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[Opéra] La Gioconda d'Amilcare Ponchielli

Publié le 05 juin 2013 par Anaïs
[Opéra] La Gioconda d'Amilcare Ponchielli[Opéra] La Gioconda d'Amilcare Ponchielli
Quel bonheur de pouvoir écrire ce mot ! Opéra. De faire mienne la douce consonance que forment ses malicieuses voyelles et ses augustes consonnes.

D'aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours été fascinée par l'opéra. Il aura toutefois fallu que j'attende mes 24 ans  et un bienveillant cadeau d'anniversaire !  pour ne plus seulement descendre à Bastille pour bifurquer sur la ligne 5 et rentrer chez moi mais assister à ma première représentation : la Gioconda d'Amilcare Ponchielli. Inspiré d'Angelo, tyran de Padoue de Victor Hugo, ce (mélo)drame en quatre actes relate les amours compliqués de quatre personnages à Venise, au XVIIème siècle (si vous êtes adepte de soaps, vous devrez toutefois suivre le fil sans peiner) : Barnaba est fou de Gioconda qui, elle, est éprise d'Enzo, qui lui aime Laura. L'intrigue se complexifie lorsque ladite Gioconda découvre que Laura est celle qui a sauvé sa mère d'une mort atroce. Elle est alors en proie à un dilemme cornélien : que doit-elle faire primer, sa dette envers Laura ou ses sentiments envers Enzo ? 

[Opéra] La Gioconda d'Amilcare Ponchielli
Pour ma part, j'ai été plus réceptive à la voix de Laura (Luciana D’Intino) et de Barnaba (Claudio Sgura) qu'à celle de Gioconda (Violeta Urmana) et d'Enzo (Marcelo Alvarez) – et donc aux voix dites mezzo et baryton plutôt qu'aux voix dites soprano et ténor. Toutefois, c'est la Cieca (María José Montiel) et sa tessiture contralto qui m'ont valu la plus vive émotion. J'ai en effet trouvé son interprète fabuleuse, tant dans sa prestation vocale que dans son jeu d'actrice. Et, au vu du tonnerre d'applaudissements qu'elle a reçu à la fin, j'en déduis que mon humble avis de néophyte était partagé par la majorité des personnes présentes.

Si j'ai aimé La Gioconda dans son ensemble (avec une préférence pour le deuxième et troisième acte et également, les scènes avec le chœur , le point d'orgue de l'opéra demeure toutefois à mon sens son ballet intitulé La danse des heures. Douze femmes vêtues de robes multicolores dansent "en canon" etaccompagnent un duo mixte qui, lui, se meut telles deux aiguilles sur l'horloge de la vie. Mes crampes (oui car cela faisait déjà bien deux heures que nous étions assis et j'ai un corps de grand-mère !) se sont envolées, mon esprit a divagué... 

Trois semaines plus tard, j'ai encore du mal à mettre des mots sur ce moment (de grâce), si ce n'est que c'était fa-bu-leux. Que le temps s'est suspendu et que je ressens encore aujourd'hui cette divine sensation de béatitude infinie. Ce qu'il faut savoir sur la Gioconda

  • le livret est le fruit d'Arrigo Boito, l'un des plus grands dramaturges de son époque (il a entre autres collaboré avec Verdi pour Otello et Falstaff) ;
  • c'est l'un des rares – sinon seuls  opéras à offrir une telle importance à chacun des six grands types de voix (soprano, mezzo, contralto, ténor, baryon et basse) ;
  • les plus grands chanteurs lyriques s'y sont illustrés : de Maria Callas à Mario del Monaco en passant par Ebe Stignani ;
  • cette œuvre est considérée comme majeure car elle a annoncé le vérisme ;
  • la danse des heures est célèbre pour avoir inspiré celle de Fantasia (oui, oui, le Walt Disney) ;


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