la Chambre des Communes votera sur un projet de loi permettant à la Grande-Bretagne d’organiser un référendum sur la sortie de l'UE. Ce développement gargantuesque – impensable il y a à peine deux ans – risque d'être inaudible au milieu du tumulte et des voix des anciens.

Ah, disent les experts à moitié intelligents, mais il n'y a aucune chance pour que ce projet devienne une loi. Aucune chance ? C’est peu probable, je vous l'accorde. Ed Miliband a exclu de faire confiance au peuple en ce qui concerne l'Europe, et on peut compter sur Nick Clegg, bien que ses positions sont difficiles à suivre, pour s'opposer à un référendum le moment venu.

Pourtant, les chiffres ne sont pas tranchés. Le mot d’ordre du parti conservateur est de soutenir le projet de loi. Le parti Unioniste d'Ulster est en faveur d’un référendum, comme le sont les Verts et beaucoup de députés travaillistes indépendants soucieux de l’idée de démocratie. Après tout, il y a quelque chose qui tient de l'absurde dans les propos d’Ed Miliband quand il dit qu’il ferait tout pour les travailleurs sauf leur demander leur avis. Il pourrait même y avoir un ou deux libéraux-démocrates mal à l’aise vis-à-vis de leur majorité parlementaire.

Comment se divisent les partis du centre-gauche est le point sur lequel devraient maintenant se concentrer nos correspondants de Westminster – bien que tous ne seront pas en mesure d'aller au-delà du recrachage de pisse-copie à propos des querelles au sein des rangs conservateurs qu’on a eu ces derniers jours. Ça devrait bien sûr être la préoccupation principale des gens qui veulent se désengager de l'Union européenne défaillante.

J'ai posté une question sur Twitter hier, demandant aux sympathisants UKIP (Parti pour l'Indépendance du Royaume-Uni) ce qu’ils feraient différemment sur la question du référendum. J’ai reçu en retour un torrent d'injures visant David Cameron, mais pas de réponse. J'ai demandé à nouveau. Cette fois-ci, quelques personnes ont répondu qu'ils voulaient un référendum plus tôt.

Bon. Il y a un argument tactique qui chaque jour renforce les arguments en faveur du départ : tous les continents dans le monde sont en croissance sauf l’Europe, et cette tendance commence à se voir sur nos chiffres du commerce. Mais les considérations tactiques ne doivent pas être primordiales. Il y a un argument stratégique qui veut qu’essayer d’obtenir un meilleur arrangement sans y parvenir va pousser l’opinion modérée en faveur du désengagement. Mais les facteurs stratégiques ne doivent pas être décisifs non plus. Si le principe d’un référendum est bon, pourquoi ne pas en organiser un dès que possible ?

Admettons que l’UKIP ferait précisément cela. Imaginons – et je pense que même les gens qui commentent ci-dessous reconnaîtront que cela n'arrivera pas – que l'UKIP obtienne une majorité en 2015. Il pourrait raisonnablement organiser un référendum au plus tôt, le temps que la loi soit passée par les deux chambres et que la campagne soit terminée, à la fin de l’année. Étant donné que traditionnellement nous essayons d'éviter les votes en décembre, disons début 2016. En pratique, la différence entre ce que l'UKIP veut et ce pour quoi votent les conservateurs est de plus ou moins 18 mois.

Est-ce vraiment la peine de se brouiller pour cela ? Ne devrions-nous pas associer nos efforts pour faire pression sur les députés qui ne veulent pas du tout faire confiance au peuple ? Ou alors certains Ukippistes sont-ils tellement enfermés dans leurs querelles du passé qu'ils sont incapables de voir quand ils ont gagné ?

Certains des commentaires de ces dernières 72 dernières heures me rappellent la réaction qu’ont eu les gauchistes américains quand George W. Bush a annoncé le programme d'aide massive pour l'Afrique qu'ils avaient exigé : "Ouais, eh bien, nous n'avons jamais voulu cela de vous !"

Heureusement, la plupart des eurosceptiques – y compris la plupart des gens de l’UKIP – sont assez intelligents pour éviter cela. C’est une chance historique. Jetons-nous dessus.

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Sur le web. Traduction : Laurett pour Contrepoints.


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